Le SE-Unsa 68 et sa fédération, l'Unsa-éduction ont pu recueillir des informations lors de 2 CHSCT en visioconférence (CHSCT départemental le 19-03 et CHSCT académique le 20-03). Nous avons également signaler des points de vigilance et formuler des propositions.

Recensement initial des besoins :

Le dimanche 15 mars, les besoins ont été recensés par les directeurs : 294 écoles pour accueillir 1500 enfants.

Situation réelle au 19 mars :

272 enfants présents, 177 personnels mobilisés dont 167 professeurs des écoles. 87 groupes dans 63 écoles.

L’accueil a démarré le mardi 17 mars. Le dispositif avait été très largement surcalibré, notamment parce que l’information envoyée aux parents n’était pas suffisamment claire.

Le principe retenu par la DASEN est de limiter le nombre de sites.

La rectrice ajoute qu’il est souhaitable de limiter les groupes à 4 enfants, notamment quand certains sont issus de classes de PS, MS ou GS.

Le nettoyage des locaux

Le préfet a normalement pris contact avec les maires des communes concernés pour s’assurer que ce nettoyage est bien effectué.

S’il y a le moindre problème de ce côté, il ne faut pas hésiter à prendre contact avec l’IEN de circonscription.

Collègues mobilisés

Le principe du volontariat a bien été réaffirmé par la DASEN et la rectrice. Les injonctions diffusées par une IEN dans une circonscription du département n’avaient donc pas lieu d’être.

Normalement, les volontaires auraient dû subir une visite médicale pour vérifier si leur état de santé est compatible avec l’exposition au risque de contamination au COVID-19. L’administration considère que cela relève de la responsabilité individuelle de procéder à cette évaluation. Pourtant une information essentielle n’a pas été suffisamment diffusée : la liste des pathologies qui induisent une vulnérabilité particulière (consultable ICI). Un membre de la famille de l’enseignant peut aussi être concerné. La médecine de prévention de l’académie de Strasbourg nous a précisé que les fumeurs devraient également être exclus du dispositif puisque le tabagisme augmente de manière significative le risque de faire une forme sévère de la maladie.

Important : des ordres de missions seront délivrés aux volontaires, notamment pour le remboursement de leurs frais de déplacement.

Enfants accueillis

Il faut bien avoir en tête que cet accueil est un dispositif exceptionnel qui déroge à la règle de confinement généralisé. Ainsi, les collègues volontaires sont en droit de demander l’application des règles (cf. FAQ sur le site du ministère de l’Education nationale qui a valeur de circulaire) : Les parents concernés par ce dispositif doivent également attester sur l’honneur qu’ils ne disposent d’aucune solution de garde.

Ainsi, si le conjoint du personnel de santé ne travaille pas, est en télétravail ou peut bénéficier d’une autorisation exceptionnelle d’absence pour garde d’enfants, l’accueil n’est pas possible.

La liste des professions qui ont droit à ce service est consultable ICI

Horaires

Extrait de la FAQ : Les horaires d’accueil sont, à ce stade, ceux prévus par le règlement intérieur de chaque établissement concerné. S’agissant des autres plages horaires, elles ont vocation à être prises en charge par les acteurs du secteur péri-éducatif.

En ce qui concerne les gardes des week-ends, elles se font sur la plage 8h - 18h. Elles sont rémunérées en heures supplémentaires. Elles ne concernent qu’un nombre très restreint d’enfants.

Mobilisation des personnels municipaux et des periscolaire :

Le ministère de l’éducation nationale et l’association des maires de France se sont concertés pour cet accueil (voir communiqué ICI). Mais toutes les communes n’ont pas un maire affilié à l’AMF.

En tout état de cause, l’Unsa-éducation considère que l’effort doit être partagé : les personnels municipaux et des périscolaires devraient être associés à ce service minimum, notamment pour la pause méridienne et la garderie du matin et du soir, avant et après les horaires habituels de l’école.

Préconisations de la médecine de prévention :

-La désinfection des poignées de portes, des vannes des mitigeurs devrait être systématique après utilisation. Le nettoyage des tables devrait être effectué plusieurs fois par jour.

-Protections individuelles : les gants sont inutiles, voire dangereux car ils peuvent devenir des nids à virus (on se lave les mains, on ne se lave pas les gants…). Quant aux masques, ils sont actuellement réservés aux soignants du fait de la pénurie mais ils auraient constitué une sécurité supplémentaire souhaitable…

Par ailleurs, la présence de gel hydroalcoolique, d’un point d’eau, de savon et de serviettes en papier jetables en quantité suffisante est absolument indispensable.

L’avis de l’Unsa-éducation

Vous trouverez notre position sur cet accueil dans un article du SE-Unsa ICI

Vos représentants Unsa-éducation dans les 2 CHSCT ont insisté sur la nécessité d’établir un protocole sanitaire pour limiter les risques de contamination. La réponse de l’IEN adjoint à la DASEN du Haut-Rhin est ahurissante : il suffit de respecter les gestes barrières de l’affiche officielle ! Cette réponse révèle la légèreté avec laquelle la santé au travail est prise en compte par l’Institution à l'échelon départemental. En outre, il est simple de comprendre que le respect d’une distance d’un mètre entre des enfants dont certains sont habituellement scolarisés en maternelle, et ce plusieurs heures par jour, est quasiment impossible.

Écarter les enfants ou les personnels qui présentent des symptômes n’est pas suffisant : les personnes asymptomatiques ou très peu symptomatiques sont aussi contaminantes.

L’Unsa-éducation rappelle que la DASEN ne peut pas se dédouaner de ses obligations de protection de la santé des personnels placés sous son autorité au motif qu’ils sont volontaires.

De son côté, la Rectrice s’est montrée plus ouverte à notre proposition de protocole. Ainsi, la médecine de prévention associée à la médecine scolaire pourrait établir des recommandations. Nous souhaitons qu’elles arrivent rapidement.

N'hésitez pas à nous contacter en cas de difficulté.