La
première des 4 réunions prévues à l’agenda social sur la direction
d’école s’est tenue le 9 septembre. Elle avait pour thème les décharges
de direction et l’élargissement de leurs critères d’attribution. Le
SE-Unsa a rappelé ses exigences et propositions à ce sujet, ainsi que
ses inquiétudes quant à la réalité des mesures qui pourraient être
prises à l’issue de l’agenda social.
La situation des directrices et directeurs est explosive, et ils ne se satisferont pas de mesures cosmétiques.
Le SE-Unsa se mobilise aux côtés des directrices et directeurs, au travers de son action « Direction : on met la pression ! »
pour que le gouvernement consente enfin à donner les moyens qui
s’imposent et que les directrices et directeurs ne peuvent plus
attendre.
Une volonté d’amélioration affichée par le ministère… mais qu’il ne semble pas pouvoir concrétiser
Pour le SE-Unsa, la circulaire du 25 août sur les fonctions et conditions de travail des directeurs engage le ministère :
- « dans tous les cas, les décharges attribuées selon les règles actuelles resteront stables ou augmenteront ».
- « deux journées de formation pour chaque directrice et directeur » sont annoncées.
- « les Dasen pourront, en fonction des
moyens de remplacement disponibles, accorder des décharges ponctuelles
complémentaires aux directeurs d’école ».
Ces engagements nécessitent des moyens, notamment de remplacement.
Pour le SE-Unsa, puisque le ministère écrit que les décharges pourront
augmenter, il doit tout mettre en œuvre pour atteindre cet objectif.
Pour cela, un investissement massif et sur plusieurs années est
nécessaire, et ce dès le budget 2021.
Le régime de décharges réglementaires n’est toujours pas appliqué partout
Le
SE-Unsa a réaffirmé qu’il était indispensable d’attribuer des moyens
supplémentaires pour appliquer ce qui est réglementaire et permettre aux
directrices et directeurs de bénéficier de toutes les journées de
décharges qui leur sont dues.
En
effet, le SE-Unsa a rappelé que si les décharges hebdomadaires sont
mises en œuvre pour toutes les directions à partir de 4 classes, ce
n’est toujours pas le cas pour les directions des écoles de 1 classe (4
jours annuels de décharge) et de 2 et 3 classes (10 jours annuels de
décharge) : pas de calendrier prévisionnel, multiplication des
remplaçants effectuant les décharges, volume de jours non-respecté.
Les demandes du SE-Unsa
Le SE-Unsa a rappelé ses exigences concernant les décharges de direction :
- alignement du régime de décharges des écoles élémentaires et primaires sur celui des écoles maternelles ;
- temps de décharge supplémentaire pour les directrices et directeurs exerçant en éducation prioritaire ;
- temps de décharge supplémentaire pour
les directrices et directeurs dont l’école comprend une Ulis-école, une
UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) ou une Clex
(classe externalisée) ;
- amélioration du régime de décharge
pour tous qui pourrait prévoir un groupe intermédiaire entre la
demi-décharge et la décharge totale, où les directrices et directeurs,
complètement déchargés de la responsabilité d’une classe, conserveraient
une mission d’enseignement dans le cadre du projet d’école sur le
principe d’un maître surnuméraire.
Nombre
de classes |
1 |
2 |
3 |
4 à 6 |
7 |
8 |
9 élé |
9 mat |
10 |
11 et 12 |
13 élé |
13 mat |
14 et plus |
Décharge
actuelle |
4 j/an |
10 j/an |
0,25 |
0,33 |
0,50 |
1 |
Proposition
du SE-Unsa | 10 j/an | 18 j/an | 0,25 | 0,33 | 0,50
+ 0,50 MSUP* | 0,75
+ 0,25 MSUP* | 1 |
Le SE-Unsa a également demandé que soient chiffrées les mesures
suivantes pouvant être des pistes pour les nouveaux critères
d’attribution des décharges :
- dans les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) ou les
écoles avec des configurations d’accueil des élèves particulières, des
moyens en décharges supplémentaires pour expérimenter des organisations
qui reconnaissent les difficultés liées à la direction de ces écoles ;
- attribution de moyens supplémentaires aux écoles orphelines (écoles
ayant toutes les caractéristiques des Rep ou Rep+ mais n’étant pas dans
un secteur de collège lui-même en Rep ou Rep+) ;
- prise en compte de la charge de travail découlant de l’école inclusive.
Pas d’éléments au sortir de cette réunion
Même
s’il est pertinent de ne pas se limiter au seul nombre de classes,
introduire de nouveaux critères de décharge d’enseignement ne suffit pas
pour impacter réellement la vie quotidienne de chaque directrice et
directeur d’école. Ils ont avant tout besoin de temps de décharge
supplémentaire et d’une aide administrative formée et pérenne.
Pour
cela, il faut des moyens, et surtout une programmation pluriannuelle de
ces derniers. Le ministère donne à voir une volonté d’améliorer la
situation des directeurs ; malheureusement dans les faits aucune
augmentation des postes n’est à ce jour prévue.
Pour le SE-Unsa, il n’est pas question de se contenter de mesures cosmétiques.
Le
SE-Unsa a mis en garde le ministère de la situation explosive des
directrices et directeurs d’école en déposant une alerte sociale.