Améliorer la réussite des élèves dans la voie professionnelle ou faire des économies ? Il est urgent que le ministre affiche au grand jour ses intentions. De quoi parle-t-on ? Tout bonnement de la rentrée 2009, dont on ne sait toujours pas avec quels moyens elle se fera dans les lycées professionnels.
Ainsi, le ministère vient (le 3 décembre !) de communiquer les nouvelles grilles horaires pour les élèves de bac professionnel en 3 ans… mais sans les moyens d’enseignement correspondants ! Pour les groupes à effectif réduit, pour les projets pluridisciplinaires, pour l’accompagnement individualisé, bref, pour la réussite des élèves de la voie professionnelle, ces moyens sont pourtant indispensables.
Le ministère aurait-il encore quelque coupe budgétaire à cacher ? Ce serait bien mesquin, alors même que la généralisation du bac professionnel en trois ans est source d’économies. Mais il est vrai qu’il n’y a pas de petits profits. Une étude attentive des grilles montre ainsi que les services du ministère ont diminué sensiblement les horaires d’EPS et d’Arts Appliqués. Deux disciplines pourtant essentielles à l’épanouissement des élèves de la voie professionnelle.
Les établissements disposeront-ils à la rentrée 2009 des moyens nécessaires à la réussite des élèves de bac pro ? Pour répondre à cette question, il suffirait au ministère de garantir les dotations horaires nécessaires. Le veut-il ? Le Conseil Supérieur de l’Education du 11 décembre, où le SE-UNSA a exigé des réponses précises a apporté les premiers éléments de réponse
Face à un CSE majoritairement déterminé à quitter la séance si le projet de texte sur les grilles horaires du bac pro était maintenu à l’ordre du jour et dans un climat tendu, le ministère a joué l’apaisement en acceptant de repousser l’examen du texte à mercredi 17 décembre.
Même les organisations signataires du protocole d’accord ne sont pas parvenues à faire prendre en compte leurs exigences de moyens suffisants pour mettre en œuvre la réforme de manière satisfaisante. Le SE-UNSA n’est pas surpris de cette situation, qui confirme l’analyse qu’il avait faite de la situation lors du Conseil National qui a refusé de signer le protocole d’accord.
La demande de report de l’examen des grilles horaires a été assortie de l’exigence de disposer des éléments de calcul des DGH des établissements pour pouvoir porter un jugement informé sur le texte. Le ministère ne s’est pas engagé à fournir ces informations avant mercredi. Ceci n’augure rien de bon : aurait-il quelque coupe budgétaire supplémentaire à cacher ?