Oui, ça suffit :

• Les changements incessants (et souvent non justifiés) qui se décident au gré de la communication ministérielle,

• Les annonces de dernière minute (et souvent la veille des week-end) qui mettent tout le monde en stress,

• Les incertitudes qui minent le moral de nos collègues,

• Les injonctions en décalage avec la réalité du terrain,

 

Dans les écoles, depuis plusieurs semaines, on bricole comme on peut, on s’arrange, on fait aux mieux. Il faut ainsi composer avec la volonté de la hiérarchie, des maires, et des parents d’élèves… Il est temps de retrouver un peu de sérénité.

Les directeurs et leurs adjoints sont épuisés de subir. Ils veulent de la visibilité, ils aspirent à un cadre clair et sécurisant qui leur permette d’anticiper les évolutions liées à la reprise progressive. 

 

A cet égard, le dernier courrier de la DASEN aux PE n’est pas d’une grande aide. Reprenant quasiment mot pour mot les propos du ministre Blanquer tenus le 28 mai, il ne tient pas compte des accords passés ça et là pour continuer sur une logique d’accueil prioritaire après le 2 juin. Il ignore l’impossibilité pour de nombreuses communes de mettre en place le dispositif 2S2C (sport, santé, culture, civisme - voir ce que le SE-Unsa en pense ICI). Il exige l’organisation d’un conseil d’école avant les congés d’été pour présenter l’organisation de septembre, alors que personne n’est en mesure de dire dans quelles conditions nous reviendrons dans les classes à la rentrée.

Et surtout, il appelle à une amplification de l’accueil des élèves alors que le cadre sanitaire inchangé ne le permet pas. Une fois de plus, nous sommes face à des injonctions paradoxales.

 

Le plus insupportable, c’est la novlangue managériale que l’on entend de plus en plus : il faudrait faire preuve d’agilité et souplesse, être proactif, etc… Par un incroyable renversement, l’adaptation face à une organisation du travail dysfonctionnelle se pare de vertus. Les équipes sont appelées à se responsabiliser (comprendre : se débrouiller pour gérer la pénurie et trouver une organisation qui permettent de satisfaire les objectifs fixés par le ministre et la hiérarchie locale). L’adaptation requiert aussi de ne pas être trop regardant sur les éléments qui protègent (non cumul présentiel-distanciel par exemple).

 

Pour finir, parlons un peu de santé au travail. Ces derniers temps, l’attention s’est focalisée sur le protocole sanitaire dont la mise en place relève du casse-tête dans beaucoup d’écoles. 

A ce jour, les membres du CHSCTD68 n’ont pas encore été destinataires d’une information sur les interventions de l’équipe mobile de sécurité sanitaire qui est censée être opérationnelle depuis le début du mois de mai.

La Rectrice avait pourtant indiqué qu’une information régulière leur serait délivrée... 

 

Mais il y a un autre aspect qui est complètement passé sous le radar depuis le début de cette crise. Il s’agit de l’exposition aux risques psychosociaux des personnels.  Alors que les RPS devraient obligatoirement être intégrés au DUER (document unique d’évaluation des risques), rien n’a été fait… depuis 2013, date du premier groupe de travail qui a traité de cette question. 7 années où le discours lénifiant sur la “bienveillance” a remplacé la mise en oeuvre de véritables actions de prévention. Pendant la période que nous vivons depuis le mois de mars où l’exposition aux RPS est maximale pour beaucoup de personnels, il est temps d’avancer sur cette question.

 

Sur tous les points évoqués dans cet article, le SE-Unsa 68 vous appelle à témoigner dans la perspective du prochain CHSCTD qui aura lieu le mardi 9 juin. Vous pouvez envoyer vos écrits à 68@se-unsa.org.