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Face aux difficultés croissantes, les AESH ont décidé de se rebeller : grève pour certain·es, interpellation des parlementaires, adhésion à un syndicat qui défend les intérêts de la profession; mais qui sont ces personnels indispensables et pourtant si peu considérés par le Ministère de l’Éducation nationale ?
Des personnels peu formés à leurs multiples missions
Les accompagnant.es d’élèves en situation de handicap (AESH) facilitent l’accès à l’éducation pour des milliers d’élèves en situation de handicap, ces personnels incarnent le principe d’inclusion scolaire. Ils interviennent en classe ordinaire, en dispositif collectif, ou dans un établissement spécialisé.
Leurs missions sont variées en classe : aide à la communication (interaction avec les enseignants et les autres élèves), soutien à l’autonomie (réexplication des consignes, accès aux outils pédagogiques, etc.), contribution à l’adaptation pédagogique avec l’enseignant afin de mettre en œuvre des plans personnalisés de scolarisation. Elles·Ils interviennent aussi dans l’assistance des actes quotidiens (prise de repas, déplacement, etc.)
Tout ceci nécessite une grande adaptabilité, de solides compétences relationnelles et pédagogiques. Or, la formation initiale ne dure que soixante heures pour accompagner des enfants aux handicaps très différents (on peut citer les troubles autistiques, les maladies neurodégénératives) donc aux besoins spécifiques. Les 60 heures sont évidemment insuffisantes.
Une précarité importante
Les AESH représentent aujourd’hui le 2e corps de l’Éducation nationale. Seulement 6.000 en 2005, on en compte aujourd’hui 132.000. Ce sont majoritairement des femmes (à 93%). Une croissance qui a suivi la hausse des effectifs des enfants reconnus en situation de handicap qui sont passés de 130.000 en 2004 à 490.000 en 2024, mais à quelles conditions ?
Ces personnels ne sont pas fonctionnaires mais contractuel·les (certes cdisables au bout de 3 ans), souvent à temps partiel subi de 24h hebdomadaires avec un salaire qui plafonne autour de 900€. En toute logique, les dossiers d’accompagnement des AESH sont surreprésentés dans les CDAS, les commissions d’aide sociale de l’Éducation nationale.
Autrefois dévolu·es à n’accompagner qu’un seul élève, ces « sans-grades » doivent à présent s’occuper de plusieurs enfants sur plusieurs établissements. Frustrant et démotivant de ne pouvoir s’investir plus qualitativement quand on sait que pour beaucoup d’entre elles·eux, il s’agit d’une reconversion avec l’envie d’ « être utile ». Reste toujours, malgré ça, la problématique d’enfants qui se retrouvent sans aide une grande partie de la semaine, ce qui est visiblement satisfaisant pour le Ministère de l’Éducation nationale qui se gargarise de l’augmentation des aides proposées.
Une prise en charge mal pensée
Ces agents sont effectivement le principal instrument pour l’inclusion des élèves en milieu scolaire ordinaire et le plus souvent le seul comme le rappelle le rapport de la Défenseure des droits de 2022. Un doigt qui cache la forêt des carences institutionnelles, notamment les fermetures ou la saturation des structures spécialisées.
Or les professionnels de la santé et de l’éducation le savent bien, c’est la complémentarité des solutions et notamment du soin qui permet une inclusion réussie et certains enfants en situation de handicap requièrent un accompagnement très spécialisé en établissement médico-social. Ils ne peuvent pas se contenter d’un accompagnement à temps partiel par des personnes trop peu formées.
C’est bien pour assurer une professionnalisation de ces agents, une rémunération digne et des conditions de travail acceptables que plusieurs propositions de loi ont été rédigées dès octobre 2022, pour donner aux AESH un statut de fonctionnaire. Celles-ci ayant été retoquées jusqu’alors, le député LR Corentin Le Fur a déposé le 3 décembre dernier une proposition de loi transpartisane sur le même sujet. Malgré l’instabilité politique actuelle, il est impératif, pour les enfants et les personnels, qu’elle soit débattue à l’Assemblée nationale et adoptée.
Les AESH incarnent la promesse d’une école inclusive, mais cette promesse ne peut se concrétiser sans une véritable reconnaissance de leur métier. Investir dans les AESH, c’est investir dans l’égalité des chances et dans une société plus solidaire.
Les mobilisations récentes témoignent de leur détermination et de celle de leurs soutiens à faire évoluer leur statut. Pour se défendre et obtenir des avancées pour la profession, se syndiquer est la solution qui donne de la force collective. A l’UNSA Education, il y a un syndicat pour les AESH, c’est le SE UNSA.