SECTION SE-Unsa de la VENDEE - 71 BD ARISTIDE BRIAND - Porte B Niveau 0 - BP 92 - 85003 LA ROCHE SUR YON CEDEX
Tél. - Por. 07 77 32 78 05 - 85@se-unsa.org

 
Les AESH, les forçats de l’Éducation nationale
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

Face aux difficultĂ©s croissantes, les AESH ont dĂ©cidĂ© de se rebeller : grève pour certain·es, interpellation des parlementaires, adhĂ©sion Ă  un syndicat qui dĂ©fend les intĂ©rĂŞts de la profession; mais qui sont ces personnels indispensables et pourtant si peu considĂ©rĂ©s par le Ministère de l’Éducation nationale ?

Des personnels peu formés à leurs multiples missions

Les accompagnant.es d’élèves en situation de handicap (AESH) facilitent l’accès Ă  l’éducation pour des milliers d’élèves en situation de handicap, ces personnels incarnent le principe d’inclusion scolaire.  Ils interviennent en classe ordinaire, en dispositif collectif, ou dans un Ă©tablissement spĂ©cialisĂ©.

Leurs missions sont variĂ©es en classe : aide Ă  la communication (interaction avec les enseignants et les autres Ă©lèves), soutien Ă  l’autonomie (rĂ©explication des consignes, accès aux outils pĂ©dagogiques, etc.), contribution Ă  l’adaptation pĂ©dagogique avec l’enseignant afin de mettre en Ĺ“uvre des plans personnalisĂ©s de scolarisation. Elles·Ils interviennent aussi dans l’assistance des actes quotidiens (prise de repas, dĂ©placement, etc.)

Tout ceci nĂ©cessite une grande adaptabilitĂ©, de solides compĂ©tences relationnelles et pĂ©dagogiques. Or, la formation initiale ne dure que soixante heures pour accompagner des enfants aux handicaps très diffĂ©rents (on peut citer les troubles autistiques, les maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives) donc aux besoins spĂ©cifiques. Les 60 heures sont Ă©videmment insuffisantes.

Une précarité importante

Les AESH reprĂ©sentent aujourd’hui le 2e corps de l’Éducation nationale. Seulement 6.000 en 2005, on en compte aujourd’hui 132.000. Ce sont majoritairement des femmes (Ă  93%). Une croissance qui a suivi la hausse des effectifs des enfants reconnus en situation de handicap qui sont passĂ©s de 130.000 en 2004 Ă  490.000 en 2024, mais Ă  quelles conditions ?

Ces personnels ne sont pas fonctionnaires mais contractuel·les (certes cdisables au bout de 3 ans), souvent Ă  temps partiel subi de 24h hebdomadaires avec un salaire qui plafonne autour de 900€. En toute logique, les dossiers d’accompagnement des AESH sont surreprĂ©sentĂ©s dans les CDAS, les commissions d’aide sociale de l’Éducation nationale.

Autrefois dĂ©volu·es Ă  n’accompagner qu’un seul Ă©lève, ces « sans-grades Â» doivent Ă  prĂ©sent s’occuper de plusieurs enfants sur plusieurs Ă©tablissements. Frustrant et dĂ©motivant de ne pouvoir s’investir plus qualitativement quand on sait que pour beaucoup d’entre elles·eux, il s’agit d’une reconversion avec l’envie d’ « ĂŞtre utile Â». Reste toujours, malgrĂ© ça, la problĂ©matique d’enfants qui se retrouvent sans aide une grande partie de la semaine, ce qui est visiblement satisfaisant pour le Ministère de l’Éducation nationale qui se gargarise de l’augmentation des aides proposĂ©es.

Une prise en charge mal pensée

Ces agents sont effectivement le principal instrument pour l’inclusion des élèves en milieu scolaire ordinaire et le plus souvent le seul comme le rappelle le rapport de la Défenseure des droits de 2022. Un doigt qui cache la forêt des carences institutionnelles, notamment les fermetures ou la saturation des structures spécialisées.

Or les professionnels de la santĂ© et de l’éducation le savent bien, c’est la complĂ©mentaritĂ© des solutions et notamment du soin qui permet une inclusion rĂ©ussie et certains enfants en situation de handicap requièrent un accompagnement très spĂ©cialisĂ© en Ă©tablissement mĂ©dico-social. Ils ne peuvent pas se contenter d’un accompagnement Ă  temps partiel par des personnes trop peu formĂ©es.  

C’est bien pour assurer une professionnalisation de ces agents, une rĂ©munĂ©ration digne et des conditions de travail acceptables que plusieurs propositions de loi ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©es dès octobre 2022, pour donner aux AESH un statut de fonctionnaire. Celles-ci ayant Ă©tĂ© retoquĂ©es jusqu’alors, le dĂ©putĂ© LR Corentin Le Fur a dĂ©posĂ© le 3 dĂ©cembre dernier une proposition de loi transpartisane sur le mĂŞme sujet. MalgrĂ© l’instabilitĂ© politique actuelle, il est impĂ©ratif, pour les enfants et les personnels, qu’elle soit dĂ©battue Ă  l’AssemblĂ©e nationale et adoptĂ©e. 

Les AESH incarnent la promesse d’une école inclusive, mais cette promesse ne peut se concrétiser sans une véritable reconnaissance de leur métier. Investir dans les AESH, c’est investir dans l’égalité des chances et dans une société plus solidaire.

Les mobilisations rĂ©centes tĂ©moignent de leur dĂ©termination et de celle de leurs soutiens Ă  faire Ă©voluer leur statut. Pour se dĂ©fendre et obtenir des avancĂ©es pour la profession, se syndiquer est la solution qui donne de la force collective. A l’UNSA Education, il y a un syndicat pour les AESH, c’est le SE UNSA.

Adhérer est un premier pas pour se faire entendre

 
Nos campagnes
 
Mouvement
 
Concours affectation
 
Mobilité professionnelle
 
Baromètre 2025
 
ALC