Primaire, collège, lycée : M. Darcos ouvre tous les chantiers en même temps, en prenant à témoin l’opinion publique. Derrière cette avalanche, il y a une constante dans laquelle s’intègre la politique mise en œuvre à l’Education nationale : le gouvernement veut restreindre et la dépense publique, et le champ d’intervention de l’Etat.
L’annonce de Nicolas Sarkozy sur la future formation des maîtres en est tristement exemplaire. Côté « restrictions », le recrutement à master 2 économisera 20 000 emplois de stagiaires. Côté « redimensionnement de l’Etat », en liquidant les IUFM pour confier la formation des enseignants à des universités autonomes, on ravale l’Education nationale à une fonction d’agent recruteur. Et pour quel résultat ? Un recul catastrophique de la professionnalisation de la formation des professeurs et un coup de grâce à un minimum de diversité sociale dans leur recrutement.
Mais comme si cela ne suffisait pas, le budget 2009 se prépare. On parle de 20 000 suppressions d’emplois nous concernant, un chiffre faisant des 11 200 fermetures de l’actuel budget 2008 un aimable hors d’œuvre. La loi de finances 2009 doit en effet donner le rythme pour 2010 et 2011, soit une purge d’environ 60 000 emplois sur les trois ans à venir !
Dans un tel contexte, pas question de laisser faire. Mais quelle efficacité de l’action ? Le SE-UNSA a refusé en juin de gaspiller des forces dans des grèves sans queue ni tête. Nous serons présents évidemment partout où la rentrée sera difficile. Mais disons clairement que ce futur budget catastrophique nous fixe un rendez-vous que nous n’avons pas le droit de rater. Si, face au gouvernement, nous voulons dire à l’opinion que cette politique contre l’Education fragilise toute notre société, il faut une action d’ampleur, claire et rassembleuse au-delà des enseignants.