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Confinement, enfermement, rupture, en ces temps de crise sanitaire, les termes sont nombreux. Et si nous réfléchissions à une manière différente d’enseigner voire une école publique différente ?
Le privé sous contrat ou hors contrat multiplie les exemples : pédagogie Montessori, Steiner-Waldorf, des écoles d’inspiration écologique comme les Forest schools, des écoles démocratiques, bilingues, trilingues, …
Ne pourrait-on pas imaginer prendre un peu de tout ça et proposer à nos élèves une alternative publique et républicaine ?
Un article co-écrit par Sylvain Wagnon (Professeur des universités en sciences de l’éducation, faculté d’éducation, Université de Montpellier) et Corine Martel (docteure en écologie, conseillère pédagogique sciences – EDD de l’Hérault et directrice du centre de ressources EducNatu’RE) paru dans Theconversation.com indique que c’est une alternative à construire.
Notre ministre Ă©crit dans un courrier de fin de confinement : « Vous pourrez notamment conduire davantage d’activitĂ©s ou faire cours en extĂ©rieur. Les classes en plein air sont bĂ©nĂ©fiques sur le plan sanitaire, et elles le sont aussi sur le plan Ă©ducatif. Ă€ cet effet, des ressources seront mises Ă votre disposition. »
Est-ce un « top dĂ©part » pour transmettre diffĂ©remment ? Ne serait-ce pas le bon moment pour nous lancer dans ce nouveau dĂ©fi et faire Ă©voluer les mentalitĂ©s et les pratiques ?
Les Forest schools, les écoles démocratiques (type Sudbury) datent de la fin des années 20 (celles du siècle dernier… pas l’année dernière !). Serait-ce si simple ?
Bien entendu la réponse est non.
Notre système « classique », oĂą l’enseignant prĂ©pare ses sĂ©ances en fonction du programme scolaire et oĂą malgrĂ© les manipulations en mathĂ©matiques, en sciences, en dĂ©couverte du monde les Ă©lèves doivent suivre une ligne didactique dĂ©jĂ dĂ©finie dans la sĂ©ance.
Pourtant des alternatives existent, notamment chez nos voisins anglo-saxon sous le terme de « Place Based Learning » ou pĂ©dagogie du lieu. Comme son nom l’indique, il s’agit d’apprentissage Ă partir d’un lieu, d’une situation, amenant des opportunitĂ©s infinies. Cette dĂ©marche transversale et transdisciplinaire suppose, en revanche, une connaissance du milieu de la part de l’enseignant et donc une formation prĂ©alable. Laura Nicolas (MaĂ®tre de ConfĂ©rence en Sciences du Langage et en Sciences de l’Education, UniversitĂ© Paris-Est CrĂ©teil Val de Marne) le prĂ©cise dans son article « L’école dehors : l’exposition Ă la nature ne fait pas tout ! ».
Une tribune, rĂ©digĂ©e par un collectif de personnels de l’éducation et publiĂ©e le 18 fĂ©vrier 2021 sur le site de LibĂ©ration, lance un appel : « Maires, aidez-nous Ă sortir les enfants pour leur bien-ĂŞtre et le nĂ´tre ».
Nombre d’entre-nous sommes d’accord pour voir qu’il faudrait du changement mais ne serait-ce pas le moment de prendre à bras le corps ce changement et de nous y mettre sans attendre ? Ne serait-ce pas envisageable, chacun nous concernant, d’acter réellement dans nos classes ce changement en sortant plus souvent voir le monde qui nous entoure ?