Salaires bloqués, ratios "rationnés", revalorisation au rabais pour un petit quart de la profession..., le quinquennat qui s'est achevé a sérieusement entamé le pouvoir d'achat des enseignants et des personnels d'éducation. Le nouveau gouvernement doit prendre des décisions radicalement différentes.
Depuis dix ans, nos rémunérations ont évolué nettement moins vite que l'indice des prix avec, en prime, trois années de blocage salarial. Au bout du compte, une perte sèche de 12% du pouvoir d'achat.
Le mécanisme de garantie individuelle du pouvoir d'achat (Gipa) n'a jamais pu justifier son nom. De garantie, il n'y a jamais eu... Au mieux, la Gipa permet à ceux qui stagnent au onzième échelon d'avoir un lot de consolation en espérant la hors-classe. Pour tous les autres, ce sont les avancements d'échelon qui sont censés éponger les effets de l'inflation.
À la moitié de la carrière, un enseignant gagne aujourd'hui 250 euros de moins que son collègue au même échelon dix ans plus tôt. Cela ne peut plus durer !
Nos ratios d'avancement à la hors-classe sont parmi les plus bas de la Fonction publique. Même dans notre ministère, ces ratios sont couramment supérieurs à 30% (inspecteurs,...). Avec 2%, celui des PE détient le record absolu du plus bas taux de promotion de tous les fonctionnaires. Celui des CPE est deux points en dessous de celui des enseignants du secondaire. Là encore ça ne peut plus durer !
La promesse sarkozyste de revaloriser tous les "éducateurs" s'est traduite par un dispositif au rabais. Le recrutement au master ne s'est traduit que par un tassement de la carrière. Les perspectives de rémunération restent celles des corps recrutés à la licence.
Métier plus difficile, formation absente, perspectives de carrière incomparablement réduites par rapport aux autres salariés‚... les candidats ne s'y trompent pas et les concours sont désormais loin de faire le plein.
Les comparaisons internationales sont sans appel : l'écart de rémunération entre un enseignant français et l'un de ses homologues européens atteint 20%...
Les suppressions d'emplois d'enseignants devaient permettre, selon le précédent gouvernement, de rendre du pouvoir d'achat aux enseignants.
Elles ont surtout permis des améliorations substantielles des indemnités des corps d'encadrement : pour le reste, on cherche encore.
Pendant dix ans, nos métiers ont souffert. La sensation de déclassement a envahi toute la profession. Il faut que ça change ! Dès l'installation du nouveau gouvernement, le SE-Unsa a saisi le ministre de l'Éducation nationale de ces problématiques.
Des réponses et des engagements rapides sont nécessaires.