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La laïcité falsifiée…
Article publié le lundi 28 avril 2025.
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Que d’outrages aura-t-on commis ces derniers mois au nom du principe de laïcité ! Ironie du sort, l’année où l’on célèbre les 120 ans de la loi de 1905, nos responsables publics ont rivalisé d'ingéniosité pour instrumentaliser ce principe et bafouer l’esprit de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat.

Des drapeaux en berne en hommage au Pape

Après la mort du Pape François, une vague d’émotion légitime a traversé le monde catholique et la France n’était pas en reste. Le Président de la République a fait preuve à cette occasion d’une grande hypocrisie en feignant de rendre hommage à cette personnalité en tant que chef d’Etat.

Cette ambiguité sur laquelle joue le chef de l’État est doublement coupable. D’une part, le président se joue sans vergogne des Françaises et des Français, qui pourtant ne sont pas dupes ; d’autre part, il contrevient à son rôle de garant de la Constitution et de ses principes essentiels, en particulier le principe de laïcité. En suivant une forme de tradition gallicane que l’on croyait révolue, il continue à entretenir une confusion entre la religion catholique et le poids de l’histoire, de l’héritage de la culture chrétienne en France.

Pas besoin d’être grand clerc pour présager que la disparition de n’importe quel chef d’un micro-État ne donnera pas lieu à de tels égards. Les bâtiments publics, symboles des Institutions républicaines et incarnations de la neutralité de l’État sont donc instrumentalisés par le pouvoir.

Si la loi de 1905 consacre dans son article premier, « la libertĂ© de conscience et le libre exercice des cultes Â», elle impose Ă©galement Ă  l’État une neutralitĂ© qui devrait se traduire par une stricte sĂ©paration entre le religieux et le politique. La manifestation du respect des catholiques français par le chef de l’Etat est parfaitement lĂ©gitime, l’hommage officiel de la RĂ©publique Ă  un dignitaire religieux est une entorse caractĂ©risĂ©e au principe de laĂŻcitĂ©.

 

Un instrument de lutte contre l’Islam

Les diffĂ©rentes polĂ©miques sur le port du voile dans l’espace public, Ă  l’universitĂ© ou dans le milieu du sport a fait des Musulmans de ce pays une vĂ©ritable cible. Le ministre de l’IntĂ©rieur a contribuĂ© Ă  utiliser la laĂŻcitĂ© comme un instrument de lutte Ă  l’encontre d’une religion bien dĂ©finie. Ce fut pendant longtemps l’apanage de l’extrĂŞme-droite ; c’est dĂ©sormais le credo du ministre de l’IntĂ©rieur. En s’inspirant d’une partie de la dialectique maurassienne , il s’éloigne de l’esprit de concorde instaurĂ© par la loi de 1905 mais surtout de sa promotion de la libertĂ© et de l’égalitĂ© des citoyens devant la loi et ce quelles que soient leurs convictions religieuses.

 

Un traitement de faveur pour l’enseignement privé catholique

Devant l’ampleur des scandales de l’enseignement privĂ©, en particulier après les terribles rĂ©vĂ©lations de « l’affaire BĂ©tharram Â», on pensait que la classe politique allait très vite parvenir Ă  une prise de conscience . MalgrĂ© la dĂ©nonciation d’un laisser-faire coupable observĂ© pendant des dĂ©cennies, en dĂ©pit de la multiplication des scandales, on dĂ©plore toujours la mĂŞme inertie quand il s’agit d’agir. Les rĂ©siliations de contrat d’association avec l’État devraient pleuvoir depuis des semaines. D’ailleurs l’enseignement catholique (qui reprĂ©sente 96 % des Ă©tablissements privĂ©s sous contrat) bĂ©nĂ©ficie contre toute logique de près de 80 % de financement public. Il doit donc ĂŞtre soumis Ă  la mĂŞme exigence d’exemplaritĂ©. Pourtant, on ne constate pas la mĂŞme cĂ©lĂ©ritĂ© d’intervention et la mĂŞme intransigeance que pour les Ă©tablissements privĂ©s d’autres confessions. L’exemple rĂ©cent du lycĂ©e Averroès Ă  Lille en est une parfaite illustration. Le tribunal administratif vient de rendre une dĂ©cision dĂ©nonçant la rĂ©siliation du contrat d’association de cet Ă©tablissement. L’entĂŞtement du prĂ©sident de la rĂ©gion Hauts-de-France, le zèle de la prĂ©fecture et l’acharnement obsessionnel du ministre de l’IntĂ©rieur instillent de facto l’idĂ©e d’un deux poids deux mesures. La volontĂ© affichĂ©e d’obtenir des dĂ©cisions hâtives, catĂ©goriques et dĂ©finitives sous couvert du respect du principe de laĂŻcitĂ© dĂ©crĂ©dibilise l’action de l’Etat Ă  tous les niveaux. La remise en cause des dĂ©cisions de justice par un ministre rĂ©galien entretient la dĂ©fiance Ă  l’encontre du pouvoir judiciaire et sème le trouble quant au principe de sĂ©paration des pouvoirs.

 

Pour l’UNSA Education, il est extrĂŞmement dangereux de chercher Ă  diviser une population dĂ©jĂ  très fragmentĂ©e. La laĂŻcitĂ© doit contribuer Ă  rassembler plutĂ´t qu’à diviser. Plus que jamais, nous avons besoin de cohĂ©sion et d’unitĂ©. L’esprit de la loi de sĂ©paration est tout entier contenu dans le triptyque rĂ©publicain : « libertĂ©, Ă©galitĂ© fraternitĂ© Â» Pourtant, certains tentent de donner une lecture Ă©triquĂ©e, orientĂ©e et partisane de ce principe fondateur d’émancipation et de rassemblement.

Pour notre fédération, la défense de nos principes fondamentaux doit s’appuyer sur l’école publique laïque. Elle doit donc bénéficier des moyens de continuer à former ses personnels et ses jeunes pour faire vivre le principe de laïcité et lutter contre toute entreprise de récupération de la part des extrêmes.

 

 
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