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Jeudi 24 novembre : CTSD "bilan de rentrée dans le 2nd degré".
L'Unsa a dénoncé les conditions déplorables dans lesquelles s'est effectuée cette rentrée...
Retrouvez la déclaration de l'Unsa :
CTSD du 24 novembre 2011
Bilan de la rentrée 2011 dans le second degré
Monsieur l’Inspecteur d’académie,
Mesdames, Messieurs,
Une nouvelle instance voit donc le jour, le CTSD. Le P a disparu. C’était un P garant d’une éthique, de transparence, d’un cadre de dialogue social. Gageons, monsieur l’Inspecteur d’Académie, que si la nomenclature a changé, vous saurez maintenir ce dialogue qui nous est cher.
Revenons sur la rentrée à proprement parler.
En septembre dernier, ce n’est pas de gaieté de cœur que les enseignants et les personnels d’éducation ont repris le chemin de leurs établissements. Cette dernière année scolaire du quinquennat est déjà particulièrement éprouvante pour les personnels mais aussi pour leurs élèves qui vivent, année après année, une dégradation de leurs conditions de scolarisation.
Les effets cumulatifs de quatre années de suppressions d’emplois à gros goulot, de modifications structurelles imposées, de réformes rétrogrades ou non abouties, de caporalisme malvenu affaiblissent notre École. Alors même que la crise qui s’enkyste exige de penser l’avenir, d’investir dans l’Education, le gouvernement la considère comme un fardeau.
Ainsi, depuis quatre ans, le tableau Excel des gestionnaires s’est substitué au tableau noir des pédagogues. Les personnels ne se retrouvent pas dans une logique où tout se mesure à l’aune des économies. Le sens de leur métier leur échappe. Usés et désabusés, ils se sentent déconsidérés et cela d’autant plus que leurs conditions de rémunération ne tiennent pas les comparaisons internationales.
Ils se refusent à entrer dans un modèle en construction qui a pour objectif de changer la nature même de l’École. Un modèle où la performance, le management seraient les maîtres mots d’un système éducatif concurrentiel dans lequel l’éducation deviendrait un bien de consommation.
Dans le même temps, ils perçoivent les limites d’un modèle républicain qui ne tient plus ses promesses et qui n’est plus en capacité d’offrir à chaque élève les voies de son épanouissement personnel et professionnel. Alors que, plongé dans l’angoisse de la crise économique et sociale, chacun veut le mieux pour ses enfants, l’école de la République peine à convaincre qu’elle est la solution.
Pour l’Unsa Éducation, notre système éducatif est à la croisée des chemins. L’Education est un droit. Il doit être garanti par l’État et relève d’une mission de service public. Il faut tout à la fois faire cesser l’hémorragie des emplois et refonder l’École de la République.
Le collège, parent pauvre de notre système éducatif, se porte chaque jour plus mal.
Rappelons quand même qu’il a une mission essentielle : accueillir tous les élèves et les conduire à la maîtrise du socle commun. Aujourd’hui, les conditions déplorables d’enseignement nuisent à cette ambition, la charge de travail des personnels ne cesse de s’alourdir. L’amélioration des conditions d’enseignement au collège est une urgence. Ainsi, nous exigeons que cessent les suppressions de postes, nous exigeons la diminution des effectifs par classe afin de consacrer plus de temps à chacun, nous exigeons les moyens de mettre en place des groupes à effectifs réduits et nous exigeons l’arrêt de la multiplication des services partagés ainsi que l’avalanche d’heures supplémentaires imposées.
L’étude comparative des H/E par rapport à l’année dernière est particulièrement éclairante, voire alarmante pour de nombreux établissements en zone sensible. Ainsi, nous constatons des différentiels de moins 0,16 aux Mureaux, moins 0,13 à Mantes, moins 0,15 à Trappes, moins 0,13 à Poissy, moins 0,11 à Sartrouville… Certes, leur H/E est encore supérieur à la moyenne mais les besoins sont réels et on ne peut accepter une telle dégradation des efforts consacrés aux élèves. Preuve une nouvelle fois, que ce sont les élèves les plus fragiles qui souffrent le plus.
Côté lycée, la réforme n’entre pas dans sa deuxième année sous les meilleurs auspices… L’an dernier, la nouvelle classe de seconde s’est mise en place dans la douleur malgré des moyens maintenus.
A cette rentrée, les moyens sont en baisse. La réforme n’est pas responsable mais elle risque de porter le chapeau… Que reste-t-il des objectifs ambitieux de parcours plus souples, de meilleure préparation au supérieur, de rééquilibrage des séries quand les classes sont bondées dans les cours de tronc commun ? Quid d’une offre plus diversifiée ? Les moyens sont-ils suffisants pour assurer un accompagnement personnalisé de qualité et un tutorat à tous ceux qui en font la demande ? Poser la question est déjà y répondre…
L’Unsa Éducation suivra aussi attentivement l’impact de la réforme de la voie professionnelle qu’il a toujours dénoncée : la plus grande attractivité sera-t-elle confirmée ? Les bacheliers pro supplémentaires vont-ils trouver des poursuites d’études réellement adaptées ?
Par ailleurs, je profite de cet espace de parole pour évoquer la situation des personnels administratifs. Même si l’on parle moins d’eux, ils subissent eux aussi de plein fouet les restrictions budgétaires et voient leurs conditions de travail se dégrader considérablement. Entre les agences comptables qui ferment ou qui sont regroupées, les effectifs largement insuffisants, c’est tout un pan de notre système éducatif qui est touché. Cette situation est déplorable et nous la condamnons vivement.
Sur tous ces points, il est vraiment temps que cela change !
Je vous remercie de votre attention.