Rythmes scolaires : le ministre lève le voile !

La réforme des rythmes scolaires était à l’ordre du jour de la deuxième journée de discussions du 16 octobre 2012 sur la refondation de l’école. Après avoir écarté la perspective d’un allongement de l’année scolaire, Vincent Peillon a dévoilé la pièce manquante aux diverses informations qui avaient été distillées jusqu’alors : 3h de classe le mercredi matin, des journées de classe de 5h les autres jours mais des enfants restant tout de même à l’école jusqu’à 16h30 et les devoirs faits avant de rentrer à la maison.

Le ministre a précisé son projet en avançant l’idée d’une prise en charge de cette aide aux devoirs par les enseignants eux-mêmes à raison d’une demi-heure par jour. Le SE-Unsa a exprimé son désaccord tant du point de vue des élèves que des enseignants :

► Garder les élèves en classe entière une demi-heure par jour ne permettra pas de répondre à l’objectif fixé de mieux faire réussir tous les élèves ;

► Cette perspective se traduirait par un service des enseignants du premier degré à 25h devant élèves (en classe entière) alors qu’il est aujourd’hui de 24h d’enseignement hebdomadaire et 60h d’aide personnalisée( dont il faut déduire le temps d’organisation) ;

► Le tout en se déplaçant 36 jours de plus à l’école, pour les enseignants exerçant en école à 4 jours.

 

A lire l'article « Double peine pour les professeurs des écoles » sur  le Café pédagogique.

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12-11 : LETTRE AU MINISTRE

 

Le ministre reçoit ce lundi soir à 18h30 en multilatérales les fédérations syndicales sur la question des rythmes et la loi d’orientation. Le SE-Unsa sera représenté dans la délégation de l’UNSA-Éducation. Auparavant, à 16h30, il reçoit les représentants des collectivités locales.

Le SE-Unsa, le Sgen-CFDT et le Snuipp-FSU viennent d’adresser à Vincent Peillon une lettre commune pour exprimer leur désaccord quant aux propositions sur les rythmes scolaires. Ils réclament de véritables discussions prenant en compte tous les éléments du dossier : temps et contenus pédagogiques, service des enseignants, redéfinition de l’aide aux élèves en difficulté, révision des programmes…

Lire la lettre

 

Le 30, le SE-UNSA est reçu en audience par un conseiller du ministre

 A sa demande, le SE-UNSA a été reçu par un conseiller du ministre de l’éducation nationale. La délégation du SE-UNSA a  axé son intervention sur trois points : les rythmes scolaires, la nouvelle gouvernance académique et le ressenti des collègues sur à la refondation de l’Ecole.

Nous avons rappelé la spécificité de notre département sur les rythmes scolaires (40 % des écoles à 4,5 jours, écoles fonctionnant à 4 jours depuis plus de 20 ans). Le ministère a acté la mise en place des 4,5 jours pour la rentrée 2013 (dans la mesure du possible). Il a rappelé qu’il devait exister un Projet Educatif Territorial cohérent afin de répondre au mieux aux besoins des élèves. Les DASEN seront chargés de mettre en place avec souplesse la répartition des 24 heures sur la semaine. Le ministère réfléchit de son côté à la répartition et à l’organisation des 108 heures mais aussi à l’articulation avec l’Aide Personnalisée qui doit évoluer dans ses objectifs, ses modalités et sa temporalité.

Le conseiller du ministre a convenu que la centralisation des décisions était problématique et qu’il fallait revoir la gouvernance académique. Cependant la régionalisation est inévitable. L’organisation restera la même mais le contexte régional doit pouvoir être pris en compte afin que le premier degré soit de nouveau entendu et que de nouvelles  concertations se mettent en place.

Nous avons alerté le conseiller du ministre sur le ressenti des collègues concernant les nouveaux rythmes et la refondation de l’école. Le ministère a rappelé tous les chantiers en cours  (loi d’orientation, loi de programmation, nouveaux programmes, postes supplémentaires….). Il reconnaît que l’impatience des enseignants est légitime : «On les connaît, on les entend et on les prend en considération ». Il précise que : « Nous avons opté pour une concertation avec le terrain qui prend plus de temps que d’imposer les choses. Ce qui est sur, c’est que tous les départs en retraite seront remplacés ! ».

 

Nous notons avec satisfaction que le dialogue social fonctionne à nouveau, et que les personnels sont de nouveaux considérés. Cependant les enseignants attendent que le changement soit  visible dès maintenant dans l’exercice de leur métier.

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6 décembre :

Rythmes scolaires : enfin des précisions sur le décret ! Le 5 décembre, le Cabinet du ministre a reçu les organisations syndicales pour leur présenter le projet de décret sur les rythmes scolaires.  ►Les nouveaux rythmes scolaires s’appliqueront à la rentrée 2013. A titre dérogatoire, la semaine de 4 jours et demi pourra entrer en vigueur en septembre 2014. ►C’est le conseil municipal qui, par une délibération prise avant le 1er février 2013, peut décider de reporter l’application à 2014. ►La semaine comporte 24 heures d’enseignement sur 9 demi-journées. ►La journée de classe ne peut pas dépasser 5h30 et la demi-journée de classe ne peut excéder 3h30. ►La pause méridienne ne peut être inférieure à 1h30. ►L’organisation de la semaine est fixée par le DASEN, après avis des conseils d’écoles ou de la mairie dans le cadre d’un projet éducatif territorial.   Le SE-Unsa a  insisté sur la nécessaire concertation des conseils d’école pour élaborer en toute liberté, avec les élus notamment, l’organisation de la semaine la plus appropriée dans l’intérêt des élèves. Restent en suspens les questions de l’amélioration des conditions de travail des personnels (réorganisation des 108 heures) et de compensation financière de la perte de pouvoir d’achat.  Rentrée 2013 : aide personnalisée transformée Le projet de décret sur les rythmes scolaires prévoit la transformation de l’aide personnalisée.  Elle disparaît dans sa forme actuelle et devient APC (Activités Pédagogiques Complémentaires). Elle est organisée pour des groupes restreints d’élèves avec 2 objectifs : l’aide aux élèves en difficulté ET l’aide au travail personnel ou activité prévue par le projet d’école ou en lien avec le projet éducatif territorial.  Le SE-UNSA avait demandé sa disparition. Elle est maintenue dans les obligations de service des enseignants mais sa transformation est un progrès. En effet, l’APC revient à l’initiative des équipes dans un cadre très large. Le retour à la confiance dans l’initiative des équipes est un premier signe positif. La question du volume de l’APC est en suspend. Pour le SE-Unsa,elle doit diminuer en volume et passer de 60 à 36h par an.