École et crise sanitaire : s’organiser maintenant pour tenir jusqu’à l’été
Les décisions prises par le président
de la République permettent d’apporter une première réponse à la forte
inquiétude de la communauté éducative face à l’épidémie et suspendent la
désorganisation, vécue depuis plusieurs semaines dans les écoles et les
établissements, provoquée par la multiplication des cas positifs chez
les élèves, des fermetures de classes et des absences chez les
personnels. Faute de préparation, ces mesures ouvrent néanmoins une
nouvelle période de forte tension avec la réorganisation engendrée,
notamment, pour la mise en œuvre de l’accueil des enfants de personnels
prioritaires qui aurait dû être anticipée.
Le
SE-Unsa regrette que le scénario finalement retenu n’ait fait l’objet
d’aucune discussion malgré les demandes répétées pour anticiper tous les
cas de figure dont celui des vacances avancées qui était pourtant
évoqué depuis plusieurs jours et qui aurait mérité une concertation
préalable avec les représentants des personnels, des parents d’élèves et
des collectivités.
Attaché
à la préservation autant que possible de la scolarité des élèves en
présentiel, le SE-Unsa souhaite que les mesures permettent une fermeture
qui reste limitée. La reprise en présentiel dans trois semaines pour le
premier degré et dans quatre semaines pour le second degré est un
objectif qui peut s’avérer difficile à atteindre, en particulier dans
les endroits où le virus circule très activement. Les conditions de
cette reprise doivent impérativement se préparer dès maintenant afin que
les vacances soient vraiment la pause dont les personnels ont besoin.
Des
adaptations pédagogiques (en particulier en ce qui concerne les examens
et toutes les formes d’évaluation) et les modalités organisationnelles
(jauges adaptées à l’évolution de la situation sanitaire pour les
collèges et les lycées) doivent être envisagées dès à présent.
Le
SE-Unsa martèle ses demandes de recrutements supplémentaires
d’enseignants et d’AED, d’amélioration de la campgne de tests et d’accès
Ă la vaccination pour tous les personnels qui le souhaitent pour
pouvoir faire face à une longue période de plus de 10 semaines de classe
mais également à la rentrée scolaire de septembre.
Dans
cette crise qui dure depuis plus d’un an, tenir dans la durée devient
difficile pour les personnels d’une École sous pression et le ministre
doit en prendre vraiment la mesure. Préserver des vacances, anticiper la
suite, et se donner les moyens de tenir sont de sa responsabilité.
Répéter l’exception française du nombre de semaines de classes sauvées
ne suffit pas Ă soutenir les Ă©quipes. Les personnels ne participent pas
un concours international mais à l’éducation au quotidien. Et c’est
devenu très difficile.