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SE-UNSA 86


 Par SE-UNSA 086
 Le  mardi 18 janvier 2011

Supprimons les évaluations CM2

 

Pour le SE-Unsa les évaluations CM2 doivent être retirées

C’est dans la plus grande confusion que les évaluations viennent de débuter hier dans les classes de CM2. Déjà largement contestées par la communauté éducative, elles sont en train de virer au fiasco.

Depuis leur instauration en 2009, chaque année a apporté sont lot de déconvenues ou d’incidents : codage binaire inapproprié, exercices trop difficiles nécessitant des manipulations statistiques du ministère... Cette année, c’est la diffusion publique à grande échelle des livrets d’évaluation sur internet qui vient porter le coup de grâce à un dispositif inadapté, mal pensé et mal organisé. Sans parler de la date même de ces « évaluations-bilan » situées en janvier, à une période où les programmes n’ont évidemment pas été étudiés dans leur totalité par les élèves.

Pour le SE-Unsa, il est grand temps de mettre un terme à ce dispositif devenu désormais caduque, sauf à considérer que le « bachotage » tient lieu de méthode pédagogique. L’entêtement du ministère, dans une voie dont on constate aujourd’hui qu’elle est sans issue, est incompréhensible.

Le SE-Unsa demande le retrait du dispositif en cours et revendique d’autres évaluations au service des élèves et de leurs enseignants. Il continue ainsi de défendre le principe pertinent « d’évaluations-diagnostiques » placées en début du CE2 et du CM2 et visant des compétences du socle commun.


9 mai 2011 :

un dispositif inutile et pervers

Les évaluations CM2 auront lieu en fin d’année scolaire à partir de 2012, a indiqué au SE-Unsa Jean Michel Blanquer, directeur de l’Enseignement scolaire au ministère de l’Education Nationale.

Le SE-Unsa rappelle que ces évaluations sont à la fois des outils à la fiabilité douteuse et des outils aux conséquences néfastes pour les apprentissages des élèves. Elles sont vécues comme des examens intermédiaires avec tous les effets pervers que cela comporte : bachotage en classe comme à la maison, focalisation sur les compétences facilement évaluables au détriment des apprentissages plus complexes.

Pour le SE-Unsa, les évaluations doivent être au service des apprentissages des élèves, et non de la sélection et des statistiques ministérielles. Il demande le développement de banques d’outils d’évaluation des compétences du socle commun à tous les niveaux, et le retour à des dispositifs nationaux d’évaluations diagnostic en début de CE2 et de CM2.


9 mai 2012

Les contacts que nous venons d’avoir avec l’équipe de Mr Peillon permettent d’ores et déjà d’entrevoir des changements importants sur un dossier que le SE-Unsa conteste depuis sa mis en œuvre. Dès sa nomination, le ministre devrait annoncer une remise à plat de l’ensemble des dispositifs d’évaluation concernant aussi bien l’évaluation et le pilotage du système éducatif que les évaluations des élèves.

Dans ce cadre et au regard de l’urgence, puisque les évaluations CE1/CM2 débutent le 21 mai prochain, le nouveau ministre devrait annoncer :

→ l’abandon de la procédure de saisie et de remontées des résultats au Ministère

→ les livrets d’évaluation déjà imprimés et expédiés seraient utilisés par les enseignants seulement pour une exploitation locale au sein de l’école
→ ne seraient proposés que les items jugés utiles aux élèves

→ l'indemnité de 400 euros serait maintenue aux enseignants concernés


Ces premières annonces vont dans le sens que nous souhaitons depuis la mise en œuvre du dispositif actuel, dispositif contestable et peu fiable comme l’a récemment précisé un rapport du HCE.


21 mai 2012 : 

Le ministère vient de publier un communiqué de presse qui confirme officiellement la non-obligation de remontées des résultats des évaluations à l’administration centrale.

Lire le communiqué en cliquant ici

 

Par ce communiqué, le ministère indique que :

► les évaluations doivent être passées,

► elles peuvent être utilisées pour « vérifier les acquisitions de chacun des élèves et mettre en œuvre les démarches pédagogiques appropriées au sein de la classe et de l'école pour la réussite de tous ».

► elles peuvent servir « de support aux échanges avec les familles ».

► « les résultats de ces évaluations ne seront pas transmis à l'administration centrale cette année. Elles feront donc l'objet d'une exploitation dans les écoles pour mettre en œuvre les aides et accompagnements à prévoir pour les élèves en difficultés. Les inspecteurs de l'Education nationale coordonneront le suivi de ces opérations pour aider les écoles dans la réalisation et l'exploitation des évaluations. »

L’exploitation pédagogique étant circonscrite à l’école, la décision de saisie des résultats dans l’application nationale relève des équipes. Le traitement informatisé des données peut faciliter l’exploitation pédagogique ainsi que la communication avec les familles.

Le nouveau ministre assignant à ces évaluations un objectif pédagogique et limitant leur exploitation à l’école, l’extraction des résultats anonymés à des fins de transmission aux IEN ne saurait, à notre avis, être exigée. C’est sans doute à ce niveau que des problèmes pourront voir le jour, si les IEN exigent la remontée des résultats de toutes les écoles au niveau de la circonscription à des fins de pilotage pédagogique. Il faudra alors saisir le SE-Unsa.

Remarque : certains appellent à ne procéder à aucune saisie de résultats dans l’application. Du coup, cela prive les enseignants des supports d’analyse des résultats des élèves. Il nous paraît plus judicieux de respecter la liberté pédagogique…


22 mars 2013 :

Dans une lettre aux Dasen, le ministère met un terme aux évaluations nationales CE1 et CM2 Darcos-Chatel.  Ce courrier précise qu’en attendant la réorganisation des nouveaux cycles d’enseignement et la mise en place de nouveaux dispositifs d’évaluation à partir de 2014, le ministère   transforme les évaluations nationales CE1 et CM2 en  « outils pédagogiques qui seront utilisés librement par les maîtres ».

Il n’y a donc plus d’obligation, plus de date de passation et plus de remontées des résultats.

Si des IEN se montraient particulièrement insistants sur la passation de ces évaluations, n’hésitez pas à nous en informerLe matériel d’évaluation sera mis à disposition des écoles en nombre. Il est constitué des cahiers élèves, livrets enseignants et d’une application locale  de type tableur.

Ce n’est pas dit dans la lettre, mais le ministère  a par ailleurs confirmé que le caractère facultatif de ces outils d’évaluation engendre la fin des indemnités créées pour contenir la contestation de ces évaluations au moment de leur mise en place.

La création d’une indemnité pour tous reste d’actualité mais n’est toujours pas annoncée. Les négociations se poursuivent sur l’indemnitaire et la hors classe.

Nous mettons en avant avec insistance notre revendication de l’ISOE et rappelons que nous attendons vivement la concrétisation rapide des annonces de revalorisation faites par le ministre il y a plusieurs semaines.