SECTION SE-Unsa de la SEINE ET MARNE - 2 RUE SAINT LOUIS - 77000 MELUN
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Mardi 19 février 2019 avait lieu le groupe de travail CTSD sur la circulaire mouvement « revisitée ».
L’administration présentait la nouvelle architecture du futur mouvement, agrémentée des ingrédients imposés par le ministère qui souhaite verrouiller ces circulaires départementales et les aligner sur les recettes du secondaire qui marchent si bien (allez demander aux profs de Bordeaux, Rennes ou Toulouse obligés de passer quelques années à Créteil ou Versailles grâce aux vœux étendus, bel euphémisme). Rappelons que la circulaire n’avait jamais été attaquée en Seine et Marne et que malgré ses imperfections elle respectait des équilibres et garantissait une certaine équité de traitement si ce n’est une totale transparence.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la carte change et le menu ne plaît pas à tout le monde.
D’abord, finies les priorités, bonjour les bonifications. Et ça commence fort avec 800 points pour les victimes de la carte scolaire qui veulent rester dans leur école. Les points s’amenuisent à mesure qu’on s’éloigne du poste perdu. Pour l’instant, les calculs restent à faire car rien ne garantit que l’objectif soit atteint, c’est pourtant une obligation légale.
Tout comme la prise en compte du handicap. Mais avec une médecine de prévention dans l’état déplorable que nous connaissons, on ne voit pas comment les 250 ou 100 points attribués par le comité médical le seront après un réel et juste examen des dossiers médicaux. Au passage l’attribution de ces points est fortement réduite.
C’est plus juste ou du moins correct pour l’éducation prioritaire. 45 points pour 5 ans en REP ou REP+ et même 90 pour un long passage en quartiers « politique de la ville ». Il n’y en a pas dans le 77 donc ce sera pour les entrants de l’inter. Nous demandons des paliers de bonification intermédiaires pour 2, 3 ou 4 ans passés dans ces écoles classées difficiles.
On constate donc que le barème tel que nous le pratiquons a perdu de sa valeur. Et encore, l’administration voulait lui substituer l’échelon… Rien de tel pour désavantager les instituteurs ou les anciens ! Elle en a convenu, tout comme de la nécessité de bonifier le barème. La encore par paliers probablement. De 5 ans, de 3 ? Proportionnellement ou exponentiellement ? Cela reste à débattre.
D’autres points ont été abordés, certains éliminés immédiatement, comme les points de stabilité qui représentent un handicap supplémentaire pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’obtenir un titre définitif ; d’autre à revoir comme les points enfants.
Après les plats indigestes, le dessert allait finir de faire retomber le soufflé : le vœu large !
Tous les participants obligatoires (titres provisoires, victimes de fermeture, stagiaires, entrants) se voient contraints de formuler un vœu large censé les asseoir plus sûrement sur un poste, sous peine de ne pouvoir formuler d’autres vœux. Et le chef a bien fait les choses, qui a découpé le département en cinq zones :
Zone A : Dammartin, Claye, Lagny, Lognes, Val d’Europe, Chelles, Torcy et Champs
Zone B : Meaux Nord, Meaux Villenoy, La Ferté Sous Jouarre, Coulommiers
Zone C : Chaumes, Ozoir, Combs, Pontault, Moissy, Melun, Dammarie, SĂ©nart et Le MĂ©e
Zone D : Provins, Montereau
Zone E : Fontainebleau, Seine et Loing, Nemours
On nous parle d’harmonisation académique et l’on n’est pas déçu, les participants vont faire des vœux sur des zones grandes comme le 93 ou le 94 (parfois même réunis) alors que notre département représente la moitié de la superficie de l’île de France…
Vous me direz, on a déjà gouté à ça, il y a quelques temps… Et oui ! Mais notre ancienne DASEN en avait vu l’inutilité et même la nocivité. Des collègues affectés sur des postes pas vraiment désirés, loin, qui se mettent en arrêt ou prennent le congé parental pas prévu mais salvateur. Tout le monde était perdant. Alors pourquoi repasser le plat ? Et bien… Faire en sorte de fixer un maximum d’enseignants sur poste à titre définitif ? Investir dans les agences immobilières ou les sociétés de déménagement ?
Le prochain groupe de travail aura lieu le 14 mars. D’ici là nous nous dirigeons vers un front syndical contre ce vœu élargi et d’autres propositions que nous jugeons néfastes pour nos collègues.
Notre analyse:
Les énormes bonifications ne sont pas de nature à bouleverser le mouvement. Les priorités qui existaient jusque là avaient le m^me effet. Il en va de même pour les bonifications médicales si ce n'est que sans avis de la médecine de prévention, enfants et conjoints malades ne se verront pas pris en compte. La carrière en éducation prioritaire est toujours bonifiée, pas de souci là -dessus...
Les points chauds, pour nous, sont bien évidemment ces zones grandes comme l'Andorre, les Pyrénées et le carburant bon marché en moins, sur lesquelles certains seront affectés à l'aveuglette.
Nous suivront egalement de très près les équilibres entre toutes ces bonifications légales, les facultatives et l'AGS qui doit absolument et par tous les moyens être valorisée dans ces nouveaux barèmes.
La bonification accordée aux directeurs par interim nous semble également trop faible. On passe d'un priorité 5 à quasi rien, pour des collègue à qui on avait laissé entendre qu'ils auraient 20 points de bonification, qui se sont décarcassés pour que leur école fonctionne, tout ça en suivant la formation pour finalement être inscrits sur la Liste d'aptitude.
Bref, on en est plus au wait and see. Nous allons reprendre toute l'économie du mouvement et proposer notre version. Les autres organisations présentes au CTSD étant sur la même longueur d'ondes, la production syndicale devrait enrichir le projet de départ.