La valse des annonces, contre-annonces, changements d'orientation a plus que duré.
Lors du CSE du 14 décembre, le secrétaire général du SE-Unsa a interpelé directement le Ministre pour lui demander que cesse ce flou une bonne fois pour toutes.
Monsieur le Ministre,
L’Unsa-Éducation vient d’évoquer longuement la partie visible de la loi d’orientation et de son annexe. Permettez-moi de revenir ici sur un aspect absent de la loi, mais bien présent dans l’esprit de nos collègues et qui est l’objet de toutes leurs préoccupations : je veux parler des rythmes scolaires.
Sujet important puisqu’il touche à la réussite de nos élèves.
Sujet important puisqu’il impacte les conditions de travail de nos collègues.
C’est cette équation, assurer la réussite de nos élèves sans dégrader les conditions de travail des enseignants, que vous devez résoudre monsieur le ministre.
J’ai bien entendu la détermination du Président de la République, tout comme la vôtre de voir ce dossier avancer. Mais, vous le savez, et l’expérience le montre : le volontarisme politique ne peut se suffire à lui-même. Il faut que le message soit clair, il faut que les personnels se l’approprient. Il y faut aussi de la constance et de la méthode.
La méthode n’est pas accessoire en la matière. Elle permet justement de clarifier le message, de rendre lisibles les intentions, de permettre de se projeter et in fine de s’approprier un projet pour le faire vivre.
Aujourd’hui c’est la confusion et l’absence de lisibilité qui règnent. Depuis des semaines, ce dossier est traité au fil de l’eau, au gré du vent et des humeurs.
Alors même que sur cette question des rythmes à l’école primaire, nos collègues sont divisés, dubitatifs, inquiets, rien n’est en mesure de les rassurer aujourd’hui. Votre message comme votre action restent illisibles par les personnels. L’absence de calendrier prévisionnel des discussions, de perspective clairement affichée ne créé pas aujourd’hui les conditions d’un dialogue serein et constructif.
Alors que vous avez ouvert ce dossier il y a déjà 6 mois, ce qui en ressort ce sont les atermoiements, les hésitations, les volte-face, et les imprécisions, autant de signes d’une grande impréparation.
Pour le SE-Unsa, je le répète, réussite des élèves et amélioration des conditions de travail des personnels sont indissociables et doivent donc être traitées dans un même mouvement. Pour nous, l’un ne va pas sans l’autre. Il est donc plus que temps de lever le voile sur vos intentions et de répondre concrètement à ces deux aspects. C’est d’autant plus important qu’une fois les décisions enfin arrêtées, il reviendra aux équipes éducatives de décliner sur les territoires, avec l’ensemble des acteurs concernés, cette nouvelle organisation du temps de l’élève.
Alors, Monsieur le Ministre, il faut avancer. Mieux, il faut aboutir ! Dans l’intérêt des élèves bien sûr, mais pas au détriment des enseignants.