Si le ministre semble ignorer les enseignements technologiques, ce n’est pas le cas du SE-UNSA.
Fidèle à son engagement, le syndicat continue à revendiquer un enseignement d’exploration technologique obligatoire en seconde et le développement d’une offre d’enseignements technologiques dans toutes les formations du lycée et dans tous les lycées.
Pour nous, il est impératif que les enseignements technologiques trouvent une nouvelle attractivité et cessent d’être destinés dans la grande majorité des cas à un public captif (les élèves ne pouvant poursuivre dans la voie générale après la classe de seconde).
Les enseignements technologiques en classe de seconde
En seconde, les nouveaux enseignements d’exploration à dominante technologique dont les contenus devraient être rédigés dans une optique d’ouverture culturelle peuvent attirer de nouveaux publics vers les enseignements technologiques. Le ministère affirme que les pertes horaires (on passe de 3 heures à 1h30) pourront être partiellement compensées par l’augmentation du nombre d’élèves et par l’implantation de ces enseignements dans un plus grand nombre d’établissements.
Il faut rappeler que ces enseignements ne seront pas déterminants et que les élèves pourront donc les choisir sans craindre une pré-orientation vers une série donnée.
Sous la pression de lobbies aux relais médiatiques puissants, le ministère a rendu obligatoire un enseignement d’exploration à coloration économique. Cette décision affaiblit considérablement l’idée d’exploration en limitant les choix des élèves. Le ministère tente maintenant de corriger ce déséquilibre par un pis-aller, en offrant la possibilité de choisir 2 enseignements d’exploration technologiques en plus d’un enseignement économique. Combien d’élèves se saisiront de cette possibilité qui alourdira leur horaire hebdomadaire ?
Nous avons fortement dénoncé cette situation en Commission spécialisée des Lycées et nous ferons de même au Conseil Supérieur de l’Education.
Par ailleurs, il est urgent que le ministère définisse les grandes lignes de ces enseignements d’exploration, les rendent publiques et précisent quels enseignants seront susceptibles de les prendre en charge. Le manque de visibilité, au moment où les élèves de troisième commencent à réfléchir à leur orientation et où les lycées commencent à préparer la rentrée 2010 ne peut que nuire à la voie technologique.
La rénovation des séries STI et STL
Dans le cycle terminal, l’attractivité des séries STI et STL passe nécessairement par une rénovation significative des contenus de formation, qui les démarquent nettement des formations professionnelles et qui affichent haut l’ambition de préparer les élèves à une poursuite d’études courtes et longues dans le supérieur avec de bonnes chances de réussite.
Nous sommes convaincus que cela passe par des séries moins morcelées, plus polyvalentes. La polyvalence passe par un renforcement des compétences générales. En particulier, un effort sensible doit être fait dans le domaine des langues vivantes (l’étude d’une seconde langue vivante sera obligatoire dans toutes les séries).
Nous attendons du ministère qu’il conçoive un projet répondant aux attentes des lycéens et de leurs familles, pensé en articulation avec les formations du supérieur et garantissant l’emploi des enseignants qui devront être formés aux nouveaux contenus. La tâche n’est pas aisée, ce qui explique sans doute le retard pris alors que la rénovation de la voie générale est quasiment bouclée.
Le cabinet du ministre a annoncé l’ouverture d’échanges et de discussions dans la troisième semaine de décembre. Le SE-UNSA y défendra l’importance des enseignements technologiques, et en particulier des enseignements technologiques industriels pour l’économie de notre pays. Il revendiquera leur revalorisation avec la préoccupation constante à la fois de la réussite des élèves et de l’intérêt des enseignants. Pour cela, il a besoin de la contribution des enseignants de ces séries.