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SE-UNSA 80


 Par SE-UNSA 80
 Le  mercredi 25 novembre 2020

Epuisement professionnel et déni de la hiérarchie : le SE-Unsa agit avec l’ensemble des organisations syndicales de la Somme et dépose une alerte sociale

 

Depuis plusieurs semaines, le SE-Unsa s'est engagé localement et nationalement pour faire retomber la pression à laquelle sont soumis les enseignants dans ce contexte des plus pesants dans les écoles. Ainsi, la demande de suspension immédiate des toutes les réunions et formations non urgentes a été exprimée par l'ensemble des organisations syndicales au DASEN le 17 novembre dernier.

Une semaine après, où en est-on ? Lors du CTSD du jeudi 19 novembre, le voeu présenté par les organisations syndicales a reçu 17 voix POUR et 2 abstentions. Pour autant, ce résultat, assez rare au sein d'une instance composée de certains élus locaux habituellement peu prompts à encourager les syndicats, n'a fait l'objet d'aucun commentaire de la part du DASEN qui s'est contenté d'affirmer que la formation des enseignants était un droit qui ne saurait être suspendu (alors qu'elle l'est pourtant dans d'autres départements...).

Alors que les retours sur de nombreuses formations "improvisées" en distanciel sont éloquents : dysfonctionnements techniques récurrents, piètre qualité des échanges, contenu difficilement transposable au distanciel,... tout concourt à accroitre la démotivation des enseignants à suivre des formations qui "leur font perdre leur temps", temps d'autant plus précieux que la crise sanitaire impose du temps de préparation supplémentaire. De plus, travailler dans les conditions que nous connaissons aujourd'hui nécessite, plus que jamais, de pouvoir "souffler" de temps à autre.

Au lieu de cela, notre DASEN, qui juge que l'on doit se satisfaire du fait que la situation soit quasi-normale dans les écoles (propos exprimés lors du dernier CDEN qui sont aux antipodes de ce que vivent les enseignants sur le terrain), ne souhaite adresser aucun signal d'apaisement envers la profession. Pire, il nous a été rapporté que des demandes expresses étaient formulées à des directeurs d'école le weekend comme en témoigne l'extrait de mail suivant envoyé un samedi après-midi : 

[...], je vous saurais gré de bien vouloir m’adresser ce weekend les modalités de continuité pédagogique que vous mettez en place à partir de lundi et pour la semaine pour ces élèves.
 
Il s’agit d’une demande de monsieur l’inspecteur d’académie.
 

Pour apporter une première réponse à cet état d'épuisement professionnel constaté, la suspension des réunions et des formations non urgentes, ainsi que l'exigence du respect du droit à la déconnexion, sont les revendications que nous porterons avec force auprès du DASEN lors de notre prochaine rencontre ce vendredi 27 novembre. Celui-ci, dans le cadre de l'alerte sociale déposée, devra nous faire des propositions. En cas d'échec de la négociation, nous inviterons les personnels à s'engager dans des actions.

Vous retrouverez en pièce-jointe le courrier intersyndical adressé à l'ensemble des PE du département qui rappelle nos revendications, ainsi que certains de vos droits, valables en toute circonstance, comme :

  • Les PE sont tout à fait en droit de refuser la visite de pairs ou de conseiller-es pédagogiques imposée dans les classes. Seuls le supérieur hiérarchique et le maire de la commune ne peut se voir refuser l’accès à la classe.

  • Les PE peuvent décompter 9h de RIS/année scolaire sur les 108h et sans qu’aucune répartition ne soit imposée. Ainsi, il est tout à fait possible de déduire ces 9h sur les 18h de formation pédagogique (y compris dans le cadre des plans en constellations « français/maths » imposés).