Le rapport de Karine Berger dresse un bilan sans appel de la RGPP : « Elle s’est accompagnée d’une baisse des effectifs sans précédent, de l’ordre de plus de 145 000 agents entre 2007 et 2012, soit environ 7 % des effectifs de la fonction publique d’État. L’accompagnement n’a pas été à la hauteur, tout en se traduisant par de grandes disparités de traitement selon les ministères. »
La suppression des emplois devait s’accompagner d’un retour catégoriel sous la forme d’avantages salariaux correspondant à la moitié des économies générées par les suppressions d’emplois. Le rapport est accablant.
Le SE-Unsa avait dénoncé le décompte qui mêlait des mesures, parfois très anciennes (on pense à l’intégration des instituteurs dans le corps des PE qui date de 1989…) avec quelques éléments nouveaux. Ceux-ci ont d’ailleurs peu concerné les enseignants qui n’ont guère vu que les améliorations des débuts de carrière.
Morceaux choisis...
• «Le montant des retours catégoriels versés durant la RGPP n’est pas supérieur à celui correspondant aux «mesures catégorielles» intervenues pendant la période précédente, sur les années 2002-2007».
• «Ce tableau [cf. doc ci-dessous] fait apparaître des écarts flagrants entre les différents ministères, et un manque d’équité certain».
• «Au sein même des ministères, l’attribution du retour catégoriel apparaît parfois peu en rapport avec les efforts consentis par les différents services».
Pour le SE-Unsa, les enseignants ont payé l’essentiel des suppressions d’emplois sur le quinquennat Sarkozy (près de 80 000 suppressions). Le retour catégoriel, pour le ministère, a été de 45% inférieur de 15 points à la moyenne de toute la Fonction publique de l’État. Qui plus est, les retours ont surtout bénéficié aux personnels d’encadrement, dont les effectifs n’ont pas varié… On se souvient de la prime des recteurs.
En conclusion, les enseignants sont mal payés et ont subi, plus que les autres, les méfaits de la RGPP. Il n’est que temps d’inverser la tendance.