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Préoccupés par l’annonce des moyens qui allaient être pris au département dans un contexte déjà extrêmement tendu, nous croyons qu’il peut être utile d’aller à la rencontre des élus…et des représentants de l’Etat. Parmi ceux que nous avons pu rencontrer, Madame la Préfète a accepté un entretien pour lequel elle a été représentée par sa directrice de cabinet, Mme Hélène Montelly, qui a pris soin de convier l’IA-DASEN, elle aussi présente ce matin. Alors que le SE-UNSA avait été à l’origine de la demande, nous avons considéré qu’il était indispensable d’associer à ce moment les autres organisations syndicales avec qui nous travaillons en ce moment sur la carte scolaire : des représentants du SNUIPP, de la CGT, de FO et du SGEN étaient donc eux aussi autour de la table.
Abasourdis par l’annonce de la suppression dans l’académie de 23 postes d’enseignants du premier degré et la proposition d’en supprimer 11 pour le seul département de la Haute-Vienne, nous avons donc présenté à Madame Montelly un état des lieux peu reluisant des problématiques du département : 31 moyens de contractuels dont seulement 19 recrutés à l’heure actuelle (à notre connaissance), ce qui témoigne de manière très éloquente du manque d’attractivité du métier. Des postes à rendre alors qu’on peine déjà à recruter les contractuels que le ministère accepte, dans sa grande mansuétude, de nous autoriser à embaucher. Il est donc assumé que nous manquons d’enseignants. Cela fait plus de 10 ans que nous demandons un rattrapage pour notre département et nos moyens ne cessent pour autant de baisser d’année en années. Le P/E du 87 a longtemps été parmi les plus faibles de France (cela s’est un peu amélioré mais nous restons dans le bas du tableau).
Madame Montelly remarque que tout cela est aussi lié à une tendance démographique à la baisse. C’est indéniable mais il est aussi certain que lorsqu’on perd un peu plus de 300 élèves sur un département, ils ne disparaissent pas par paquet de 23. Sur le terrain, cette baisse ne se ressent pas alors que le manque de remplaçant est prégnant.
La reprĂ©sentante de Madame la PrĂ©fète Ă©voque aussi les regroupements pĂ©dagogiques (RPI) comme des moyens utilisables pour « attĂ©nuer les problĂ©matiques ». Encore une fois, cela ne nous apparaĂ®t pas du tout comme une solution suffisante aux problĂ©matiques qui nous occupent. Nous Ă©voquons aussi l’existence des nombreux dispositifs qui consomment eux aussi des moyens, puis est Ă©voquĂ© l’importance du contexte socio-Ă©conomique dans un territoire singulier, partiellement rural. Certains territoires sont rĂ©ellement en souffrance et cela a des consĂ©quences sur les Ă©coles…
Nous redisons chacun à de nombreuses reprises à quel point la carte scolaire qui nous touche nous paraît totalement incompréhensible : comment peut-on d’un côté supprimer des postes alors qu’on propose des contrats d’enseignants non titulaires qu’on ne parvient même pas à pourvoir ? Ce n’est pas pour rien que nous avons décidé de déposer une alerte sociale. Le terme ne doit pas être pris à la légère.
Nous évoquons aussi, pour continuer à illustrer les manques de notre département, le nombre considérable de remplaçants qui sont dès le début de l’année sur des postes à l’année ou encore la difficulté dans laquelle se trouve encore aujourd’hui l’administration à assurer les décharges statutaires de certains directeurs…
Pour l’IA-DASEN, tout n’est pas aussi catastrophique que nous le disons. Les indicateurs dont elle dispose ne sont pas plus mauvais aujourd’hui qu’avant. Le nombre d’absences non remplacées chaque jour, notamment, ne semble pas en adéquation avec le ressenti sur le terrain. Nous lui répondons que nous ne faisons que relayer ce que nous explique les collègues : chaque jour, nous entendons parler de collègues qui n’osent pas s’arrêter de crainte de laisser leur classe sans enseignant ou qui ne peuvent partir en formation car ils sont bien conscients qu’ils ont de fortes chances de ne pas être remplacés…
Pour Madame Orlay, nos visions différentes des choses se complètent plus qu’elles ne s’opposent.
Avant de conclure, nous ne manquons pas de comparer les problématiques rencontrées dans le monde enseignant à celles des AESH. Sur le département, il en manque encore dans trop d’endroits : difficulté de recrutement, difficultés à fidéliser des professionnelles mal payées et mal formées…
Madame Montelly nous a écoutés avec attention. Elle reconnaît ne pas pouvoir faire grand chose sur la question des moyens dont nous aurions besoin rapidement sur le département mais elle nous a promis de faire remonter.
Nous quittons la préfecture non sans avoir rappelé aussi notre inquiétude sur la réforme des retraites en cours et notre volonté de la combattre par tous les moyens.