Le ministère lance sans cadrage national une expérimentation de nouvelles organisations du lycée dans 100 établissements à la rentrée 2009. Le SE-UNSA dénonce la méthode et s’interroge sur la pertinence d’une telle expérimentation.
Le dispositif d’expérimentation (ce qu’on en sait !)
- Les recteurs sont chargés par le ministère de trouver une centaine de lycées « volontaires » pour expérimenter de nouvelles organisations du lycée à la rentrée 2009.
- En l’absence d’un texte de cadrage national, chaque recteur peut interpréter comme il l’entend la commande. Dans l’académie d’Orléans-Tours, le courrier du recteur aux proviseurs fait état d’expérimentations « qui viseront particulièrement à améliorer la prise en charge des difficultés, le suivi, l’accompagnement des élèves, les relations avec les familles ». Il semblerait que dans d’autres académies, on soit plus précis (expérimentation de la semestrialisation par exemple dans l’académie de Dijon).
- Les projets doivent remonter très vite et on nous signale des établissements désignés volontaires d’office sans avis du conseil pédagogique ni vote du conseil d’administration.
- 500 ETP (équivalents temps plein) seront mis à la disposition de la centaine de lycées dont le projet sera retenu.
L’avis du SE-UNSA
- Une expérimentation au périmètre flou : pas de cadrage national, pas de protocole d’expérimentation : on ne pourra tirer aucune conclusion de cette expérimentation en vue d’une réforme généralisée.
- Une expérimentation disposant de moyens importants : 5 ETP par établissement, c’est certes intéressant mais un tel coût obère complètement une généralisation dans un contexte de restrictions budgétaires.
- Une expérimentation d’un accompagnement (probablement) en heures sup : un des points importants de notre engagement dans une réforme ambitieuse du lycée porte sur la nécessité d’inclure l’accompagnement dans l’emploi du temps de tous les élèves et dans le service des enseignants. Nous ne voulons pas d’un accompagnement éducatif pour les élèves volontaires rémunéré en heures sup.
- Une expérimentation imposée : des pressions fortes sont exercées sur les proviseurs pour qu’ils acceptent d’entrer dans l’expérimentation sans l’accord des équipes pédagogiques : inacceptable et contre-productif ! On ne fait pas une réforme contre mais avec les personnels. Particulièrement critiquable quand on met en avant l’autonomie des établissements comme un des objectifs de la réforme.
- Une expérimentation politiquement « maladroite » : alors que le ministre vient de suspendre sa réforme rejetée par les lycéens et par un grand nombre d’enseignants, cette expérimentation apparaît comme une tentative de faire passer la réforme « en catimini ». Les enseignants, même s’ils estiment que le lycée doit évoluer, ne peuvent que rejeter spontanément cette expérimentation dans un climat de défiance et de suspicion généralisées.