SECTION SE-Unsa de la SOMME - 4 RUE PAUL SAUTAI - 80000 AMIENS
Tél. 03 22 92 33 63 - Fax. 03 22 92 50 51 - 80@se-unsa.org

 
Protocole sanitaire : qui protège-t-on rĂ©ellement ?
Article publié le lundi 16 novembre 2020.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter
De nombreuses équipes nous interpellent sur ce sujet et s’interrogent aujourd’hui. Elles ne s’interrogent pas sur l’efficacité d’un protocole dont quiconque passera la journée dans une classe pourra constater les limites.

Ces limites, les enseignants les connaissaient dès la rentrée de septembre et le port du masque obligatoire à 6 ans, seul changement prégnant du protocole version « reconfinement », a tout de suite été assimilé à une mesure cosmétique de communication ministérielle.

En effet, « les enfants ne sont pas contaminateurs » disait-on depuis mai aux professeurs des écoles qui pouvaient manifester quelque inquiétude lorsque l’ARS leur disait, par exemple, que le masque délivré par leur employeur ne les protégeait pas.
Tout en étant conscient du risque encouru, sans toutefois pouvoir le mesurer réellement devant l’absence d’étude fiable à ce sujet, l’immense majorité des enseignants des écoles se satisfaisait de retrouver leurs élèves dans leur classe dans des conditions d’hygiène certes très renforcées, mais qui permettaient un enseignement quasi-normal rassurant et même sécurisant sur le plan pédagogique.
« Et puis, si un cas était avéré, quelque chose serait fait pour protéger les autres » se disait-on…
 
Sauf que c’est bien là que le bât blesse !
 
En effet, pour isoler une classe entière et la mettre en Ă©viction, il faut 3 cas positifs issus de fratries diffĂ©rentes et identifiĂ©s la mĂŞme semaine. ConsĂ©quence de l’assouplissement du protocole Ă  la mi-septembre, cette doctrine est toujours la mĂŞme aujourd’hui. Mais la question aujourd’hui est la suivante :  « A quoi sert cette doctrine si on ne teste pas les enfants d’une mĂŞme classe, Ă  fortiori ceux qu’on aurait pu identifier comme cas contact ? ».
Ainsi, lorsqu’un directeur apprend qu’un élève a été testé Covid + et qu’il signale que celui-ci mange tous les jours à la cantine avec les 3 mêmes camarades sur une petite table et qu’il serait donc pertinent de les tester, sa hiérarchie lui dit que ce n’est pas la peine en vertu du fait qu’il n’y a qu’un élève positif et non trois et que « les enfants ne se contaminent pas entre eux ». Lorsque les parents d’un élève sont tous deux Covid +, que cet élève présente des symptômes mais que le médecin de famille ne teste pas (« parce que cela ne sert à rien de tester les enfants »), que l’ATSEM et l’enseignante tombent malades et que la directrice interroge sa hiérarchie sur ce qui doit être mis en place dans l’école pour mieux protéger les personnels, les élèves et les familles de ces derniers, la réponse est la suivante : « Ne faites surtout pas peur aux familles ». Un peu à la manière d’un président américain en exercice pour encore quelques semaines, « pour que le virus ne circule pas dans les écoles, ne dépistons pas. »
 
C’est donc la doctrine « dépister-tracer-isoler » qui ne semble plus du tout avoir cours dans l’Education Nationale. La volonté de casser les chaînes de transmission aurait donc disparu. Or, du côté des personnels, la réponse « les enfants ne sont pas contaminateurs » n’est plus satisfaisante aujourd’hui. Citons encore en effet ce témoignage d’une AESH qui lutte pour inciter l’élève autiste qu’elle accompagne à porter son masque, qui apprend que celui-ci vient d’être testé positif… et qui tombe malade quelques jours plus tard. Des enseignants, des ATSEM, des AESH tombent donc malades après avoir été en contact avec des élèves testés préalablement COVID +. C’est un fait d’autant plus facile à constater en cette période où notre vie sociale est réduite à des relations virtuelles. Cela est d’ailleurs d’autant plus ironique lorsqu’on remet en perspective les accusations de non respect du protocole émises par notre hiérarchie à l’encontre des personnels qui prennent leur déjeuner ensemble et qui sont placés en éviction parce que l’un d’entre eux a été testé positif. A notre connaissance, dans aucun de ces cas précis, dans notre département, un personnel n’a contaminé d’autres membres de l’équipe. Nous nous permettrons de penser que c’est certainement davantage dû à la prudence des équipes, que l’on peut considérer comme étant composées d’adultes responsables, qu’à un postulat du type « Les enseignants ne sont pas contaminateurs ».
 
De là à penser que ce qui compte avant tout, c’est de protéger le Ministre de statistiques défavorables qui nuiraient à sa communication...
 
Le SE-UNSA invite tous les personnels qui estiment, éléments factuels à l’appui du type de ceux que nous avons cités plus haut, qu’ils ne sont pas suffisamment protégés à remplir une fiche santé et sécurité au travail. N’hésitez pas à vous rapprocher de nous pour que nous vous accompagnions dans cette démarche.
 
 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
Cliquez pour agrandir