Avec 59,6 milliards d’euros, le budget de l’Education nationale augmente de 1,6%. Cette hausse est réduite à néant par les contributions supplémentaires, notamment celle pour les pensions (+2%). C’est donc bien à une baisse du budget de l’éducation nationale qu’on assiste.
Au moment où la loi Carle met en place une parité de traitement entre l’enseignement public et l’enseignement privé, le budget fait la part belle à ce dernier. Chaque année, il revendique 20% de toutes les créations d’emplois. En revanche, dans le projet de loi de finances 2010, alors que 14 600 postes sont supprimés dans le public, l’enseignement privé ne connaît que 1400 suppressions, soit deux fois moins que le principe affiché.
Dans le premier degré, 2658 postes devraient être créés. L’annonce est à prendre avec d’autant plus de prudence que ces trois dernières années, les créations prévues au budget n’ont pas été traduites dans les faits : l’an dernier, il y a eu plus de 2000 postes en moins que ce qui était prévu ! Par ailleurs, les créations promises seront entièrement annulées par la disparition des stagiaires qui aujourd’hui apportent chacun un quart de service d’enseignement. Alors que les effectifs augmentent, les postes diminuent.
Dans le second degré, les moyens seront amputés de plus de 3200 postes par la suppression de 6500 stagiaires qui effectuent aujourd’hui, chacun, un demi-service devant élèves.
Ce sont donc les conditions de travail des élèves et de leurs enseignants qui vont continuer à se dégrader.
Depuis plusieurs années, les fonctionnaires, dont les enseignants, sont montrés du doigt et rendus responsables des difficultés budgétaires. Aujourd’hui on mesure bien que le creusement du déficit, malgré les milliers de suppressions d’emplois, repose essentiellement sur des choix fiscaux injustes.
Pour le SE-UNSA, alors que la crise sociale s’installe durablement, la priorité à l’éducation devrait être réaffirmée pour garantir un haut niveau de formation, seul à même de maintenir l’emploi dans une économie mondialisée.