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J.M. BLANQUER DIT : « NOUS SOMMES PRETS ! » L’ENSEMBLE DES ENSEIGNANTS RÉPOND : « AH BON ??? »
Article publié le vendredi 26 juin 2020.
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14 JUIN 2020

Acte 1 : Fermeture des Ă©coles et confinement
Dès la fermeture des écoles et autres établissements d’enseignements, notre très médiatique Ministre de tutelle annonce haut et fort que, pour la continuité pédagogique, nous étions prêts.
Nous étions « heureux » de l’apprendre, nous, enseignants et donc les premiers concernés.
– Quid des Ă©quipements informatiques ? Ordinateurs, scanner, imprimantes, connexion Internet, etc.
– Quid des ressources numériques ?
– Quid d’une informatique Education Nationale qui se distingue surtout par son incapacité à répondre aux besoins ?
– Quid de la formation initiale nécessaire pour se prêter à cet exercice d’un genre complètement différent de celui de gérer une classe en présentiel ?
– Quid de l’équipement en téléphonie pour assurer le lien avec les familles ?
– Quid de l’équilibre vie pro/vie perso ?
– Quid de l’organisation de l’accueil des enfants de soignants puis de ceux des personnels indispensables à la crise ?

Seul point d’appui, une FAQ gouvernementale ayant valeur de circulaire donc injonctive comme engageante et des mails, de nombreux mails, contradictoires souvent, anxiogènes…

Bref, enseignants et directeurs n’étaient pas vraiment prêts, pas du tout prêts pour être honnêtes.
Mais chacun a réagi pour assurer à la fois l’organisation de l’ensemble (malgré des directives bien souvent contradictoires), cette continuité pédagogique (avec des instructions diverses et variées et des attendus particulièrement imprécis), l’accueil des enfants qui devaient être accueillis (sans équipement aucun au moins au départ et dans des conditions parfois plus que précaires pour ne pas dire rustiques).

Et la machine a tourné ! Le service public d’éducation a rempli ses missions grâce, et uniquement grâce aux « petites mains » de l’Éducation Nationale.

Acte 2 : dĂ©confinement progressif
Dès l’annonce de la date de déconfinement et donc de la réouverture progressive des écoles, promesse présidentielle annoncée sans concertation et surtout sans réflexion aucune, chacun voulait se préparer et diverses options étaient envisagées au niveau local.

Puis est tombé un dimanche soir le fameux « protocole sanitaire ». Un dimanche soir… en ne laissant que quatre jours ouvrés pour mettre en œuvre un protocole inapplicable et bousculant de fait les équipes pédagogiques (tout en continuant d’assurer les missions confiées depuis quelques semaines) et les services communaux.
Mission quasi impossible et pourtant chacun y a mis l’énergie nĂ©cessaire pour y arriver. Pas forcĂ©ment pour la date choisie par « l’Elu Â» mais toujours le plus rapidement possible.

Techniquement, de nombreuses problĂ©matiques ont Ă©mergĂ© (et Ă©mergent encore) :
– CapacitĂ© d’accueil des salles,
– Aération de ces dernières (surtout si elles sont équipées d’une VMC dont personne ne connait le type et donc le fonctionnement),
– Balisages et déplacements,
– Restauration scolaire, périscolaire et articulation avec les équipes. Le tout avec des consignes et des protocoles divergents !
– Matériel adéquat (masques, gel hydroalcoolique, savon, serviettes à usage unique, produits d’entretien conformes à la norme NF EN 14476, etc.),
– Etc.

Humainement (parce qu’il faut quand même – faire au moins semblant d’– en tenir compte), les failles se découvrent au jour le jour.
– Quid de ma situation si je suis personnel Ă  risque, personnel vivant avec une personne Ă  risque, personnel ayant des jeunes enfants et sans solution de garde, etc ?
 RĂ©ponses fluctuantes au fil du temps et dĂ©pendant de l’autoritĂ© locale.
– Quid des enfants qui pourront ou devront ĂŞtre accueillis ?
Choix pédagogiques des équipes mais trop souvent des maires.
– Quid de cette quasi obligation de remplir mes ORS Ă  200% ?
Répartissez-vous les tâches ! A moyens constants bien entendu car ce ne sont pas les rares remplaçants disponibles (pas déjà sur un remplacement) qui ont permis de palier aux réels besoins de renfort sur tout le territoire.
– Quid de la dĂ©charge des directeurs ?
Sans remplaçant, répartissez ses élèves entre les autres membres de l’équipe ou tant pis, c’est l’accueil qui prime.
– Quid de la rĂ©organisation quotidienne ou presque des groupes et donc des plannings de chacun ?
Réunissez-vous, trouvez des solutions mais surtout accueillez, le Ministre l’a dit !

La FAQ gouvernementale devient fluctuante : ce qui est mis en place le matin n’est peut-ĂŞtre plus valable Ă  midi car elle change plusieurs fois par semaine. Chacun doit s’adapter, trouver des solutions, repenser toujours en urgence son organisation et familiale et professionnelle en se posant mille questions sans rĂ©ponse ou avec des rĂ©ponses insatisfaisantes, frustrantes, lĂ©santes (souvent voire toujours au dĂ©triment de la famille).
– Comment assurer Ă  la fois le prĂ©sentiel et le distanciel ?
Sans moyens humains suffisants, impossible de faire autrement que d’assurer les deux au final. Les réponses apportées par une hiérarchie aussi débordée que nous ne sont autres que promesses politiciennes ne tenant absolument pas compte de la réalité du terrain.
– Comment garantir les conditions de sĂ©curitĂ© respectant le protocole sanitaire mais avec des instructions fluctuantes ?
Assurer l’étanchéité des groupes (notion qui ne peut que faire rire jaune) tout en assurant l’accueil de plus en plus d’enfants dans des locaux qui n’ont pas été pensés pour cette situation et avec des moyens humains en nombre insuffisant sont des contraintes qui deviennent impossible à faire coexister.
– Comment faire revenir les « dĂ©crocheurs » ?
Des intentions ministĂ©rielles fortement mĂ©diatisĂ©es mais des questions pour ceux qui sont sur le terrain, questions qui attendent toujours des rĂ©ponses concrètes de « ceux d’en haut Â».

Et la machine a tourné ! Le service public d’éducation a rempli ses missions grâce, et uniquement grâce aux « petites mains » de l’Éducation Nationale.

Acte 3 : la rentrĂ©e de septembre et sa prĂ©paration
Alors là, c’est le grand flou.
C’est donc un acte Ă  Ă©crire mais il faut attendre les instructions du Grand Manitou, injonctions qui tomberont peut-ĂŞtre le 30 ou 31 aoĂ»t au soir, Ă  la veille d’accueillir les Ă©lèves…

Et pour les vacances ?
Cette comĂ©die dramatique en trois actes nous a usĂ©. Tous. Certains ont mĂŞme craqué… et la sĂ©rĂ©nitĂ© attendue urgemment ne semble pas pour demain, encore moins avec le flux incessant d’annonces ministĂ©rielles aussi irresponsables que prĂ©cipitĂ©es et confuses.
Alors quand nous entendons le Ministre parler de « vacances apprenantes » et de 25 000 enseignants qui seraient volontaires pour les assurer (alors que pour les stages de remise à niveaux des vacances le ministère peine à trouver 5 000 volontaires), nous nous inquiétons. Soit le concept de base définissant le volontariat sera mis à mal par une pression hiérarchique afin de remplir la horde des « volontaires », soit une bonne partie de ce projet (dont la maquette finale n’est toujours pas connue) ne se réalisera pas « à cause des enseignants » entendrons-nous sur le canal officiel du gouvernement (comprendre BFMTV).
Le #profbashing va pouvoir se répandre plus vite que le virus…

(Un grand merci Ă  nos collègues de la section du 67 qui nous ont autorisĂ©s Ă  publier leur billet d’humeur que nous partageons complètement !!!)

 

 

 
 
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