SECTION SE-Unsa du VAUCLUSE - 5 RUE FAVART - 84000 AVIGNON
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Depuis la loi de refondation de l'école, des décrets se sont succédés pour encadrer le temps de l'école et déterminer quel serait le « meilleur rythme ».
Tandis que le décret Peillon de 2013 prévoyait le retour d'une semaine de 4 jours et demi, homogène sur tout le territoire, le décret Hamon, est venu lui, apporter « de la souplesse » au dispositif.
Enfin, le gouvernement actuel, sans évaluation aucune des dispositifs précédents, a donné la possibilité à chaque commune, désormais, de choisir, voire d’imposer, son « régime » : 4 jours ou 4 ,5 jours… et cela sans consultation obligatoire des conseils d'écoles, comme c'était le cas il y a peu.
Il faut déconnecter le temps des politiques du temps de l'école !
Ainsi, chaque changement politique entraîne un changement à la fois des programmes scolaires et de l'organisation de la semaine scolaire. Je vous pose 2 questions qui sont liées à ces choix :
Quelle place est faite Ă l'Enfant ? Quelle place est faite Ă l'Enseignant ?
A l'Unsa-Éducation, nous sommes force de propositions.
Nous proposons tout d'abord de la stabilité et de l'homogéneïsation des pratiques en matière de rythme.
Nous nous questionnons Ă la fois sur le respect du rythme de l'enfant et de celui de l'adulte.
Nous proposons la consultation d'organismes compétents en matière de rythmes, tel que l'ORTEJ. (Observatoire des Rythmes et des Temps de vie de l'Enfant.)
A l'UNSA-Éducation, nous disons Stop aux décrets qui se succèdent sans évaluation aucune.
Stop aux programmes trop chargés, stop aux journées de classe les plus longues d'Europe !
Des solutions pérennes sont à envisager, mais les décisions prises ne peuvent se faire sans consulter et prendre en compte les enseignants, qui sont « les premiers de cordée », tous les jours dans leur travail auprès des élèves, souvent trop seul et pas assez accompagnés.
Le métier d’enseignant est difficile, le DASEN du Vaucluse en a lui-même convenu en CTSD. Les enseignants ont besoin d'être entendus et accompagnés. C'est une profession qui ne bénéficie pas de visite annuelle par la médecine du travail ! C’est une profession dont le salaire est sous évalué, voire diminué. C’est une profession de plus en plus exposée. Le temps d'enseignement doit être repensé, il doit être moins dense, moins chargé, afin d'accroître la disponibilité tout en diminuant la fatigue. Il est plus que temps de mettre en place l’équilibre des temps de vie personnel et le bien-être au travail.
La formation doit être renforcée. Les récentes enquêtes internationales d’évaluation des systèmes éducatifs l'ont une fois encore démontrée : la formation continue, le développement professionnel des professeurs, et le travail en équipe, sont des leviers incontournables si l’on veut faire vivre, renforcer et poursuivre les étapes de la refondation que nous vivons.
Pour ces raisons, à l'Unsa-Éducation, nous souhaitons qu'un bilan soit fait des Rythmes, de tous les rythmes... Y compris de l'alternance congé scolaire/école, trop souvent décidée par le lobbying des professionnels du tourisme. Arrêtons de détricoter de manière systématique le Service public d'éducation au service des Autres. Le Service public d'éducation doit placer l'Enfant au centre et ne pas considérer les enseignants comme des rouages d'une mécanique qui leur échappe.
Pour cela, plusieurs mesures sont nécessaires, dont certaines peuvent être actées aujourd’hui.
Le Ministre vous demande, Monsieur le directeur académique, de dédoubler les classes de CP et CE1 en REP et REP+… s’il vous avait interrogé, ainsi que tous les DASEN de France, pour vous
demander d’estimer le nombre de postes nécessaires à ces dédoublements, la tension ne serait pas au point que nous constatons aujourd’hui.
Nous vous remercions, monsieur le Directeur Académique, d’avoir déjà pris en compte certaines modifications à la demande du SE-UNSA : une classe CP supplémentaire aux grands cypres Avignon, des décharges de direction supplémentaires dans quelques écoles, des fermetures annulées ou des ouvertures de classes supplémentaires.
Cependant le compte n’y est toujours pas : la dotation ministérielle couvre tout juste la création des CP et CE1 en REP/REP+ à 12 élèves, ne laissant aucun moyen pour :
les réseaux d'aides et les départs en stage CAPPEI (création de maîtres E, de maîtres G, de psychologues scolaires) ;
l'augmentation du potentiel de remplacement ; il n’y a plus de remplaçants disponibles, notamment en période épidémique comme en ce moment ; de même il manque de brigade de remplacement pour la formation, le potentiel actuel suffisant à peine à la formation en REP/REP+.
les décharges de direction de certaines écoles ;
la création des CE1 à 12 élèves en REP ;
le maintien du dispositif plus de maîtres que de classes là encore sans évaluation aucune du dispositif ;
la situation de certaines écoles avec des effectifs chargés, voire au-delà du seuil, en éducation prioritaire ou non. Plusieurs écoles en REP/REP+ se retrouvent avec des CP et CE1 à 12 élèves et une moyenne au dessus des repères d'ouverture sur l’ensemble de l’école.
Ainsi, la situation des écoles suivantes doit nécessairement évoluer :
L’école élémentaire Sainte Catherine à Montfavet : école avec un profil REP et un effectif très chargé même après un éventuel transfert d’élèves vers d’autres écoles ;
L’école élémentaire Mistral à Sorgues : école en REP, donc avec des classes de CP à 12 élèves … mais des effectifs très chargés sur les autres niveaux (CE1 à 29 et CM2 à 28 élèves !)
L’école primaire Sévigné à Sorgues : école la plus difficile de Sorgues qui pourrait être considérée comme une école REP+.
des écoles de la circonscription d'Apt qui payent un lourd tribu en terme de fermetures annoncées, notamment au centre-ville, pour des écoles sorties, de manière injuste, de l’éducation prioritaire en 2015 .
D’autres situations sont également à revoir :
L’école élémentaire Pagnol à Valréas où les effectifs de l'UPE2A n'ont pas été comptabilisés et une concurrence forte de l’école privé sur ce secteur.
A l'école d'Entrechaux la municipalité a fait construire une école maternelle, une fermeture y est prévue ; au vu des efforts de la municipalité, ne peut-on pas revoir la situation de cette école en juin, en cas d'effectif à la hausse ?
L’école élémentaire des Ratacans à Cavaillon.
L’école élémentaire Bosco au Pontet
A ce titre, un CTSD au mois de juin est indispensable afin de suivre l’évolution d’effectifs à la hausse.
Comme nous le signalons depuis plusieurs années, plusieurs communes sont dans des situations très tendues en terme de structure scolaire.
Ainsi, il manque au minimum une école maternelle à Cavaillon ainsi qu’une à Avignon. Les écoles maternelles de ces deux secteurs sont très chargées et fonctionnent à flux tendu.
Et lorsque des locaux sont disponibles, ils ne sont pas mis à disposition. C’est le cas par exemple à l’école maternelle la violette à Avignon.
Monsieur le Préfet, nous vous demandons d’intervenir.
Le ministère prévoit depuis quelques années une enveloppe supplémentaire de poste au niveau national pour la ruralité et pour les élèves en situation de handicap.
De nombreuses communes du département pourraient rentrer dans les critères de défense de la ruralité.
Il appartient aux municipalités de s’en emparer afin d’obtenir des postes supplémentaires.
De même la création d’ULIS dans le Vaucluse doit être financée sur cette enveloppe nationale.
Une indemnité pour mission particulière (IMP) est allouée aux personnels enseignants du premier degré pour assurer les missions de référent pour les usages du numérique (ERUN). Elle est fixée par le décret n° 2017-965 et elle est effective depuis le 1er septembre 2017. L’IMP est de 1250 euros pour l’année, elle est versée normalement en 10 fois.Or, à ce jour, les ERUN sont toujours en attente du versement de l’IMP. Nous souhaitons que la piste évoqué par le Directeur Académique récemment se mette en place très rapidement.
Enfin, la totalité des écoles du Vaucluse voit l’aide administrative à la direction d’école disparaître. Et pourtant, les directeurs et directrices d’écoles croulent devant la multiplication de leurs tâches. Les maires représentés ici aujourd’hui, le savent bien. Ils vivent avec eux les réalités du terrain.
Le groupe de travail sur la simplification des tâches des directeurs obtenu par le SE-UNSA est nécessaire mais est loin d’être suffisant. Une aide administrative réelle, avec un personnel pérenne et formé est plus que jamais indispensable. Nous vous demandons Monsieur le Préfet d’intervenir en ce sens.