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Cinq ans après le vote de la loi d’orientation, une mission parlementaire revient opportunément sur la mise en œuvre du socle commun au collège. En pointant ses insuffisances et ses contradictions, le rapport rédigé par Jacques Grosperrin constitue une véritable charge contre les ministères de Robien et Darcos, dont la responsabilité dans les difficultés actuelles paraît lourde.
Dans son diagnostic, le rapporteur ne manque pas de souligner les enjeux du socle commun. Il s’agit bien, par le dépassement des logiques disciplinaires et d’évaluation traditionnelles, de permettre la réalisation de l’idéal du collège unique. Pour Jacques Grosperrin, plus de trente ans après le vote de la loi Haby, il est en effet temps de fonder réellement « l’Ecole fondamentale » dont notre société a besoin. Au-delà de ses 17 propositions, le rapport vaut surtout pour sa conception globale de ce que doit être la scolarité obligatoire : un continuum de formation pour la totalité d’une classe d’âge dédié à l’acquisition du bagage culturel, intellectuel et comportemental nécessaire à l’édification des parcours ultérieurs. Une conception qui, on l’aura reconnue, s’inscrit dans le droit fil de la philosophie éducative portée par notre syndicat depuis des décennies, inventeur dans les années 70 du concept et de la revendication d’une « Ecole fondamentale » pour tous les enfants du peuple, de la maternelle jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire.
Dans cette perspective, le collège devient bien le prolongement naturel du premier degré, et non ce « petit lycée » préparant implicitement aux seules formations du lycée général. Qu’il s’agisse des contenus, de l’évaluation, de la liaison primaire-collège, ou du service des enseignants, le rapport fourmille de pistes intéressantes. Si elles ne sont généralement pas inédites, il est certain que leur application se traduirait par une très profonde rénovation du collège selon des principes pédagogiques et éducatifs qui sont ceux portés par notre syndicat. Bien sûr, nous n’en sommes pas là et le rapport Grosperrin, à qui un syndicat a décerné la palme de « l’horreur pédagogiste », est loin de constituer le bréviaire de l’action ministérielle. A tout le moins, voilà en tout cas une contribution qui interpelle vigoureusement les acteurs du monde éducatif au moment même où notre syndicat amorce une réflexion d’envergure sur le collège.
Ce que n’aborde pas le rapport, c’est comment on peut rétablir une relation de confiance avec les enseignants de collège pour qu’ils acceptent de s’impliquer plus largement dans la logique du socle commun. Cela passe sans aucun doute par des choix budgétaires différents et par un réel investissement dans la formation et l’accompagnement des équipes éducatives.
L’absence de revalorisation pour les enseignants en exercice alors que les nouvelles tâches s’accumulent, y compris l’accueil des stagiaires, ajoute encore au ras le bol ambiant. Il est clair, pour le SE-UNSA, que toute réflexion sur l’évolution du métier d’enseignant en collège doit aller de pair avec une revalorisation pour tous.
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