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Lassitude, burn-out, ras-le bol, envie d’un nouveau souffle ? Tout le monde est passé par là , certains vont plus loin, en témoigne le nombre grandissant de démissions et de ruptures conventionnelles au sein de l’éducation. L’UNSA Education vous conseille et vous accompagne dans vos démarches et vous explique les tenants et les aboutissants de ces deux dispositifs.
Les dĂ©parts volontaires de la fonction publique ne datent pas d’hier. NĂ©anmoins, si la dĂ©mission existe depuis longtemps, la rupture conventionnelle dans la fonction publique est un dispositif relativement rĂ©cent. Depuis 2020, elle est mise en place Ă titre expĂ©rimental jusqu’au 31 dĂ©cembre 2025 pour les personnels titulaires et de manière dĂ©finitive pour les contractuel.žles en CDI.
Un état des lieux inquiétant
Le dernier bilan social est prĂ©occupant, par un focus sur les enseignantž.es il nous informe que pour l’annĂ©e 2020-2021 plus de 2400 dĂ©parts volontaires ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©s.
Ce nombre est croissant depuis 10 ans, puisque seulement 364 démissions étaient dénombrées en 2008-2009. Le bilan social nous apprend que sur 2411 départs volontaires, 1584 sont des démissions.
749 dĂ©missions concernent des enseignant.es stagiaires, soit 30% de ces dĂ©parts volontaires, 466 pour le premier degrĂ© (Ă©cole maternelle et Ă©lĂ©mentaire) et 283 pour le second degrĂ© (collège et lycĂ©e). L’Éducation nationale n’attire plus, peine Ă recruter ses agentžÂ·es et arrive de moins en moins Ă les fidĂ©liser.
On remarque Ă©galement qu’au cours de la première annĂ©e de mise en Ĺ“uvre du dispositif de rupture conventionnelle, près de 900 agent.žes ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de celui-ci, majoritairement des personnels avec plus de 5 ans d’anciennetĂ©.
Cela dĂ©montre deux points importants. Dans un premier temps, il y a un manque cruel de service de ressources humaines pour accompagner les personnels tout au long de leur carrière notamment en cas d’envie d’évolution professionnelle. Dans un second temps, une dĂ©gradation de la qualitĂ© et des conditions de travail pour des personnels qui peut avoir des consĂ©quences graves. En effet, faute de perspectives, les agentž.es prĂ©fèrent partir et perdre le bĂ©nĂ©fice d’un concours pourtant durement acquis.
DĂ©mission et rupture conventionnelle
Ces dispositifs ayant une finalité identique (la radiation des cadres et la perte de la qualité de fonctionnaire), la démission et la rupture conventionnelle ont pourtant des différences notables. Effectivement, la démission n’ouvre pas de droit au chômage.
La rupture conventionnelle a fait beaucoup parler d’elle lors de sa création pour le secteur privé en 2008. Après plus de 12 ans d’existence, elle a fait son apparition dans le public, mais concrètement, quelles sont les principales différences ?
La rupture conventionnelle est un accord mutuel entre l’administration et un personnel qui met fin définitivement à ses fonctions. Elle est signée entre les deux parties et ne peut être imposée.
Ce dispositif ouvre le droit au versement d’une indemnité et aux droits au chômage. En contrepartie, on ne peut plus travailler dans la fonction publique pendant 6 ans, sous peine de devoir rembourser l’indemnité perçue.
MĂŞme si le focus du bilan concerne les enseignantž.es, les autres professions du monde de l’éducation ne sont pas Ă©pargnĂ©es par le phĂ©nomène, comme nous l’avons dĂ©jĂ remarquĂ© dans notre article sur le manque de personnels Ă lire ici. Dans nos articles sur la mĂ©decine de prĂ©vention ou sur la profession de mĂ©decin de santĂ© scolaire nous avions dĂ©jĂ mise en avant que le manque d’attractivitĂ©, les dĂ©parts sont l’apanage de toutes les professions.
Et ce problème de pénurie n’est pas une spécificité française mais bien un phénomène qui touche toute l’Europe lire ici.
Vers un horizon ensoleillé
L’envie de changement dans son parcours professionnel est normale, mais il est nécessaire qu’elle soit travaillée et réfléchie.
La démission ou la rupture conventionnelle devraient être envisagées seulement en dernier recours. Dans une optique de reconversion professionnelle dans le privé, il est préférable qu’elle soit construite autour d’un projet réel, solide et concret pour lequel un représentant de l’UNSA Education (cliquer sur le lien) pourra vous guider et vous aider. Il serait préjudiciable de perdre non seulement les efforts et le travail fournis pour l’entrée dans la fonction publique mais également les acquis de l’ancienneté et l’avancement.
Si l’herbe est toujours plus verte dans le champ d’à côté, peut être existe-il des petits recoins cachés et plein de promesses dans notre propre champ. Concours internes, détachement, liste d’aptitude ou intégration directe, le champ des possibles est vaste. Et avez-vous pensé au militantisme, la réforme des retraites a permis au moins une chose, nous rappelez l’importance des organisations représentatives du personnel.
Dans tous les cas, il est important ne pas rester seul.e face à ses doutes et d’être accompagné.e par un de vos représentants syndicaux en cliquant ici. Celles-ci et ceux-ci sont à votre écoute et peuvent vous proposer des pistes dont vous ignorez peut-être encore l’existence.
Contact : fp@unsa-education.org