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Tribune du CNAL parue dans Libération sur la mixité scolaire
Article publié le mardi 14 novembre 2023.
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Le Comité National d’Action Laïque (CNAL) a publié dans le journal "Libération" une tribune au sujet de la mixité, en lien avec la proposition de loi déposée par le sénateur Pierre Ouzoulias. Le CNAL est un collectif composé de cinq organisations : la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), la Fédération des délégués départementaux de l’Éducation nationale), la Ligue de l’enseignement, l’Unsa Éducation et le SE-Unsa (enseignants de l’Unsa).

Tribune parue dans LibĂ©ration le 11 novembre 

Pour lutter contre le séparatisme scolaire, des syndicats de l’enseignement soutiennent une proposition de loi qui propose de conditionner les subventions accordées aux établissements privés sous contrat à des critères de mixité sociale.

L’école publique est consubstantielle à l’idéal républicain. C’est elle qui le fait vivre au quotidien et qui donne corps à la République laïque et sociale que Jean Jaurès appelait de ses vœux.

HĂ©las, notre Ă©cole publique est aujourd’hui la cible de tous les maux qui frappent notre sociĂ©tĂ©. Nos professeurs sont attaquĂ©s par des terroristes islamistes, coupables aux yeux de ces esprits Ă©triquĂ©s d’apprendre Ă  nos enfants Ă  devenir des citoyennes et des citoyens Ă©mancipĂ©s, Ă©pris de libertĂ©. Ils doivent Ă©galement combattre, sans moyens adaptĂ©s, des dĂ©terminismes sociaux toujours plus importants et subir la concurrence d’une Ă©cole privĂ©e qui ne cache plus ses vellĂ©itĂ©s sĂ©paratistes.

Cette rĂ©alitĂ© a fini par s’imposer Ă  tous avec la publication des indices de position sociale (IPS) en octobre 2022. CalculĂ© selon une mĂ©thodologie Ă©tablie par les services statistiques de l’Education nationale en fonction des catĂ©gories socioprofessionnelles des deux parents, de leurs diplĂ´mes et de leurs conditions de vie, l’IPS est un outil pertinent pour apprĂ©hender la composition sociologique de nos Ă©coles. Or depuis que ces donnĂ©es ont Ă©tĂ© rendues publiques, nous savons que dans la France entière, hexagonale et ultramarine, les collèges et les lycĂ©es privĂ©s concentrent en leur sein les Ă©lèves les plus favorisĂ©s, et ce dans des proportions parfois très importantes. Plus que jamais, nous pouvons affirmer que les riches se rendent dans les Ă©coles de riches quand les enfants de pauvres vont dans des Ă©coles de pauvres.

Les données dont nous disposons sont d’autant plus préoccupantes que notre système éducatif est l’un de ceux, parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), où la réussite scolaire d’un enfant dépend le plus de son origine sociale. Ce fait est inacceptable pour tous ceux qui demeurent attachés au respect de l’égalité des droits et à l’émancipation de tous les enfants du pays, quelle que soit leur origine. Il se justifie d’autant moins que le budget des établissements privés sous contrat est financé à hauteur de 73 % par l’Etat et les collectivités territoriales. Or par principe, l’argent public ne peut être distribué sans contrepartie.

C’est pour cette raison qu’en avril, le sĂ©nateur communiste Pierre Ouzoulias a dĂ©posĂ© une proposition de loi visant Ă  conditionner les subventions accordĂ©es aux Ă©tablissements privĂ©s sous contrat Ă  des critères de mixitĂ© sociale. En d’autres termes, si une Ă©cole privĂ©e ne joue pas le jeu de la mixitĂ© sociale, alors les subventions publiques qui lui sont attribuĂ©es seront rĂ©duites et reversĂ©es Ă  l’école publique. A contrario, il n’est pas question d’augmenter les subsides des Ă©coles privĂ©es qui s’en sortiraient un peu mieux en la matière. L’idĂ©e n’est pas de rĂ©compenser les plus vertueux, mais bel et bien de châtier ceux qui concourent Ă  l’expression du sĂ©paratisme scolaire.

Guerre scolaire

Ce texte a connu une résonance médiatique inespérée. Sans doute parce que depuis de très nombreuses années, les politiques sont restés bien silencieux à ce propos. D’un côté, certains ont peur de relancer la guerre scolaire déclenchée par la réforme Savary, quand d’autres craignent de conforter l’école privée en lui demandant de jouer un rôle dans l’organisation de la Cité.

Ces dĂ©bats sont dĂ©passĂ©s. L’heure n’est plus Ă  l’immobilisme. Des forces de la sociĂ©tĂ© civile se mettent en mouvement. Des femmes et des hommes politiques de tous les horizons rejoignent la cause. Et, Ă  force de maĂŻeutique, chacun se retrouve Ă  rediscuter de la pertinence du dualisme scolaire tel qu’il s’exerce en France. Membres du ComitĂ© national d’action laĂŻque (1), nous soutenons cette dĂ©marche et la proposition de loi dĂ©posĂ©e par Pierre Ouzoulias, aujourd’hui signĂ©e par plusieurs dizaines de sĂ©nateurs. Il est plus que temps de mettre en Ă©chec le sĂ©paratisme scolaire qui touche si durement notre système Ă©ducatif.

(1) Le CNAL est un collectif composé de cinq organisations : la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), la Fédération des délégués départementaux de l’Education nationale), la Ligue de l’enseignement, l’Unsa-éducation et le SE-Unsa (enseignants de l’Unsa).

 

La proposition de loi sur la mixité sociale et scolaire

 

 

 

 

 

 
 
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