Antoine Armand, député d’Annecy s’est exprimé sur Public Senat sur le temps de travail des agents publics, notamment sur les enseignants, considérant qu’ils pourraient travailler plus. Encore un Profbashing inacceptable.

 

Ses propos datant du 4 mars sur « Public sénat » sont erronés et sont révélateurs d’un discours plus dogmatique que documenté. Situation ironique pour quelqu’un qui reproche aux professeurs des écoles de ne pas assez travailler.

 

Reprenons les inexactitudes de ses propos.

 

Erreur n°1 : le vocabulaire.

 

 Le mot « instituteur » pour désigner des enseignants du 1^er degré est désuet. Ceux-ci sont Professeur des écoles depuis 1992 et la hausse du niveau d’étude pour présenter le concours. En Haute-Savoie, son département, il n’en reste d’ailleurs plus que quelques-uns en activité.

 

Erreur n°2:  les chiffres.

 

Le temps de travail des professeurs des écoles, sujet à polémiques, a été documenté par de nombreux journalistes du Monde (21/04/2023) ou des échos (Publié le 18 oct. 2016). Ils en arrivent tous à la même conclusion : les enseignants travaillent énormément. À titre d'exemple :

• ·      Le temps de travail par semaine est de 44 h et pour les moins de 30 ans il peut atteindre 50 h.
• ·         Les 16 semaines de « vacances » tant enviées ou fustigées sont des vacances pour les enfants et non pour les enseignants. Les enseignants déclarent travailler 34 jours pendant « les vacances ».
• ·         Les enseignants n'ont pas bénéficié de la réduction du temps de travail lors de la réforme des 35h,
• ·         Le salaire des enseignants décroche par rapport à celui des cadres,

 

Erreur n°3 : la comparaison.

 

• ·         Prendre l’Allemagne en exemple n’est pas pertinent puisque, selon un rapport de l’OCDE 2018, l’enseignant allemand enseigne 800h devant les enfants tandis que le français en donne 900.
• ·         Au sein des pays européens, seuls les Pays-Bas (920 h) et l’Irlande (915 h) ont un volume annuel supérieur à la France.

 

La liste des arguments contraires aurait pu être bien plus longue.

 

Concevoir un cours tout comme un argumentaire politique nécessite un travail consciencieux, documenté qui demande de prendre le temps de préparation nécessaire et de correction indispensable pour être à la hauteur de nos missions. Ce que font tous nos collègues.

 

Notre Baromètre des métiers de l’éducation est bon outil pour comprendre la réalité de terrain et nous invitons toutes les personnalités politiques à consulter les résultats pour comprendre la réalité de métier des enseignants, instituteurs ou professeurs, mais également de tous les agents de l’Éducation nationale: https://www.unsa-education.com/article-/barometre-unsa-2024-un-ecart-marque-entre-le-metier-reve-et-le-metier-vecu/