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Rythmes scolaires
Article publié le jeudi 27 septembre 2012.
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Refondation de l'École
Contribution du SE-UNSA

Introduction

Sortir des caricatures

Réduire la question des rythmes scolaires à la semaine de 4 jours ou 4,5 jours à l’école primaire, c’est tomber dans une caricature qui nuit à l’objectif poursuivi, celui d’offrir aux élèves une organisation du temps plus favorable à leurs apprentissages et à leur épanouissement et par voie de conséquence, des conditions de travail plus satisfaisantes pour leurs enseignants.

Certes, la question du nombre de demi-journées travaillées a son importance puisqu’elle a des conséquences immédiates sur la durée de la journée scolaire. Mais focaliser le débat sur les aspects quantitatifs (combien d’heures par jour, par semaine, de semaines par an) empêche de s’interroger sur les aspects qualitatifs du temps scolaire. Et pourtant, il y a beaucoup à dire sur ce sujet à l’école, mais aussi au collège et au lycée !

Bruno Suchaut rappelle que la corrélation entre le volume d’heures d’enseignement et la réussite scolaire n’est pas évidente. Ainsi les petits Finlandais bénéficient de 608 heures quand les écoliers français sont présents à l’école 864 heures par an. Pourtant, leurs résultats sont sensiblement meilleurs. Il souligne aussi que l’utilisation du temps varie beaucoup selon les enseignants. Il passe, par exemple, du simple au triple pour le temps consacré à l’apprentissage de la lecture. Quant au temps d’implication des élèves dans les apprentissages, il connaît de forts écarts d’une classe à l’autre. Améliorer les compétences professionnelles des enseignants pour qu’ils mettent mieux le temps dont ils disposent au service des apprentissages des élèves serait beaucoup plus efficace que n’importe quelle modification des rythmes scolaires. Et cela passe par une formation initiale et continue de qualité qui est à construire.

Les enfants sont dans leur très grande majorité pris en charge par des structures d’accueil péri-scolaires qui ajoutent des temps collectifs au temps scolaire. Réorganiser la semaine scolaire ne changera pas leurs rythmes globaux. Réduire le temps scolaire quotidien, c’est confier davantage de responsabilités aux collectivités territoriales qui n’ont pas toutes les moyens de proposer une animation de qualité. Ce qui peut s’envisager sans difficultés majeures sur un territoire urbain dense, là où les communes disposent à la fois des moyens et des compétences pour offrir un accueil et un accompagnement professionnel, peut-il se mettre en place dans des territoires plus isolés et plus déshérités ? Ne serait-il pas plus pertinent alors d’organiser des respirations dans le temps scolaire en formant les enseignants à la pédagogie de projet, en proposant aux équipes les compétences complémentaires d’animateurs culturels, sportifs et artistiques, et en recrutant des assistants pédagogiques pour permettre d’apporter une aide différenciée dans la classe et dans le temps scolaire pour tous ?
Mais cela ne peut se faire sans repenser les objectifs et les contenus des programmes scolaires. La redéfinition du socle commun et la mise en adéquation des programmes avec le socle doit être l’occasion d’une refonte complète qui prenne enfin en compte les possibilités réelles d’apprentissage des enfants en fonction de leur âge et du temps disponible.

La question du maintien de l’aide personnalisée hors du temps scolaire obligatoire pour tous est également posée. Pour le SE-Unsa, l’aide aux élèves doit intégrer le temps d’enseignement pour tous, qui ne doit pas excéder 24 heures par semaine.

L’entrée pédagogique est tout aussi valable au collège et au lycée. Mettre le temps au service des apprentissages des élèves, c’est certes interdire les journées de plus de 7 heures avec une pause méridienne réduite à 30 minutes parfois, mais c’est aussi sortir des « tranches napolitaines », alterner temps disciplinaires, ateliers, projets, travail personnel encadré, organiser des temps d’accueil et d’accompagnement, varier la longueur des séquences en fonction des objectifs poursuivis. Il serait par exemple judicieux de réduire le nombre de disciplines différentes par jour pour chaque élève en allongeant la durée de la plupart des séquences. Faire du temps, non pas un carcan, mais un outil au service des apprentissages de tous les élèves.
 

Obtenir l’amélioration des conditions de travail

Les enseignants ne pourront pas être les dindons de la farce dans ce dossier alors qu’ils disent aujourd’hui avoir largement perdu en qualité de vie professionnelle depuis plusieurs années. Pour le SE-Unsa, ils devront même trouver des améliorations à une nouvelle organisation du temps scolaire.

Un passage au mercredi matin travaillé dans les écoles primaires impacte concrètement les conditions de travail. Tout d’abord, il affecte le pouvoir d’achat en imposant, pour tous, trente-six allers-retours domicile-école de plus par an et engendre des frais de garde supplémentaires pour les parents de jeunes enfants. Ensuite, il reporte sur d’autres créneaux, et tout particulièrement le mercredi après-midi, les temps obligatoires de formation pédagogique. Enfin, il n’allège que très partiellement des journées trop lourdes, parfois interminables, pour les enseignants depuis la mise en place de l’aide personnalisée qui a étouffé les nécessaires temps de concertation ou de rencontres avec les familles.

Rémunération et temps de travail devront être mis sur la table des négociations. Les demandes institutionnelles aussi. La dérive technocratique, le contrôle tatillon des heures faites (plutôt que le souci de l’efficacité pédagogique des dispositifs imposés) devront obligatoirement laisser place à la reconnaissance professionnelle et à une relation fondée sur la confiance. Enfin, le SE-Unsa exprime son opposition à un allongement de l’année scolaire à 38 semaines. Il tient à rappeler que, contrairement aux idées reçues, notre pays se situe dans la moyenne européenne avec 9 semaines de congés d'été. Si la nation est légitime à choisir pour son école, les salariés que sont les enseignants, le sont aussi à revendiquer pour leurs conditions de travail.


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