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Mattea Battaglia, introduit son article, intitulĂ© « L’école au dĂ©fi de la pauvretĂ© de ses Ă©lèves » dans le monde du 26 dĂ©cembre 2018 en Ă©crivant :
« La mission des enseignants, placĂ©s, avec d’autres catĂ©gories du personnel scolaire, « au front » de la misère, va bien au-delĂ de l’enseignement quand, Ă tous les niveaux de la scolaritĂ©, le dĂ©nuement, sans surprise, affecte les apprentissages. »
La crise sanitaire a mis en lumière et accru les inégalités sociales préexistantes dans la société et à l’École.
Un constat alarmant : le nombre de familles pauvres a largement augmenté depuis le début de la crise de la Covid. Les besoins qui existaient avant la crise sanitaire se sont donc accrus, or ces derniers n’étaient pas comblés avec les aides existantes.
En 2018, selon l’Insee, 9,3 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 14.8 % de la population. Un rapport du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) indique qu’avec la crise sanitaire ce nombre est passé à 18.46 % de la population, soit 12 millions de personnes.
La réalité est telle que selon un rapport de 2020 de la direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (Drees), dont vous pourrez trouver un résumé ici, les prestations sociales et la fiscalité directe diminuent de 8 points le taux de pauvreté en France. En 2017, donc bien avant la crise, sans redistribution (prestations, allocation, etc.), le taux de pauvreté se serait élevé à 22,1% contre 14,1% après redistribution.
Mais qu’est-ce le seuil de pauvreté et comment le calculer ?
Selon l’Insee, un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre si les revenus dont il dispose sont inférieurs à 60 % du niveau de vie médian de la population. Ce niveau de vie médian est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population française. La France privilégie ce seuil de 60 %, mais publie également des taux de pauvreté en référence à d’autres étiages : 40 %, 50 % ou 70 %, etc.
Donc, en 2021, une personne est considérée comme pauvre si ses revenus sont inférieurs à 1.063 euros par mois.
Pour rappel, une famille monoparentale avec 1 enfant peut prétendre à 839,62 € de RSA si elle ne travaille pas, ce qui place directement ces familles sous le seuil de pauvreté et les enfants qui en font partie dans une situation de précarité que l’école ne parvient pas à éviter.
Les fonds sociaux qui n’existent que dans le second degré ne sont pas facilement accessibles et ne sont pas suffisants et la gratuité affichée de l’école est entachée de nombreux frais annexes qui ne font que compliquer davantage leur scolarité.
Un rapport de Jean-Paul Delahaye, Inspecteur général de l’Education nationale, préconise quatre leviers pour une politique globale au service d’un objectif unique : la réussite des élèves :
La conclusion sera extraite de la dĂ©claration finale de l’AssemblĂ©e mondiale EmmaĂĽs de 1999 Ă OrlĂ©ans, puis reprise dans un merveilleux conte « La sagesse du Colibri » de Pippa Dyrlaga en 2018 tous deux issus d’une lĂ©gende amĂ©rindienne :
« Un autre monde est possible, Ă condition que chacun y contribue et fasse sa part. »
Pour aller plus loin, voici quelques liens traitant de ce sujet primordial dans la vie de nos élèves :