Ce matin les organisations syndicales étaient invitées à une visioconférence avec la Dasen et les membres de l'administration de Melun. Le Se-Unsa, ainsi que les autres fédérations, avait un très grand nombre de questions à poser preuve de l'inquiétude pour ne pas dire de l'angoisse qui émane du terrain. Le moins que l'on puisse dire c'est que ces sentiments ne sont pas pleinement partagés par notre hiérarchie. Tout d'abord le format de la réunion ne permettait pas d’apporter des réponses à un questionnement très factuel et ancré dans une problématique concrète. Ensuite, l’objectif de cette visioconférence était aussi  (et surtout, du point de vue de Mme Debuchy) de mettre en perspective la rentrée de Septembre. Il apparaît que celle-ci se fera encore sous la menace du virus et devra être aménagée. Ce déconfinement à marche forcée est donc aussi un test et pas seulement une ouverture de garderie apprenante pour refaire partir l’économie.

Voici ce qui ressort de plus concret de cette réunion :

1. Pour toutes les questions d’ordre sanitaire, un protocole sanitaire est en cours de rédaction au ministère. Problème : des maires utilisent déjà une version de ce protocole pour piloter et anticiper le déconfinement alors que celui-ci n’a pas encore été amendé ni entériné par le CHS-CT ministériel. De là à conclure que le dialogue social est en sourdine … Une version définitive étant attendue pour demain, la DASEN renvoie à la lecture demain de ce texte qui fera référence pour obtenir les réponses aux questions d’ordre sanitaire.

2. Pour toutes les questions d'ordre administratif, une foire aux questions administrative va être mise en place très prochainement. Aura-t-elle valeur de loi comme la précédente ? Nous l’ignorons.

3. Une liste mise à jour des pathologies et affections pouvant éloigner les collègues de leur école va être rééditée. Les personnels concernés ou ayant un proche vivant sous le même toit concerné, seront dispensés de faire classe en présentiel. Si les conditions du maintien à domicile (certificat médical, attestation sur l’honneur ?)  et leurs conséquences (arrêt de travail ou ASA donc : encore en exercice distancié ou pas de travail à la maison ?) n’ont pas été précisées, la DASEN a affirmé avec véhémence qu’elle ne ferait prendre aucun risque à ces enseignants qui resteront chez eux à partir du 11 mai en attendant de régulariser leur situation selon un protocole encore à définir. Régularisation qui devra recéler un caractère médical.

4. Comme l’avait déjà annoncé le ministre, la DASEN a rappelé que dans le cas où l’école des enfants des enseignants ne rouvrirait pas et qu’on ne réussirait pas à les soulager de leur garde, on ne leur demanderait pas de revenir travailler en présentiel. Pour le SE UNSA, il s’agit surtout d’occulter le fait que comme les autres citoyens, nous aimerions avoir le choix de garder nos enfants à la maison.

5. Il apparaît que nous devrons considérer nos élèves selon trois angles :

- les ayants droits : enfants de soignants, des membres des forces de sécurité et des enseignants.

- les volontaires : parents qui souhaitent ou doivent scolariser leurs enfants.

- nos priorités : enfants que l’on souhaite raccrocher à l’école. Si leurs parents ne sont pas d’accord pour un retour, de toutes façons ils resteront chez eux.

Quoi qu’il en soit, nous devrons continuer à assurer le présentiel et le distanciel. Nous nous sommes fermement opposés à cette idée. Ce qui a déplu à notre DASEN. Nous n’avions pas compris une chose. Il n’a jamais été prononcé le mot de faire classe. C’est d’accueillir dont il est question. Pour ceux et celles qui se disaient je vais couper MA classe en trois, deux groupes présents en alternance, un jour ou une semaine sur deux et le 3^ème à la maison, ôtez-vous ce schéma de la tête.

Nous accueillerons les élèves de l’école dans la limite de ce que nous aurons défini comme répartition possible par enseignant présent. Les groupes ne seront peut-être pas d’âge ou de classe homogènes, d’où l’importance du sondage auprès des familles.

6. Quant au calendrier, madame l’Inspectrice d’Académie a précisé que si la date du 11 mai avait été retenue, une grande souplesse était de mise. Pour le primaire, un retour progressif est à privilégier. Ainsi, elle nous a dévoilé les orientations qu’elle souhaiterait voir prendre :

1. Pré-rentrée pour les enseignants les 11 et 12 mai. Pas d’accueil d’enfants sauf les personnels soignants et prioritaires.
2. Le jeudi 14 mai : pré rentrée pour une première moitié d’enfants qui reprendrait l’école à partir du lundi 18 mai
3. Le vendredi 15 mai : pré rentrée pour une deuxième moitié d’enfants qui reprendrait l’école à partir du lundi 25 mai
4. Elle exclut l’organisation en demi-journées qui pose beaucoup de problèmes en matière de transports des élèves.
5. La dernière semaine de classe devra être consacrée à une réflexion sur l’organisation de vacances apprenantes et de la rentrée.

7. Nous n'avons pas eu de position claire quant au choix ou à la procédure à suivre pour être dispensé de présence sans pour autant abandonner le télétravail en sollicitant un arrêt maladie.

8. Sur les conséquences du classement en vert/rouge de notre département, qui depuis a été officialisé (avec d’ailleurs moult rebondissements), la DASEN rappelle que ce classement va avoir principalement une incidence sur la reprise des collégiens et que même ainsi, on devra attendre le 7 mai pour savoir s’ils reprendront fin mai ou pas. Elle estime que l’école primaire n’est pas ou peu concernée bien que les dispositions prévoient une plus grande marge de manœuvre pour les maires qui décideraient de ne pas rouvrir leurs écoles.

9. Pour les EFS et leur titularisation, RIEN n’est tranché. Il a longtemps été question de prolonger tout le monde mais techniquement cela pose des problèmes donc il est fort possible qu’un jury se tienne fin juin début juillet et prononce des titularisations.

Le SE UNSA a déjà pu constater que certains maires qui se positionnaient contre la réouverture dans leur commune ont depuis changé d’avis. Nous nous interrogeons sur les éventuelles pressions exercées par la préfecture. Madame l’Inspectrice rappelle que cette décision, qui porte un nom juridiquement : l’acte de fermeture, n’est pas neutre et peut engager de lourdes conséquences pour le maire.

La séance a été interrompue pour des problèmes techniques puis ajournée et reprise l’après midi. Face à la contrainte de temps qui nous était imposée, les OS se sont concertées pour déterminer les questions cruciales à exposer.

Sur notre demande de groupes de travail thématiques afin d’aller au fond de l’analyse des problèmes, la DASEN a répondu par la négative faute de disponibilités. Elle assure cependant que d’autres réunions comme celle-ci auront lieu pour prolonger le débat et l’information.

D’un point de vue matériel, les masques sont-ils déjà en stock ? Quel type de masque ? Des tests seront-ils pratiqués ?

Pour les masques : ils sont déjà en stock et seront acheminés en circonscriptions qui se chargeront de les distribuer. Les tests en amont ne sont toujours pas préconisés donc pour l’instant ce n’est pas prévu. Les tests ne seront pratiqués qu’en cas de suspicion.

Quant aux AESH, ils bénéficieront des mêmes matériels de protection que les enseignants.

Pour les EFS, il avait été envisagé au départ de tous les prolonger jusqu’en décembre pour qu’ils finissent leur année de formation à la rentrée. A l’heure actuelle, cela évolue et on envisage une validation possible en juillet. Aucune information plus précise n’a été donnée.