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Après la consultation sur le projet de socle commun du Conseil supérieur des programmes (Csp) qui doit constituer «la colonne vertébrale de la scolarité obligatoire», y voit-on plus clair sur la refondation des contenus d’enseignement ? Pas sûr.
La consultation sur le projet de socle commun du Csp n’a pas encore livrĂ© ses conclusions. MalgrĂ© les difficultĂ©s gĂ©nĂ©ÂrĂ©es par une organisation approximative, partout oĂą les enseignants ont pu se rĂ©unir dans des configurations stimulantes (groupes interdegrĂ©s, animation par des pairs), ils ont apprĂ©ciĂ© ce temps de prise de recul : interroger les finalitĂ©s et les objectifs de l’École, c’est toujours redonner du sens Ă son action pĂ©dagogique et Ă©ducative (voir p. 10).
Les rĂ©sultats de cette consultation vont servir de points d’appui Ă la fois Ă la Dgesco(1) et au Csp pour retravailler le projet de socle. Dans quelle direction ? En l’état actuel, ce texte ne peut pas servir de cadre commun Ă l’écriture des programmes des diffĂ©rents cycles. Il ne fixe ni cadre conceptuel, ni niveaux de maĂ®trise attendus, ni Ă©lĂ©ments de progressivitĂ©. Ă€ un nombre limitĂ© de compĂ©tences partagĂ©es qui auraient pu ensuite ĂŞtre dĂ©clinĂ©es dans les diffĂ©rents programmes, le Csp a prĂ©fĂ©rĂ© un cataÂlogue très long et hĂ©tĂ©roclite qui complique singulièrement le travail des Gepp(2).
Si on ajoute à cette problématique un calendrier très serré -tout doit être bouclé en janvier-, on peut s’interroger sur la possibilité même d’une réécriture en profondeur du projet de socle.
Le SE-Unsa s’est ouvert de ces inquiétudes au nouveau président du Csp, Michel Lussault. Universitaire, directeur de l’Institut français de l’Éducation, il connaît bien les questions de formation des enseignants et de recherche en éducation. Il porte une vision «audacieuse» d’une réforme curriculaire qui laisserait une large place à «l’autonomie des collectifs enseignants pour didactiser les contenus du socle». Le socle se présenterait alors sous la forme d’attendus de fin de cycle et de guides pour l’évaluation. Cette approche est séduisante mais elle ne doit pas conduire à laisser les enseignants se débrouiller seuls.
Nous avons demandé que le Csp et la Dgesco accompagnent de tels programmes de documents solides. Et que des temps de travail collectif soient mis en œuvre dans les écoles et les établissements. Sinon, la refondation pédagogique n’a aucun sens.
La ministre partagera-t-elle ces propositions ? Prendra-t-elle le risque politique de sortir des routines éprouvées des programmes disciplinaires annuels qui décrivent par le menu ce que chacun doit enseigner, programmes dont tous les enseignants s’affranchissent plus ou moins largement sans que ce droit ne leur soit jamais reconnu ?
Rendez-vous en janvier pour en savoir plus.