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SE-UNSA 80


 Par SE-UNSA 80
 Le  jeudi 27 février 2014

18 MARS : Ce sera sans l’UNSA ! Pourquoi ?

 

Vous trouverez, ci-dessous, la Lettre de Luc BÉRILLE, Secrétaire Général de l'UNSA, expliquant la décision de l'UNSA.

 

Aux Secrétaires Généraux des Fédérations et Syndicats de l'UNSA,

 

La procédure concernant le pacte de responsabilité suit son cours.

Le Premier ministre a demandé aux partenaires sociaux de lui faire parvenir par écrit leurs analyses d’ici la fin février. Vous trouverez en pièce jointe le document que l’UNSA vient de lui adresser.

Notons enfin que, le 28 février, les syndicats et les organisations patronales représentatives se réuniront autour du même thème.

C’est dans ce contexte que s’est déroulée une intersyndicale nationale interprofessionnelle très particulière, le vendredi 21 février. Très particulière notamment car elle s’est faite, au siège et à l’initiative de FO, sur invitations sélectionnées entre FO, la CGT, la FSU et Solidaires, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC et l’UNSA n’ayant pas été conviées. Cette méthode très singulière est une première depuis des années…

Cette intersyndicale "pré-sélectionnée" à l’initiative de FO appelle à une journée nationale « d’actions interprofessionnelles de manifestations, rassemblements et grèves » le 18 mars prochain.

Afin que chacune et chacun comprenne, rappelons que la date du 18 mars, initialement retenue comme journée d’action sectorielle par plusieurs syndicats des organismes sociaux, avait été accaparée unilatéralement fin janvier par FO pour devenir une journée nationale d’action interprofessionnelle contre le pacte de responsabilité à l’appel de FO.

Le Comité Confédéral National (CCN) de la CGT, réuni après sa propre modeste journée nationale d’action interprofessionnelle du 6 février, a décidé, aux termes de débats tendus, de se rallier au 18 mars, mais pas contre le pacte de responsabilité, que la CGT qualifie par ailleurs de « pacte du MEDEF » et dont elle vient discuter avec le gouvernement et le patronat… La FSU a, sitôt le CCN de la CGT terminé, appelé à la grève dans la Fonction publique le 18 mars, Solidaires s’étant également associée.

C’est dans ce contexte que nous venons de rappeler que FO a réuni ces organisations à son siège vendredi dernier.

Concernant l’UNSA, elle ne s’associe pas au 18 mars, et ce pour plusieurs raisons de fond :

  1. Là où certains condamnent la méthode-même du pacte, l’UNSA réaffirme  le bien-fondé d’une démarche de pacte, mobilisant, autour d’objectifs et de moyens négociés, les acteurs concrets de l’emploi et de la croissance (entreprises et leurs représentants, salariés et leurs représentants, pouvoirs publics). L’UNSA se refuse par ailleurs à condamner le pacte avant même d’en connaître le contenu. A contrario, dans la phase actuelle de sa construction, la priorité est pour elle d’influer sur son contenu à partir de nos revendications. C’était d’ailleurs le contenu de l’appel intersyndical CFDT, CGT, FSU, UNSA signé début janvier. Il faisait de l’investissement européen, des salaires, de l’emploi et de la fiscalité des axes à discuter dans le cadre du pacte de responsabilité… Si la FSU et la CGT l’ont oublié, ce n’est pas notre cas.

2)    L’appel au 18 mars s’oppose étrangement à tout financement hors du salaire, au motif contradictoire que la protection sociale est un droit universel. Les mandats de l’UNSA vont précisément à l’inverse : dès lors que la protection sociale a en partie acquis un caractère universel (contrairement à certains des signataires de cet appel au 18 mars, nous nous étions battus pour cela), il est indispensable, si on souhaite la pérenniser, que son financement se fasse sur une assiette plus large que celle des seuls salaires, notamment sur des aspects relevant d’une logique de solidarité nationale et plus seulement de l’assurance sociale.

3)    Enfin, la date en elle-même du 18 mars pose question. Il est rarissime en effet dans notre pays qu’une action nationale interprofessionnelle soit située à 5 jours seulement d’une échéance électorale politique d’ampleur nationale. C’est situer l’action syndicale sur un terrain dangereux, en l’exposant à toutes les tentations de détournements ou de récupérations politiciennes qui ne sauraient être son but.

Dans ce contexte et pour toutes ces raisons, l’UNSA ne s’associera pas à un 18 mars dont ni les objectifs, ni la méthode ne correspondent à ses mandats.

Bien cordialement,

Le 25 février 2014,

Luc Bérille

Secrétaire Général de l’UNSA