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SE-UNSA 80


 Par SE-UNSA 80
 Le  jeudi 27 mars 2014

Les EMF attendent des évolutions importantes

 

C’est ce que révèle une enquête menée par le SE-Unsa. Un premier état des lieux des missions et des fonctionnements dans les départements met en lumière des réalités de terrain très différentes.  Au-delà des disparités, la multiplicité et la lourdeur des attentes pèsent sur des EMF qui s’épuisent alors qu’ils jouent un rôle essentiel dans la réforme de la formation à l’heure de la hausse des recrutements.

Des missions très variables

« Dans mon département, les missions ne sont pas identiques d’un EMF à l’autre. » écrit une collègue. « Elles dépendent par exemple de la proximité de l’école avec l’antenne de formation, ou encore des habitudes de travail  entre une équipe de circonscription, un enseignant de l’ESPE et des EMF » complète-t-elle.

La tendance est générale. Dans 50% des départements, le service des EMF ne se décline pas de la même façon pour tous. Au-delà d’une hétérogénéité des missions qui peut trouver sa raison d’être dans la diversité des compétences des formateurs ou des contextes d’exercice, cette enquête révèle également un manque de transparence. « La participation aux animations pédagogiques ? C’est au bon vouloir des circo ! », lâche un formateur. « Certains EMF sont intervenus dans la formation M1, semble-t-il » écrit un collègue du Pas-de Calais. « Si on n’a pas son réseau, c’est fichu » complète un autre qui peine à se forger sa place.

Encore trop peu d’interventions à l’ESPE

Toujours selon notre enquête, si tous les enseignants maîtres formateurs  sont tuteurs de stagiaires, seuls 57 % d’entre-eux interviennent dans la formation des M1 et 73% dans la formation des M2. Dans moins de la moitié des départements, ils assurent des formations en didactique d’une discipline. L’essentiel des interventions sont liées aux stages. Parfois les EMF sont même totalement écartés de l’Espé.

Un sentiment d’épuisement avéré et des évolutions du fonctionnement très attendues.

94% des EMF attendent des évolutions importantes de leur fonctionnement et 63% d’entre eux expriment un sentiment d’épuisement.

« Les dysfonctionnements administratifs épuisent les EMF qui sont toujours à la recherche d’informations sans obtenir de réponses » affirme une collègue. « Après une réunion en octobre, nous avons formulé des propositions d’interventions à l’ESPE, mais à ce jour, peu ou pas de réponses » commente une autre. Pourtant, tous ont le sentiment d’avoir beaucoup donné ces dernières années alors que la formation des fonctionnaires stagiaires reposait essentiellement sur le tutorat.

Un temps de décharge insuffisant qui ne doit pas à nouveau diminuer en passant en semaine de 4 jours et demi.

Les 6 heures de décharges apparaissent largement insuffisantes pour ces formateurs qui assument aussi, rappelons-le, la responsabilité d’une classe. Le passage en semaine de 4 jours et demi inquiète ceux qui ne le connaîtront qu’à la rentrée prochaine. Le SE-Unsa est vigilant quant à l’application de la circulaire de février 2013 fixant les obligations de service des enseignants. Elle précise bien que les maitres formateurs consacrent 6h - et non une journée - à la participation aux actions de formation. Ainsi en semaine de 4 jours et demi, le plus souvent, elle prend la forme d’une journée par semaine et un mercredi sur 4 » précise une collègue de Côte d’Or dans l’enquête.

Pour le SE-Unsa, il est urgent que l’institution fasse preuve de considération pour le réseau des formateurs de terrain en les associant à la définition et à la répartition de leurs missions. La transparence et l’équité de traitement sont deux éléments nécessaires au bon fonctionnement de cette équipe de professionnels. Elle doit par ailleurs, trouver toute sa place dans les Espé. Pour le SE-Unsa, il est urgent que les équipes plurielles des Espé voient vraiment le jour ! Dans chaque département, les équipes du SE-Unsa s’investissent auprès des directions des Espé et des Directions académiques pour que les PEMF qui servent de modèle à la création des PFA dans le second degré retrouvent des modalités de fonctionnement équilibrées.