Protocole 22 juin : Faire et défaire ... en toute hypocrisie

Depuis dimanche, on nous promet un nouveau protocole assoupli qui entrera en vigueur dès le 22 juin. Encore une fois via les médias, pour deux semaines de classe seulement et après un travail colossal mené par l'ensemble des personnels pour mettre en place le protocole précédent, voilà que le ministre annonce la reprise obligatoire pour tous les élèves, balayant ainsi tout le travail engagé. Parce que pour Jean Michel Blanquer, cette reprise des élèves le 22 est capitale d'un point de vue pédagogique. C'est d'ailleurs sûrement pour cela qu'il nous écrit que "L’organisation de la classe à l’air libre est une possibilité encouragée"... Aucun IEN ne pourra plus jamais vous reprocher des récréations trop longues… SI nous n'étions pas Ã©puisés et excédés par une telle hypocrisie, cela prêterait à sourire. Là, nous rions jaune.

Le SE-UNSA s'est procuré ce soir la version définitive de ce protocole qui compte désormais 8 pages.

Comme nous avions cru le comprendre des retours officieux que nous avions, la distanciation de 1 m pour les élèves d'école élémentaire vole en éclats dans la dernière formulation retenue. En effet, on pourra lire 'Dans les écoles élémentaires et les collèges, le principe est la distanciation physique d’au moins un mètre lorsqu’elle est matériellement possible….Si la configuration des salles de classe (surface, mobilier, etc.) ne permet absolument pas de respecter la distanciation physique d’au moins un mètre, alors l’espace est organisé de manière à maintenir la plus grande distance possible entre les élèves. Soyons lucides : si l'objectif affiché du retour de tous les élèves est atteint lundi 22, cette distanciation ne pourra s'appliquer dans aucune école. Que le ministre ait au moins un discours de vérité, au lieu de nous faire croire qu'un retour généralisé et obligatoire de tous est compatible avec un quelconque protocole.

Le grand écart encore une fois entre les beaux messages faits à l'opinion publique et les instructions officielles met des collègues déjà très fatigués en grande difficulté face aux familles depuis lundi, car aucune consigne officielle n'est donnée... Cette dernière étape fait craquer de nombreux personnels du service public d’éducation qui connaît sa troisième réorganisation depuis le 11 mai dans des délais intenables. Le SE-UNSA dénonce encore une fois ce ministère de la communication qui méprise l'ensemble des professionnels de terrain.

Dernière version du protocole