Le SE-UNSA, suite à sa demande, a été reçu par le Ministre Xavier DARCOS et son cabinet, mercredi 10 octobre.
Nous avons dénoncé la méthode utilisée, celle qui considère que la communication aux médias suffit pour engager une réforme. Sur un sujet d’une telle importance, pour les enseignants mais aussi pour l’organisation de l’école et l’intérêt des élèves, nous réclamons un autre dialogue et une autre concertation.
Nous avons appris à cette occasion que ce sujet faisait partie d’une réflexion de plus grande envergure sur l’école primaire et qu’elle comprenait aussi :
la réflexion sur l’école maternelle (groupe de réflexion DGESCO + mission Bentolila)
un resserrage des objectifs de l’école primaire autour de ses missions essentielles pour la rendre plus lisible et s’assurer ainsi une meilleure réussite de la scolarité ultérieure
Une communication globale du Ministre devrait intervenir fin octobre. Elle sera suivie de l’ouverture de discussions et/ou concertations pour aboutir en janvier-février à un texte-cadre définitif sur les objectifs de l’école primaire, pour application à la rentrée 2008.
Quel est son projet ?
Le Ministre nous a clairement dit qu’il s’agissait, par le biais de cette réforme, de répondre à deux objectifs :
- à satisfaire une forte demande de l’opinion sur la possibilité d’avoir un week-end complet.
- à proposer une réponse à la prise en charge de la difficulté scolaire, mise en évidence dans le rapport du HCE.
A aucun moment il ne s’est agi d’avoir une réflexion sur le temps scolaire et les rythmes des enfants…
Le SE-UNSA a demandé un comité national de pilotage réunissant tous les partenaires concernés, car nous pensons que la question du temps scolaire ne peut se réduire à diminuer le nombre d’heures de cours et qu’il faut avoir une vision plus globale du temps de l’enfant.
Comment cela va se décliner ?
Il s’agira bien d’une semaine de 24 heures d’enseignement pour tous les élèves et de 2 h de soutien en plus, par semaine, pour les élèves en très grande difficulté scolaire.
Pour le SE-UNSA, l’aide aux enfants en difficulté doit pouvoir se résoudre dans le cadre du temps scolaire, fût-il « allégé ». C’est d’ailleurs une revendication du SE-UNSA ! Cela passe nécessairement par les curseurs suivants : plus de maîtres que de classes pour pouvoir prendre en charge, par petits groupes, les élèves en difficulté, mais aussi une formation initiale et continue des enseignants qui doit être plus pointue sur cette prise en charge particulière, sans oublier la nécessaire intervention des membres du RASED qui doivent donc être en nombre suffisant !
24h d’enseignement devant la classe + 1h de concertation (27ème heure actuelle inchangée) + 2 h de soutien aux élèves en difficulté (les 15% pointés par le HCE)
Pour le SE-UNSA, la souplesse doit être le maître-mot pour organiser ces 2 heures sur le terrain. Nous avons insisté sur notre demande d’obtenir, pour les enseignants, un service hebdomadaire de 24 heures de cours + 3 heures dédiées à la concertation, à l’aide et au suivi des élèves.
Les questions qui demeurent
- Le contenu de ces 2 heures n’est pas arrêté, on ne sait même pas comment les élèves vont être repérés et par qui.
- On ne sait pas plus ce qui se passera pour les enseignants de maternelle : est-ce qu’il y aura du soutien en maternelle ? S’il n’y a pas de dispositif de soutien pour ces élèves, les enseignants de maternelle devront-ils proposer leur services en élémentaire ? Le Ministre est resté très évasif sur cette question malgré notre insistance.
- Quid des RASED dans tout cela ? Quid des itinérants, des conseillers pédagogiques, des maîtres-formateurs … ?
- Quid des directeurs ? …
D’autres points restent à éclaircir mais le Ministre n’a pas d’éléments de réponse, tout simplement parce que la réflexion n’a pas été poussée jusqu’à son terme, avant de faire cette annonce.
Le Ministre nous annonce que des discussions ultérieures permettront de clarifier les choses : c’est ce qu’exige le SE-UNSA !