SECTION SE-Unsa de la SOMME - 4 RUE PAUL SAUTAI - 80000 AMIENS
Tél. 03 22 92 33 63 - Fax. 03 22 92 50 51 - 80@se-unsa.org

 
Professeure des Ă©coles, Dominique a perdu 101.000 euros depuis 2000 Ă  cause du gel du point
Article publié le jeudi 30 novembre 2023.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

Vous êtes fonctionnaire d'État dans l’éducation nationale. Combien avez-vous perdu de pouvoir d’achat à cause du gel du point d’indice ? Retour sur plus de 20 ans d’érosion de nos traitements sur un exemple concret.

Dominique est professeure des Ă©coles depuis septembre 1999. En septembre 2000, son indice Ă©tait de 394 points. Elle a gravi les Ă©chelons suivant les modalitĂ©s statutaires classiques et, en septembre 2023, son traitement indiciaire brut Ă©tait calculĂ© sur la base de 629 points.

  • Durant cette pĂ©riode, elle aura vu sa progression de carrière amputĂ©e par le gel du point d’indice. En effet sur cette pĂ©riode, l’inflation cumulĂ©e a Ă©tĂ© d’un peu plus de 48%. Pendant la mĂŞme pĂ©riode, le point n’a Ă©tĂ© revalorisĂ© que de 16% environ. 

Cela reprĂ©sente pour Dominique une perte de pouvoir d’achat due au gel du point d’indice de près de 22% sur la pĂ©riode.

  • On peut regarder cela autrement : les grilles statutaires auraient pu lui faire bĂ©nĂ©ficier d’une augmentation de 60% de son traitement indiciaire brut, mais Ă  cause du gel du point d’indice, celle-ci n’aura Ă©tĂ© que de 25% (en 23 ans, soit environ 1% par annĂ©e d’expĂ©rience).

Plus de la moitié (58%) de l’augmentation statutaire de Dominique aura été annulée par le gel du point d’indice.

  • Mais cela ne s’arrĂŞte pas lĂ . Chaque mois, Dominique a donc gagnĂ© un peu moins que si le point avait suivi l’inflationCes pertes se sont accumulĂ©es et, au fur et Ă  mesure des annĂ©es, cela reprĂ©sente une somme plus que consĂ©quente : 86 800 euros bruts et encore davantage en euros constants (en annulant les effets de l’inflation).

En 23 ans, Dominique aura perdu près de 101 000 euros bruts en euros constants. Malgré les revalorisations auto qualifiées d’historique, elle ne voit donc pas les choses sous le même angle que notre ministre.

Elle n’était pas concernée par les mesures du Grenelle ni par celles annoncées plus récemment. La création de l’ISAE et sa revalorisation récente sont une bonne chose mais cette mesure représente 9600 € brut cumulés, loin des pertes évoquées précédemment. Impossible pour elle de s’engager dans le Pacte, qui n’est pas une revalorisation. C’est une mère célibataire et elle aurait les plus grandes difficultés à faire garder ses enfants pour aller faire du soutien en 6ème.

Pire, depuis des années Dominique voit ses conditions de travail se dégrader.

Elle pourrait vous expliquer en long en large et en travers qu’elle a de plus en plus souvent des Ă©lèves en rĂ©partition Ă  cause du manque de remplaçants. Que cela provoque une fatigue supplĂ©mentaire, qu’elle est souvent Ă  deux doigts de craquer mais qu’elle culpabilise Ă  l’idĂ©e d’être absente. On est loin des caricatures rĂ©pandues dans certains mĂ©dias et au sein d’une partie de la population.

Dans son dĂ©partement, l’offre de formation continue est lacunaire et mĂŞme lorsqu’elle souhaite s’y inscrire, faut-il encore qu’elle soit remplacĂ©e : lĂ  aussi, mĂŞme problème. Par contre on l’oblige Ă  suivre, sur le volant des 108h d’animations pĂ©dagogiques, des formations en maths dont elle se passerait bien compte tenu de sa formation initiale et de son expĂ©rience professionnelle. Son compteur des 108h explose chaque annĂ©e. Aberrations administratives, une fois de plus. Parallèlement, les annonces faites en septembre l’inquiètent. Il est hors de question pour elle de se former pendant les vacances, le soir ou le mercredi après-midi. Son temps de travail est dĂ©jĂ  très consĂ©quent et ne se limite pas au temps de cours devant Ă©lèves.

Dominique a perdu confiance dans l’institution et le sens de son engagement.

Dernière trahison en date, la modification des règles d’accès Ă  la classe exceptionnelle. Depuis 7 ans, elle est tutrice des personnels stagiaires enseignants. Jusqu’à maintenant, son investissement dans cette mission lui permettait de prĂ©tendre Ă  un accès Ă  la classe exceptionnelle de manière prioritaire. Ce n’est plus le cas dĂ©sormais. Elle envisage d’abandonner cette mission qui lui tenait pourtant Ă  cĹ“ur, lasse de cette nouvelle dĂ©sillusion.

L’UNSA Éducation reste Ă  disposition de ceux qui souhaiteraient contester ces chiffres et ces calculs et se fera une joie de prouver par A plus B que c’est une rĂ©alitĂ©. Les lecteurs nous feront grâce des dĂ©cimales pour une lecture plus claire de cet article mais celles-ci sont prĂ©sentes dans nos calculs. 

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les donnĂ©es ayant conduit Ă  ces rĂ©sultats : https://www.unsa-education.com/article-/24-de-perte-de-pouvoir-dachat-depuis-2000-liees-au-gel-du-point/

 

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
Cliquez pour agrandir