SECTION SE-Unsa de la SEINE ET MARNE - 2 RUE SAINT LOUIS - 77000 MELUN
Tél. 01 64 10 37 10 - Por. 07 68 64 78 81 - 77@se-unsa.org
Rendez-vous pris à 8h45, l'analyse des mesures de carte scolaire n'aura commencé qu'à midi. Madame l'Inspectrice d'Académie a en effet souhaité dresser un constat de l'état du système éducatif en Seine et Marne. Constat très détaillé et étayé par de nombreuses données statistiques, des cartes, des courbes. Même si cet exercice est inévitablement passé par le prisme d'un positionnement administratif et par l'apologie des évaluations voulues par le ministre, il témoigne d'une implication, d'une transparence et d'une volonté de faire adhérer les OS à une vision, un cap. Autant vous dire que c'est du jamais-vu (ou alors fort, fort, lointain) en Seine et Marne.
Mme l'Inspectrice s'est appuyée sur ce constat pour dégager 3 priorités pour sa mission de quatre ans. Là aussi c'est une nouveauté de disposer d'une temporalité, d'une échéance. Elle en a profité pour affirmer qu'elle arrivait dans notre département par conviction, malgré l'arithmétique "rétrogradation" d'un poste d'IGEN à celui de DASEN. C'est un département qu'elle connaît (connait, pour les aficionados de la réforme) comme en a témoigné son aisance à parler de nos plus de 400 communes.
Ses objectifs sont les suivants:-
- contribuer à la lutte contre les inégalités. Cela passe pour elle par une recherche d'équité sur tout le territoire, une volonté de mettre des moyens là où c'est nécessaire en s'appuyant sur les recherches qu'elle a menées. Sur le papier, le SE UNSA trouve ça très bien. Toutefois, quelques remarques nous ont fait dresser l'oreille, comme celle consistant à dire que les moyens injectés dans les écoles REP n'ont pas porté leurs fruits et qu'elle ne voit pas de raison de continuer dans ces conditions. Nous allons demander à analyser dans le détail les chiffres sur lesquels elle s'appuie. En effet, elle nous a pour l'instant présenté les résultats aux évaluations nationales sans pour autant nous présenter d'où partaient les élèves. Difficile dans ce cas de juger de l'efficacité d'un dispositif.
- prendre en charge les élèves en grand difficulté et à besoins particuliers. Oui bon, est ce qu'on ne le fait pas déjà ? Eh bien pour la DASEN, qui ne manie pas la langue de bois, pas partout et pas systématiquement. Il pourrait y avoir là de quoi nous agacer un brin - et avouons le, c'est le cas - toutefois elle pointe un manque d'accompagnement criant des enseignants et annonce vouloir relancer une formation continue ambitieuse, centrée sur des contenus didactiques. Et, nouveau coup de tonnerre, elle ajoute que les équipes encadrantes ont elles-mêmes besoin d'un grand plan de formation pour mieux répondre aux attentes des enseignants ! On attend les actes qui suivront ces paroles mais c'est nouveau et ça fait du bien aux oreilles.
- contribuer à l'accrochage scolaire, dès le plus jeune âge. Si le décrochage se traduit au collège par de l'absentéisme et des comportements facilement observables, elle estime que dès l'école primaire, ces enfants décrochent de façon plus pernicieuse et qu'il faut dès lors oeuvrer pour les raccrocher à la locomotive. Le SE UNSA lui a rappelé que c'était ce que tous les enseignants faisaient, dès le plus jeune âge, en rencontrant les parents, en les alertant, en mettant en place des protocoles de différenciation, mais qu'ils se heurtaient souvent à des résistances sur lesquelles ils n'avaient pas de prise. Madame l'Inspectrice en a convenu mais a estimé que des progrès pouvaient être faits et qu'elle allait armer les collègues en ce sens. Nous verrons bien. En tout cas, pour l'heure, le discours n'est pas accusateur.
Il est donc midi et nous entamons l'étude des mesures de carte scolaire. Une précision est apportée sur les besoins que génère le dédoublement des CP et CE1 en REP et REP +: c'est 78 postes (54 + 24 postes) qui seront nécéssaires. La dotation de 40 postes aura donc fondu plus vite qu'une boule de neige sur un grille-pain.
Cette fois, toutes les mesures sont annoncées, ce qui hélas fait apparaitre des fermetures dont on ne nous avait pas parlé lors du GT puisqu "il fallait demander pour savoir". Les OS ont toutes réagi pour dire qu'il ne fallait plus travailler comme cela à l'avenir et l'administration en a convenu.
Quel est le constat ? Eh bien, le même que lors du GT. De la transparence, de l'équité, mais au final un nombre de fermetures vertigineux (129 définitives et 60 révisables) et des ouvertures en peau de chagrin (39 définitives et 23 conditionnelles). Avec 189 participations forcées au mouvement et autant de priorités, ça va être compliqué pour tout le monde d'obtenir un poste cette année. La balance est donc de 127 postes rendus disponibles par les mesures. Si on ajoute la dotation de 40 et retranche les 78 postes nécessaires aux dédoublements, cela laisse un solde "créditeur" (tout dépend du point de vue) de 89 postes. Soit de quoi couvrir la totalité des fermetures révisables et des ouvertures conditionnelles. Alors oui, il faut se garder une marge pour s'adapter aux fluctuations imprévisibles mais nous aurions apprécié que cette marge ne prenne pas la moitié de la page. Le SE UNSA restera vigilant lors de la prochaine phase de carte scolaire au mois de juin pour qu'un maximum de fermetures soientt levées.
Pour aller dans le détail, on note que la ruralité a été particulièrement épargnée. Ainsi, aucun RPI n'a une moyenne supérieure à 25 après mesure. Ce qui n'empêche pas, en fonction des organisations internes, des situations problématiques dans certains cas. Le SE UNSA a souligné qu'on aurait pu pousser l'effort jusqu'à décider une ouverture dans les 3 seuls RPI où la moyenne est légèrement supérieure à 25, sans mesure. Sur la jolie copie blanche rendue pour la ruralité, ça fait une petite tâche. Que nous essaierons d'effacer lors de la prochaine phase au regard de la balance.
De plus, Madame l'Inspectrice d'Académie s'est engagée à ne pas abonder la cohorte des BD cette année. Tous les postes serviront donc bien à ouvrir des classes - ou à ne pas en fermer.
Sur le réseau hors-classe:
- pas de retour hélas des ZIL ... mais une porte qui ne semble pas être fermée à double tour.
- création de 4 ULIS écoles, transformation des ULIS TED de la Fosse Cornue et de PMC de Montereau en UEEA (vous ne le connaissiez pas hein celui-là ?? Unité d'Enseignement Elémentaire Adapté), structures dans lesquelles il devient possible d'imposer la présence d'enfants autistes.
- ouverture d'une UEEA Ă Melun
- transfert d'une UEEA de Villeneuve le Comte vers Serris (P. Perret)
- création d'un poste de BD EFIV (et un acronyme de plus, un !)
- création d'un poste d'ERSEH sur les secteurs de Pontault et Ozoir
- un poste implanté à la MDPH
- UPE2A: retrait de trois postes sur Lagny, Provins, Seine et Loing et création d'un poste à Melun.
- pas de BD en plus donc mais sur le long terme, volonté de renforcer la brigade formation continue.
- IME de Chancepoix: ferrmeture d'un poste. Avec une volonté avouée de fermer l'ensemble de ces postes dans l'avenir.
Retrouvez l'ensemble des mesures de carte scolaire dans le document joint, ainsi que notre déclaration liminaire.