La note de service départementale fixant les modalités de promotion à la hors classe et à la classe exceptionnelle est parue le 3 avril 2025. Le SE-Unsa, attentif à la reconnaissance des carrières enseignantes, analyse ces dispositifs avec vigilance. Si certaines évolutions vont dans le bon sens, notamment l’élargissement de l’accès aux grades supérieurs et l’augmentation des taux de promotion, elles ne suffisent pas à garantir l’équité entre les personnels. Nous alertons sur les inégalités persistantes et les failles d’un système encore trop opaque et inégalitaire. Nous restons mobilisés pour défendre une progression de carrière plus juste, lisible et accessible à toutes et tous.

La note de service départementale sur l'avancement à la Hors classe et à la Classe exceptionnelle est parue le 3 avril 2025 (voir ci-dessous)

Qui est promouvable ?

- les agents en position d’activité, de détachement, ou mis à disposition au 31 août 2025
- les agents dans certaines positions de disponibilité qui ont exercé une activité professionnelle (sous conditions et dans la limite de 5 années dans la carrière),
- les agents en congé parental ou en disponibilité pour élever un enfant (conservation des droits à l’avancement limitée à 5 années dans la carrière).

ET QUI au 31 août 2025 :

Accès à la hors classe : peuvent accéder à la hors-classe, les agents comptant au 31/08/2025 au 9 ème échelon de la classe normale.

Accès à la classe exceptionnelle : sont promouvables à la classe exceptionnelle les enseignants ayant atteint, au 31/08/2025, le 5ème échelon de la hors-classe.

Les collègues promouvables sont avertis via I-Prof. Ils ont la possibilité de compléter leur CV et sont informés des avis des évaluateurs et de l'IA-Dasen mais aussi de l'état d’avancement de leur candidature sur I-Prof.

Le classement se fait par barème pour la hors classe

Le classement des promouvables se fait à partir d'un barème national dont le caractère est indicatif (!) et qui se fonde sur les critères suivants : 

• L'appréciation finale issue du 3ème rendez-vous de carrière en 2023/2024 ou, à défaut, l'appréciation de la valeur professionnelle portée par la Directrice académique (sur 120 points), appréciation conservée jusqu'à l'obtention de la promotion
• Ancienneté de la plage d'appel (sur 120 points)

Les critères de départage en cas d'ex aequo : ancienneté dans le grade occupé (classe normale), puis rang décroissant d'échelon, puis ancienneté dans l'échelon. Le dernier promu a généralement un barème de 130 points.

Il n'y a pas de barème pour la classe exceptionnelle, seulement des avis

Pour la classe exceptionnelle, l'IEN porte, sur la promotion de chaque agent promouvable relevant de sa responsabilité, un avis :

• très favorable, avis reconduit l'année suivante
• favorable, avis valable 1 an
• défavorable, avis valable 1 an

La DASEN s'appuie sur cet avis pour donner une appréciation qualitative de la valeur professionnelle.

Les promus seront pris en priorité parmi les "très favorables" puis les "favorables". Les critères de départage en cas d'ex aequo : ancienneté dans le corps, puis ancienneté dans le grade, puis rang décroissant d'échelon, puis ancienneté dans l'échelon.

Ratios

Les ratios sont publiés dans les départements généralement en juillet.

Le ratio promus/promouvables prévu en 2025 est de 23 % (contre 22% en 2024) pour la hors classe. En Vendée, à la rentrée 2024, 126 PE ont été promus sur 572 promouvables (barème du dernier promu inconnu, mais devait avoir 130 points).

Le ratio promus/promouvables prévu en 2025 est de 29 % pour la classe exceptionnelle. En Vendée, 70 PE avaient été promus à la classe exceptionnelle à la rentrée 2024 (241 promouvables)

Le résultat

Publication du tableau d'avancement sur le site internet de la DSDEN 85 (etna / ressources humaines / carrière / premier degré public) au plus tard le 11 juillet 2025 (sauf si la DSDEN ne connaît pas le nombre de promus pour le département).

L'avis du SE-UNSA sur la promotion à la hors classe

Le SE-Unsa prend acte de l’augmentation du taux de promotion à la hors classe porté à 23 % pour 2025. Si cette progression constitue une évolution attendue, elle reste largement insuffisante face aux enjeux majeurs de revalorisation des carrières enseignantes. Il ne s’agit pas de demi-mesures mais d’une refonte en profondeur que la profession attend.

Ce que le SE-Unsa reconnaît... mais ce n’est pas assez :

• Un accès plus rapide, certes, mais encore trop lent : La hausse progressive du taux de promotion (18 % en 2022 → 23 % en 2025) permet certes de réduire en moyenne d’un an et demi le temps d’attente. Mais ce gain reste modeste et ne compense pas les années de blocage et de frustration subies par les personnels.

• Des allègements de parcours qui vont dans le bon sens, avec la réduction de la durée des échelons 5 à 8 (Le ministère envisage de réduire de six mois les durées des échelons 5, 6, 7 et d’un an l’échelon 8. Ces mesures entreraient en vigueur dès le 1^er septembre 2025.) Les boosts disparaitraient. Ces mesures doivent être consolidées et étendues à l’ensemble des grades.

• Une transparence toujours à conquérir : Le SE-Unsa continue d’exiger une communication systématique, individuelle et claire des résultats de promotion, qu’ils soient positifs ou négatifs. Cette exigence de justice et de lisibilité est non négociable.

​L'avis du SE-Unsa sur la promotion à la classe exceptionnelle

Le SE-Unsa reconnaît que la réforme de la promotion à la classe exceptionnelle constitue une avancée structurelle attendue, mais elle reste incomplète et soulève de fortes réserves. La suppression du contingentement et la transformation de l’échelon spécial en 5ᵉ échelon automatique vont dans le bon sens : elles mettent fin à une sélection injuste et restreinte. La déconnexion des fonctions spécifiques élargit enfin l’accès à tous les professeurs des écoles, et le taux de promotion de 29 % représente une nette amélioration par rapport aux débuts du dispositif.

Mais ces progrès sont fragilisés par des choix contestables. Le SE-Unsa dénonce l’absence de barème national et le poids accordé aux seuls avis hiérarchiques, qui introduisent une subjectivité inacceptable dans les promotions. Les écarts entre départements vont s’accentuer, et les enseignants aux parcours moins linéaires, notamment les anciens instituteurs, se trouvent pénalisés sans justification. Rien n’est prévu non plus pour accompagner ceux qui auraient pu prétendre à une promotion dans l’ancien système.

Pour le SE-Unsa, il est impératif d’aller plus loin. L’égalité de traitement ne peut reposer sur des appréciations locales. Le syndicat exige des critères objectifs, une valorisation de toute l’ancienneté acquise dans la Fonction publique, et des mesures de compensation pour les collègues lésés par cette transition. C’est à ces conditions que la réforme pourra être juste et pleinement efficace.