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Le 4 mai, le SE-UNSA, en coordination avec le SNUIPP-FSU, le SNUDI-FO et le SGEN-CFDT, a adressé au DASEN une notification d'alerte sociale au sujet de la crise sanitaire. Nous y dénoncions le fait que même si nous partageons la même volonté en ce qui concerne l'ouverture des écoles à tous les élèves, les moyens dégagés par le gouvernement pour le permettre étaient clairement insuffisants.
Retrouvez en cliquant ici le courrier de notification d'alerte sociale.
Reçues ce lundi 10 mai par Monsieur l'Inspecteur d'Académie (G. Neuviale), son Secrétaire Général (F. Dècle) et Madame l'Inspectrice de l'Education Nationale adjointe au DASEN (Mme Maire), les représentants des 4 organisations syndicales ont pu exposer leurs revendications.
Les voici ainsi que les réponses apportées par le DASEN :
L'IA a indiqué ne disposer d'aucune prérogative pour permettre aux personnels volontaires, quel que soit leur âge, d'accéder prioritairement à la vaccination. Il ne peut s'en tenir qu'aux directives nationales, à savoir la priorité accordée aux personnels de plus de 55 ans. Tout ce qu'il peut faire de plus, c'est communiquer sur l'ouverture de centres d'accueil qui proposent la vaccination à tous, parfois ponctuellement. Au sujet des absences liées aux effets secondaires de la vaccination, il a indiqué qu'un placement en ASA en lieu et place d'un arrêt maladie était parfaitement envisageable (afin d'éviter l'application de la journée de carence). L'agent devra toutefois communiquer le certificat de vaccination mentionnant la date ainsi qu'un certificat médical attestant les effets secondaires.
Pour le SE-UNSA, cette réponse montre bien qu'en dépis des promesses présidentielles, rien n'a été fait pour permettre aux esneignants d'être vaccinés en priorité. Ce choix a pourtant été celui de nombreux pays. Alors que le Ministre se targue sans cesse d'être celui grâce à qui les écoles sont restées plus ouvertes qu'ailleurs, on voit bien que cela n'est pas passé par la protection des personnels. Par ailleurs, interrogé sur la réponse qui serait faite à un enseignant demandant une autorisation d'absence pour se rendre à un rendez-vous de vaccination, le DASEN a répondu que la nécessité de continuité du service public conditionnerait la réponse. Autrement dit, la dose qu'aurait pu avoir un enseignant ira à quelqu'un qui saura se rendre disponible sur le temps scolaire ! Le SE-UNSA a relayé la colère de nombreux collègues qui ne comprennent pas comment des doses restantes seront accessibles à tout le monde d'ici la fin de cette semaine alors qu'elles auraient pu être fléchées pour les enseignants et AESH.
L'IA a répondu que ces campagnes de dépistage nécessitaient une procédure en amont empêchant de compresser les délais d'opération (détermination du lieu, distribution et récupération des formulaires,...) De même, le fait que seuls 4 laboratoires médicaux proposent les tests salivaires dans le département contraint un déploiement plus massif. Le nombre de tests proposés sera néanmoins doublé par rapport à la période précédente notamment afin de les proposer désormais dans les collèges. Il nous a bien été confirmé que les taux d'incidence constatés dans les secteurs du département étaieint l'un des principaux critères de choix.
Pour le SE-UNSA, le dépistage massif est l'un des principaux moyens d'enrayer la diffusion de l'épidémie, dès lors que l'isolement et le traçage sont éffectifs en aval. Même si des moyens supplémentaires sont enfin déployés à ce sujet, on ne peut que déplorer les freins constatés auxquels on peut ajouter parfois le refus de certains parents à voir leur enfant testé. Nous en avons également profité pour signaler que de nombreux personnels n'avaient toujours pas reçu leur kit d'autotests. Monsieur Dècle a confirmé que cela concernait pas moins de 400 personnels ! Cette carence a été signalée rapidement au ministère sans qu'une nouvelle livraison n'ait été constatée à ce jour. Une fois de plus, on peut déplorer le fait qu'à ce sujet également, la communication ministérielle ait primé sur toute autre considération...
Déjà interrogé à ce sujet à de multiples reprises précédemment, le DASEN nous a rappelé qu'il n'avait aucun pouvoir quant au recrutement sur la liste complémentaire. Il en a profité pour dresser un bilan du recrutement des contractuels présenté au niveau national comme étant LA solution au problème du remplacement dans le premier degré. 8 possibilités de recrutement en novembre, 2 recrutements réalisés dont un seul est toujours en poste. 10 possibilités de recrutement en avril, 2 ont été réalisés. Sur 18 personnels supplémentaires potentiels, seules 3 personnes sont donc "opérationnelles" aujourd'hui. Le DASEN reconnait qu'il est difficile de recruter par la voie contractuelle dans notre département. Il l'explique par une absence de vivier dans la mesure où la Somme n'a pas pour habitude de recruter des enseignants du 1er degré par cette voie.
Pour le SE-UNSA, c'est un échec cuisant de la politique ministérielle. Alors que l'ouverture de la liste complémentaire aurait pu permettre d'améliorer rapidement et de façon pérenne la situation dès novembre, avec l'avantage de contribuer à la formation des enseignants concernés, recruter, avec des contrats de 3 mois, pour aller exercer un métier rendu encore plus difficile par la crise sanitaire, s'est assez logiquement révélé difficile.
Une fois encore, les directives nationales ont été mises en avant pour justifier le fait que les équipements concernant les capteurs de CO2 relevaient de la collectivité et que l'équipement des personnels en masques lavables était un choix respectant le protocole. Un point a pu être fait sur les masques chirurgicaux destinés aux personnels vulnéables dont il existe toujours des stocks suffisant. Le réassort en ce qui concerne les masques inclusifs est attendu mais ne concernera toujours que les situations spécifiques liées au handicap auditif.
Pour le SE-UNSA, la sécurisation accrue des locaux les plus exposés à la circulation du virus (cantines, classes maternelles,...) est donc conditionnée aux ressources financières des communes. L'égalité républicaine est ici interrogée. Quant aux masques, et alors que certains équipements fournis par notre employeur sont tout simplement incompatibles avec la fonction d'enseignant (à moins dêtre capable de travailler en apnée...), nous constatons que les besoins de la profession, tant en matière de conditions de travail (disposer de masques de tailles satisfaisantes avec lesquels on ne suffoque pas) que sur le plan pédagogique (souvenons-nous de la promesse de masques inclusifs pour les enseignants de maternelle et de CP), ne sont absolument pas pris en compte.
Sur ce point, le DASEN nous a confortés en indiquant qu'il avait adressé un message en ce sens aux IEN. Il a toutefois précisé qu'il ne suspendait pas pour autant l'enseignement de la natation dans le cadre scolaire sur le département.
Le SE-UNSA prend acte de cette réponse et invite les équipes qui pourraient constater le contraire à nous le signaler.
Pour le SE-UNSA, il était évident qu'aucune solution magique ne pouvait émerger. Il nous semblait toutefois important que le DASEN s'exprime clairement sur cette situation et reconnaisse que le manque de moyens pouvait nécessiter la mise en place de solutions alternatives en ce qui concerne la prise en charge et la surveillance des élèves.
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