Vous l’avez lu dans les médias : la réforme du collège était morte, les EPI étaient enterrés, les options faisaient leur grand retour ! Alors que tout au long de l’année scolaire qui se termine, vous vous êtes investis dans la construction de projets interdisciplinaires, la mise en œuvre de l’accompagnement personnalisé, des parcours, en plus de la mise en œuvre de nouveaux programmes, l’arrivée d’un nouveau ministre se traduisait par « Tout ça pour rien » ! Pourtant, tout le monde s’accordait à la nécessité de changements pour un collège qui ne parvenait plus à assurer la réussite de tous les élèves. Encore une fois, le temps politique allait primer sur le temps éducatif de long terme. Et bien, tout ça, c’était du buzz !
A la sortie du Conseil supérieur de l’éducation, il n’en est rien ! Le projet initial a été largement modifié grâce au SE-Unsa. Certes, les textes proposés par le nouveau ministre Jean-Michel Blanquer assouplissent le cadre des enseignements complémentaires (AP et EPI), mais les collèges devront assurer à tous les élèves qu’ils auront bénéficié des 2 formes d’enseignements complémentaires au cours du cycle 4. Les élèves d’un même niveau devront en bénéficier dans les mêmes proportions. Les enseignements facultatifs (latin, bilangues) sont rétablis mais ils avaient été maintenus dans bon nombre d’académies. Il sera possible d’augmenter l’horaire de LCA mais ce n’est pas une obligation. Un enseignement « langues et cultures européennes » pourra être mis en place. C’est là la seule vraie nouveauté. Quant à la Dotation horaire supplémentaire, elle doit servir d’abord aux groupes à effectifs réduits et à la co-intervention. Ce n’est que dans un deuxième temps qu’elle peut être utilisée pour les enseignements facultatifs. Par ailleurs les recteurs pourront apporter une dotation spécifique pour la compléter.
Dans le dialogue avec le ministre, le SE-Unsa a obtenu que le travail et l’investissement très important des équipes soit reconnu et respecté. Pas de rupture brutale mais une continuité assumée sur l’essentiel même si des inflexions sont apportées. Certaines vont simplifier la vie des équipes en réduisant les contraintes, d’autres doivent faire l’objet de notre vigilance pour ne pas revenir à un collège qui donnerait toujours plus à ceux qui réussissent le mieux.
La préparation de la rentrée 2017 ne doit pas être bouleversée: la répartition de la DHG et les organisations pédagogiques sont déjà très avancées. On ne peut remettre en cause à quelques semaines des vacances le mouvement des personnels ni les équilibres trouvés en fonction des objectifs et des ressources. On ne doit pas tout changer, tous les ans : le SE-Unsa s’oppose à l’effet « yoyo » d’un temps politique qui primerait sur le temps éducatif. Il faut prendre le temps d’expérimenter, d’évaluer, d’ajuster…
Le SE-Unsa s’engage pour une école durable, et exige du nouveau ministre qu’il fasse confiance aux équipes pédagogiques, sans agir dans la précipitation, pour réussir la rentrée 2017.
Moi aussi, je m’engage pour une école durable en signant la pétition :