> La rentrée scolaire est, comme chaque année, un moment médiatique et une nouvelle fois les sujets ne manquent pas. Le gouvernement, qui veut faire passer auprès de l’opinion publique ses décisions budgétaires de suppression massive d’emplois, ne manque pas d’alimenter la presse sur le nombre de fonctionnaires trop important, le coût de la scolarité en France, l’amplitude des heures scolaires…
Le rapport du HCE, qui fait aussi la une à cette rentrée, met en avant une proportion de 15 % d’élèves sortant de l’école primaire sans maîtriser les compétences de base. Le HCE ne fait là, que rappeler un état de fait connu depuis plusieurs années. Le but de ce rapport est « de souligner combien il est urgent d’agir ». Le SE-UNSA partage cette volonté. Elle est elle-même porteuse de propositions pour que l’on pense et agisse enfin dans le cadre d’une véritable continuité éducative, afin que chaque élève maîtrise le socle commun de connaissances et de compétences de la scolarité obligatoire.
Il est donc urgent que cesse la politique de « sous dotation » systématique de l’enseignement élémentaire. Nous avons droit à une cinquième année d’insuffisance de postes créés, et de cumuls de suppressions pour notre département. Cette « sous dotation » ne peut que conduire qu’à de nouveaux redéploiements : l’école maternelle, les moyens de remplacement, et singulièrement ceux affectés à la formation continue, sont immanquablement ponctionnés pour fournir des marges de manœuvre.
Mais cette rentrée dans les écoles c’est aussi la solitude de l’enseignant face à une administration qui lui refuse les moyens de faire face à la prise en charge de la difficulté scolaire, la scolarisation des élèves en situation de handicap.
Un autre exemple, les langues vivantes : là encore le discours du Ministre sur la nécessaire précocité de l’enseignement des langues vivantes cache une réalité bien sombre. Le compte n’y est pas par rapport aux enseignants habilités à enseigner cette matière. Pire encore, au lieu de colmater ces insuffisances, on creuse un peu plus le déficit en potentiel de « formateurs » avec la suppression de 300 postes d’intervenants extérieurs en cette rentrée 2007. Il faudrait donc faire plus (enseignement étendu aux élèves de CE1) et mieux (rendre tous les élèves bilingues à la fin du lycée) avec moins de moyens : c’est vrai que cela est très facile !
Comme l’an dernier, nous pourrons dire : rentrée techniquement réussie dans le premier degré, sans trop de vagues, mais jusqu’à quand ?
Nous ne pouvons ignorer le cadre dans lequel va s’engager le travail de réflexion sur notre métier. Le contexte de réduction budgétaire annoncé pour 2008 grève d’ores et déjà les débats à venir. On ne peut ignorer non plus le slogan tant affiché « travailler plus pour gagner plus ». Le SE-UNSA a d’autres exigences pour les personnels. Nous revendiquons de pouvoir travailler mieux pour la réussite de tous les élèves. Il s’agit d’obtenir une véritable formation professionnelle (initiale et continue) dans la logique des compétences du socle commun, et d’obtenir la reconnaissance de l’ensemble de la charge de travail pour voir améliorer nos conditions de travail.