Brigade de remplacement (32 postes supprimés), RASED (surnuméraires vacants supprimés), scolarisation des tout petits (au rabais)... Voilà les premiers touchés par les restrictions budgétaires !
La déclaration de l’UNSA Education au CTPD carte scolaire 1er degré
Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
Quelques jours après l’action nationale interprofessionnelle du 23 mars, je ne vais pas revenir sur le contexte général et la nocivité de la politique gouvernementale dont les conséquences désastreuses mettent à mal le service public d’éducation et rendent chaque jour plus difficiles les conditions de travail des personnels.
Toutefois, la carte scolaire des Yvelines, reflet des choix budgétaires, appelle quelques commentaires de notre part.
Certes l’annonce d’un P/E maintenu d’une année sur l’autre peut rassurer, mais à quel prix ?
C’est la difficulté scolaire qui en paye d’abord le prix fort. En effet, les RASED n’ont plus de « R » que la rareté, « R » qui soit dit en passant, disparait curieusement avec l’ASED.
Nous avions dénoncé l’année dernière, dans un premier temps, la suppression des 81 postes de RASED, puis dans un deuxième, la sédentarisation de 41 postes en surnuméraire.
Alors, si nous entendons, je n’ai pas dit acceptons, votre argumentation qui consiste, sous couvert de pragmatisme, à supprimer les 17 postes vacants de surnuméraires, nous ne pouvons nous satisfaire d’un tel traitement de la difficulté scolaire.
Le SE-UNSA vous interpelle sur le caractère très déstabilisant du climat dans lequel se trouvent actuellement nos collègues. Pour tous les enseignants spécialisés, il est particulièrement difficile de mener leurs missions avec une telle incertitude sur leur devenir. L’enjeu est important pour l’investissement des équipes, des familles et de l’ensemble du système éducatif. Il est donc nécessaire d’en débattre rapidement dans la plus grande clarté.
En débattre d’autant plus que le peu de départs en stage (rappelons que l’option E revient de loin, quand l’option G est réduite à néant) est une preuve supplémentaire de la considération faite au traitement de la difficulté scolaire, notamment au niveau du ministère.
Ensuite, les remplacements : dans de nombreuses écoles, la tension est de plus en plus perceptible, du fait du nombre de collègues absents non remplacés. Réduire la brigade de remplacement, c’est amplifier cette tension.
Mais c’est aussi bafouer le droit à la formation continue. Nous vous demandons donc d’alimenter en nombre conséquent la brigade de remplacement.
La « disparition » des stagiaires, soutenue par une bienveillante abstention de certains sur les décrets mastérisation, impacte directement la carte scolaire, notamment en ce qui concerne les décharges de direction 4 classes et par ricochet la brigade de remplacement. A l’origine de l’existence des décharges pour les directeurs de 4 classes, le SE-UNSA restera très vigilant sur leur attribution.
Enfin, la scolarisation des 2 ans est aujourd’hui tirée vers le bas et reconduite à minima d’une année sur l’autre. Non, comme vous le disiez, la scolarisation des 2 ans ne doit pas être une variable d’ajustement. Mais elle ne doit l’être ni dans un sens, ni dans l’autre. Si cette scolarisation doit bien entendu être prioritaire en ZEP, nous ne devons pas nous l’interdire dans les autres types d’écoles. L’UNSA vous demande par conséquent de permettre cette scolarisation le plus largement possible, dès lors que la demande en est faite.
Je terminerai mon propos en vous signalant que de nombreuses écoles vont fonctionner à flux tendu l’année prochaine si les chiffres restent ceux évoqués dans les documents. C’est pourquoi, nous vous demandons, monsieur l’Inspecteur d’Académie, d’être particulièrement vigilant sur de nombreuses situations afin que, d’ici à la rentrée, des évolutions soient envisagées dans certaines écoles.
Je vous remercie de votre attention.