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SE-UNSA 71


 Par SE-UNSA 71
 Le  mardi 28 janvier 2020

E3C

 

 

E3C : une organisation catastrophique

En plus du contexte général depuis la rentrée, la reprise se fait dans un climat tendu dans les lycées du fait de l’organisation des E3C. Le SE-Unsa demande depuis décembre l’annulation de la première session des E3C qui font l’objet d’une désorganisation remarquable de la part du ministère. Les collègues ont besoin d’informations claires et concrètes : une exigence assez faible à la mi-janvier !
Un courrier signé par plusieurs syndicats a été envoyé la semaine dernière.  Il n’y a à l’heure actuelle pas de retour positif sur la demande d’annulation. Nous continuons également à demander un temps banalisé pour préparer collectivement les corrections et l’ouverture immédiate de négociations pour préciser la rémunération annoncée le 5 décembre. Sur ce dernier point, une pétition a recueilli plus de 7000 signatures à l’automne 2019.

Réforme et spécialités : des aménagements encore trop insuffisants.

Le ministre a envoyé un courrier aux membres du comité de suivi de la réforme du lycée avec une liste de plusieurs aménagements. Ils restent aujourd’hui insuffisants pour répondre aux difficultés constatées par les collègues. Des premières mesures d’urgence dont on ne peut se contenter.

Sur la spécialité « mathématiques »
Le ministre a fait deux propositions :

- L’organisation de groupes de compétences
Le ministre ne prend donc pas réellement en compte les constats et le premier bilan des collègues, pourtant largement prévisibles. Pour lui, le programme n’est donc pas trop dense et inadapté à l’ensemble des élèves ayant besoin de mathématiques. Le seul problème semblerait être l’hétérogénéité du niveau des élèves. On peut donc déjà prévoir des groupes d’élèves plus faibles qui abandonneront la spécialité en fin de première : une logique hypocrite à la charge des établissements.

- L’obligation pour tous les lycées de proposer l’option « mathématiques complémentaires » en terminale afin de la proposer aux élèves ayant abandonné la spécialité « mathématiques » en fin de première.
Ici, rien de vraiment nouveau. Il n’y a aucun engagement sur le financement. Notre académie est déjà déficitaire : inutile de préciser que l’ouverture de cette option se fera forcément au détriment des arts, de la LCA, des dédoublements...

Sur la spécialité « LLCE »

- Création d’un choix entre « anglais » et « anglais, monde contemporain »
La spécialité étant jugé trop littéraire, il s’agit pour le ministre de laisser plus de place à la lecture de la presse et à l’expression orale.
On regrettera bien évidemment que cette évolution ne concerne que l’anglais. Les autres langues ne sont-elles pas confrontées au même problème ? Pour éviter le monopole de l’anglais et préparer les lycéens à des débouchés plus variés, l’idée d’un enseignement de spécialité bilangue reste intéressante.
Comme pour les mathématiques, les questions du choix des élèves et des critères observés restent en suspens…encore une mission non définie et à la charge des établissements.

Sur le suivi des élèves et l’orientation

- Création de conseils de spécialités en amont des conseils de classe. Il reste encore des zones grises puisque l’on ne sait toujours pas ce qui est exigible de chaque enseignant en termes de présence aux réunions. Durant cette première année de réforme, chaque lycée a ainsi expérimenté et créé son propre fonctionnement.

- Les établissements auraient la possibilité de passer des professeurs principaux chargés d’une classe entière à des professeurs référents chargés du suivi d’un groupe d’élèves.

Pour le SE-Unsa, ces mesures sont minimales et insuffisantes pour s’adapter à la nouvelle forme du lycée. Alors que la charge de travail s’est accrue cette année avec les changements de programmes, les obligations des enseignants doivent être clarifiées.
Si l’enjeu n°1 est vraiment le suivi des élèves, l’investissement des enseignants pour cette mission doit être mieux valorisé et bénéficier d’un vrai temps de concertation dédié à l’orientation. Ces nouvelles modalités doivent aussi concerner la classe de seconde où le choix des spécialités par les élèves doit être mieux accompagné. Trop d’élèves ont cette année fait des choix par défaut : nous avons besoin d’une politique plus ambitieuse. Le chantier est à ce jour immense pour que chaque lycéen puisse bénéficier de renseignements pertinents et adaptés afin de poursuivre dans une voie où il pourra réussir.

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​Christophe Coronel Maxime Lacroix Yannick Plumet Lucia Romero-Bousquet ​Responsables Lycées-Collèges du SE-Unsa
Côte-d'Or


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