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SE-UNSA 71


 Par SE-UNSA 71
 Le  mardi 5 décembre 2023

"Choc des savoirs" : un leurre au parfum de nostalgie !

 

Début octobre, le ministre de l’Éducation lançait une mission ministérielle sur l’exigence des savoirs derrière laquelle il se cache aujourd’hui pour justifier ses annonces et renoncer à l’ambition que doit porter l’École pour chaque élève.

Les choix de Gabriel Attal s’appuient également sur les résultats de l’enquête PISA 2022 et des évaluations nationales, instrumentalisés une fois de plus, pour justifier une politique éducative écrite d’avance.

Seuls les résultats qui servent l’argumentation ministérielle sont exploités. Quid de la formation et de l’accompagnement des enseignants et enseignantes qui ne sont pas évoqués par ce discours ? Ou encore du nombre d’élèves par classe plus élevé que la moyenne des pays faisant partie de l’OCDE ?

Toutes les mesures sont basées sur la sanction d’un parcours (redoublement/passage dans la classe supérieure conditionné, aménagements horaires) sans que rien d’efficient ne soit proposé pour prévenir la difficulté et soutenir les élèves les plus fragiles

Le ministre décide également de s’attaquer à la liberté pédagogique des enseignants avec des manuels labellisés et imposés qui ne manqueront pas d’uniformiser l’enseignement là où le choix des méthodes pédagogiques, dans la diversité, permet d’adapter les démarches à chacun des élèves pour les faire réussir.

Pour réellement lutter contre l’échec scolaire et améliorer le niveau des élèves, il est urgent de cesser de nous mentir. Regretter une École révolue évite sans doute de reconnaître le vrai malaise de l’École aujourd’hui, à savoir le manque cruel de mixité sociale.

M. le Ministre, ce leurre est dangereux. Ces annonces pour un « choc des savoirs » renforcent davantage le tri, la sélection et la ségrégation que le niveau des élèves.

C’est pourquoi nous nous opposerons avec force, avec tous nos partenaires, à cette logique libérale, délétère pour le vivre-ensemble, qui renforce et cristallise les déterminismes sociaux dans tous les domaines de la société : l’emploi, les salaires, les retraites, et aujourd’hui, l’éducation.

 

Les annonces, nombreuses et disparates de Gabriel Attal :

Annonces les plus médiatiques :

  • Refonte des programmes de la maternelle à la 3ème (entre 2024 et 2026) et en maths en 1ère
  • La fin du dernier mot aux parents à l’école élémentaire pour le redoublement.
  • Des manuels labellisés du CP à la Terminale, obligatoires à l’école élémentaire.
  • Financement par l’Etat des manuels en CP
  • Groupes de niveaux au collège en français et en mathématiques sur un tiers de l’horaire de la 6ème à la 3ème (fiche décrypte éduc)
  • Aménagement possible de cours en collège pour les élèves les plus faibles en supprimant certaines disciplines au profit du français et des mathématiques
  • Obligation d’avoir le DNB pour entrer en 2nde (probablement seulement en 2nde générale et technologique, mais c’est flou) avec une classe de « prépa-lycée » pour les élèves n’ayant pas eu le DNB pour accéder à la 2nde.
  • Modification du DNB : plus de place aux épreuves terminales (60% de la note contre 50%) et contrôle continu constitué de la moyenne des notes disciplinaires).
  • Épreuve anticipée de maths en 1ère (seulement pour les élèves n’ayant pas la spécialité mathématiques)
  • Fin des corrections académiques des notes du DNB et du bac

 

Certaines annonces sont plus insidieuses :

  • Possible remise en question des cycles avec des programmes ayant des objectifs annuels (vérification de notre crainte après publication des programmes)
  • Quasi-mort du socle commun au collège puisqu’il ne servira plus de base à l’évaluation du contrôle continu du DNB.

 

Lire le communiqué de presse du SE-Unsa ICI

 

Lire le communiqué de presse de l'UNSA Education ICI