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SE-UNSA 63


 Par SE-UNSA 63
 Le  mardi 24 février 2009

Formation des enseignants

 

 

COMMUNIQUE : SE-UNSA - SUP’RECHERCHE-UNSA

 

Formation des enseignants : trouver d’urgence une sortie de crise

 

La vision gouvernementale de la « mastérisation » de la formation des enseignants est aujourd’hui totalement dans l’impasse.

Depuis le départ de cette mauvaise aventure, le SE-UNSA et Sup’Recherche-UNSA se sont fortement inquiétés des conséquences de cette décision absurde. La « mastérisation » se caractérise en effet par la réduction de la part professionnelle dans la formation des futurs professionnels de l’enseignement !

 

Les mobilisations en cours indiquent que ce système ne convainc personne. De surcroît, démonstration est faite aujourd’hui qu’il ne peut fonctionner, si l’objectif est bien de former des jeunes au métier d’enseignant :  

- Les contenus des épreuves des concours envisagés sont encore trop centrés sur la vérification des contenus disciplinaires. Est-ce la priorité lorsque l’on recrute les futurs enseignants à Master2 ?

- Les stages des étudiants dans les classes sont sous-calibrés. Comment asseoir une première pratique professionnelle avec seulement 108 heures de stage en responsabilité durant l’année de Master2 ?

- Le principe de l’alternance théorie/pratique est impossible à mettre en œuvre, d’autant moins que la place des formateurs d’IUFM et des formateurs de terrain n’est toujours pas, à ce jour,  clairement définie dans l’université.

- Les conditions matérielles offertes aux étudiants qui prépareraient les concours sont négligées. Les annonces faites sur les bourses ou les emplois d’assistants pédagogiques sont insuffisantes ou inadaptées. Comment mener de front M2, préparation au concours et activité rémunérée ?

- Les concours au niveau master2 risquent d’assécher les viviers de recrutement, avec des conséquences sociales et culturelles graves concernant les DOM.

- La stagiarisation après l’obtention du concours et du M2 est prévue à temps complet dans une classe, en totale responsabilité. Sans réel suivi, sans évaluation régulière comment pourrait-elle s’insérer dans un processus de formation progressive ?

Pour le SE-UNSA et Sup’Recherche-UNSA, il est urgent de sortir de cette impasse. Une solution existe : 

- L’achèvement du processus de transformation des IUFM avec leurs réseaux départementaux en véritables écoles professionnelles intégrées au sein des universités ;

- l’ouverture d’une négociation visant à renforcer la professionnalisation dans la formation initiale de tous les enseignants. Elle devrait notamment porter sur le contenu des concours de recrutement maintenus au niveau licence, les modalités de la formation professionnelle et de sa validation par un master, les conditions de la poursuite de la formation après la prise de fonction des néo-titulaires.

Pour le SE-UNSA et Sup’Recherche-UNSA, il ne s’agit pas de renoncer à la « mastérisation » mais de la mettre au service d’une vraie formation professionnelle de haut niveau.

A toute crise, il faut une issue. Aux politiques de savoir, et très vite, s’ils campent sur leurs positions ou si, dans l’intérêt général, ils souhaitent une sortie par le haut. 

Paris, le 13 février 2009

Luc Bérille, pour le SE-UNSA

Yves Markowicz, pour Sup’Recherche-UNSA

 

La CPU vient de lancer un « ultimatum » aux ministres de l’Education supérieur et de l’Education national concernant les conditions de la mastérisation.

Point de situation

Le conflit dans l’enseignement supérieur a mis en exergue la question de la réforme de la formation des enseignants qui, jusque-là, avait du mal à émerger et surtout à mobiliser les formateurs, les stagiaires et les étudiants. Depuis les dernières semaines, la mobilisation s’est amplifiée de façon significative dans les IUFM, avec toutefois une grande diversité sur le territoire.

 

Depuis deux semaines, ce sont, à travers les médias, les questions de fond qui son enfin posées et notamment celle de la formation professionnelle par alternance des enseignants et de son organisation. Nous avons, de notre côté, avec notre dernier communiqué de presse, tenté de faire apparaitre dans le paysage les positions et propositions précises du SE-UNSA.

 

Les conditions posées par la CPU

Fort de son avantage dans le conflit sur les enseignants chercheurs, la CPU (Conférence des Présidents d’IUFM) vient de poser ses conditions aux deux ministres sur la mastérisation des enseignants. Elle entend obtenir des clarifications sur 5 points d’ici le 5 mars et appelle les universités à suspendre toute remontée de maquettes d’ici là.

 

Les 5 points 

1. la mise en place immédiate d’une commission nationale chargée d’élaborer, dans la concertation, un cadre commun de formation, de définir les contenus et les modalités des concours et de veiller à la cohérence de l’ensemble du dispositif et à son évolution.

2. un système de bourses lisible et incitatif permettant l’accès de toutes et tous à la profession d’enseignant,

3. une première année de fonctionnaire stagiaire pour les reçus au concours, reposant sur le principe de l’alternance,

4. une présentation claire du dispositif des stages, de leurs objectifs et de leurs conditions d’indemnisation.

5. les moyens humains nécessaires à l’encadrement de cette formation