Article publié le lundi 16 juin 2008.
Un an après la mise en œuvre de l’accompagnement éducatif (AE) dans les collèges de l’éducation prioritaire, une circulaire prévoit sa généralisation dès la rentrée prochaine. Le gouvernement a réussi un coup politique avec cette mesure, extrêmement bien accueillie par l’opinion publique, qui y voit essentiellement la prise en charge gratuite par l’école, du soutien scolaire payant. Pourtant, les problèmes éthiques et pratiques posés par cette mesure sont réels.
Le financement de la généralisation de l’accompagnement éducatif se fait par des transformations massives de postes en heures supplémentaires (1,2 millions d’HSE dans le projet de loi de finances 2008). Pour le SE-UNSA, développer le hors temps scolaire ne saurait se faire au détriment des conditions d’apprentissage de tous dans le temps scolaire.
On note une grande ambiguïté entourant la question des publics concernés, et donc concernant la nature du dispositif : « offert à tous les élèves volontaires », il « peut s’avérer très profitable aux élèves rencontrant des difficultés, notamment quand ils ne bénéficient pas chez eux de conditions d’études favorables ». Pour le ministère, le dispositif contribue ainsi à l’égalité des chances. On conçoit les difficultés entourant la notion de volontariat. Il y a un risque de stigmatisation.