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L’UNSA Éducation est très inquiète des conditions de la prochaine rentrée scolaire.
Article publié le lundi 4 juillet 2022.
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En présence du ministre Pap Ndiaye en CTMEN, l'UNSA Éducation exprime la nécessité d'un renouveau de l'attractivité de nos métiers, la restauration d'un lien de confiance très abîmé et l'importance d'associer les personnels pour construire des solutions ensemble.
 
 

Monsieur le ministre, au nom de l’UNSA Éducation, nous vous remercions d’être venu ouvrir notre séance du comité technique ministériel.

C’est l’instance du dialogue social élue de notre ministère de plus d’un million de personnels. Ils/elles sont enseignant∙es, CPE, psychologues de l’Éducation nationale, personnels administratif∙ves, d’encadrement, de service social, de santé, ingénieur∙es, technicien∙es, assistant∙es d’éducations, accompagnant∙es d’élèves en situation de handicap. Ils/elles sont pour beaucoup fonctionnaires mais aussi de très nombreux contractuel∙les.

C’est bien l’ensemble de ces personnels qui sont engagés dans notre service public d’Éducation pour sa mission fondamentale au cœur de notre Nation.

Nous savons toute la responsabilité qui est la nôtre de les représenter dans cette instance et nous tenons à les citer toutes et tous car chacune et chacune contribue à notre mission collective.

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Nous souhaitons que votre présence, Monsieur le ministre, marque un changement de méthode plus large de l’exécutif en direction des représentants des salarié∙es. Nous sommes convaincu∙es que les salarié∙es eux-mêmes, par les organisations qui structurent leur analyse et leur parole, peuvent permettre la prévention des crises ou le dépassement des crises par la construction de solutions partagées, des solutions sources de progrès.

Le progrès par l’École publique est notre moteur.

La crise la plus urgente est celle de l’attractivité de nos métiers. L’UNSA Éducation est très inquiète des conditions dans lesquelles va s’opérer la prochaine rentrée scolaire.

Nous alertions depuis de nombreuses années sur cette situation de déficit d’attractivité qui s’installait et nous avions prévenu de son accélération pour plusieurs raisons :

– Une dégradation importante des conditions de travail qui fait que les personnels perdent leur satisfaction au travail et ne recommandent plus leur métier à ceux qui voudraient nous rejoindre,

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Une perte de pouvoir d’achat chronique encore accélérée par l’inflation.

Les annonces qui vont être faites en conférence sociale marquent un changement de dogme mais ne permettent pas de combler la perte de pouvoir d’achat accumulée par des années de gel du point d’indice.

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Autre raison qui a encore accéléré cette désaffection pour les métiers d’enseignant∙es CPE et PsyEN, c’est la réforme de leur formation.

Elle a encore compliqué non seulement l’accès à ces métiers, mais rendu plus périlleuse l’entrée dans ces métiers, avec parfois des chocs qui sont ensuite difficilement surmontables pour ces nouveaux professionnels.

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Dernière raison de cette liste non-exhaustive, c’est la mise sous-tension budgétaire du système. Elle impose une gestion des personnels à flux tendu sans se donner, ni le temps, ni les marges budgétaires, entre le temps du recrutement et celui de la prise de fonction. Elle ne se donne pas non plus les moyens humains pour administrer notre ministère avec des personnels administratifs trop peu nombreux. Le plan de requalification de la filière administrative que nous soutenons nécessite des créations d’emplois.

Nous savons que toute l’institution est mobilisée pour tenter de préparer la rentrée, mais l’UNSA Éducation réaffirme en votre présence, monsieur le Ministre, que des mesures complémentaires, immédiates et ambitieuses sont indispensables afin de sécuriser, non seulement la rentrée, mais l’ensemble de l’année scolaire.

Nos remontées des territoires nous disent que les difficultés sont plus profondes encore que la capacité à mettre un∙e enseignant∙e devant chaque classe la première semaine de septembre.

C’est déjà un grand défi, mais en plus il ne dit pas tout quant aux manques de personnels sur de nombreux autres métiers et fonctions, à commencer par celle de remplaçant∙e, absolument nécessaire pour affronter les congés ou départs pendant l’année scolaire.

Déjà depuis de nombreuses années, des écoles et des établissements n’ont plus d’infirmier∙ère, ni de médecin, ou encore d’assistant∙e social∙e, empêchant ainsi de mettre en œuvre les obligations du ministère envers les élèves avec des pertes de chances pour ceux-ci.

Des élèves ont également été confronté∙es cette année à des épreuves de technologie au diplôme national du brevet sans avoir pu bénéficier des cours durant l’année. Nous aurions des exemples identiques pour tous les métiers de l’éducation et ce sont les élèves les plus fragiles qui sont les premiers impacté∙es.

Vous avez, monsieur le Ministre, exprimé dans une interview publiée ce dimanche, votre volonté de lutter contre les inégalités scolaires. C’est un objectif que nous partageons pleinement. C’est un objectif ambitieux si on veut s’engager, comme nous le voulons à l’UNSA Éducation, à travailler jusqu’aux questions de mixité sociale dans nos écoles et établissements scolaires ou encore d’offre éducative en milieu rural. Mais pour éviter de continuer à reproduire les inégalités sociales, il nous faut d’abord réussir à avoir des personnels sur toutes les missions et fonctions et pendant toute l’année scolaire. Il faut ensuite qu’ils puissent être économiquement sécurisés pour entrer dans la participation à des projets collectifs et acquérir de nouvelles compétences.

 

Vous avez constaté, Monsieur le ministre, en prenant vos fonctions, qu’au sein de l’Éducation nationale, le lien de confiance avec les personnels a été fortement abîmé.

 

La revalorisation financière n’est pas la seule donnée mais elle ne peut plus être éludée, ni même piégée. Le gouvernement doit proposer à l’Assemblée nationale une programmation budgétaire pluriannuelle ambitieuse pour restaurer cette confiance et créer le choc d’attractivité nécessaire à notre École. C’est ainsi qu’il sera aussi possible de réparer des injustices comme par exemple, les temps partiels subis des AESH qui les empêchent de percevoir une rémunération complète ou l’exclusion des assistant∙es d’éducation ou des AESH de la prime Rep+.

Notre École publique et laïque est au cœur d’une société aujourd’hui fracturée et menacée de nombreux périls sociaux, démocratiques ou environnementaux encore. L’UNSA Éducation est mobilisée par et pour le sens de nos métiers qui préparent l’avenir. Nous souhaitons vivement que les conditions soient réunies pour renouer avec le progrès dans et par notre service public d’Éducation.

 

 
 
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