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Reportage : Enseigner en ULIS École
Article publié le lundi 24 juin 2024.
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Elodie est coordonnatrice d’une Ulis-Ecole, elle nous présente son parcours, ses missions et son quotidien de PE spécialisée.

SE-Unsa : Quel est ton parcours, quelle est ta formation pour enseigner en Ulis-Ecole ?

J’ai tout d’abord passé le CRPE en 2009, après une licence de maths. J’ai ensuite beaucoup bougé dans le département en tant que remplaçante (4 ans dans le bassin minier, puis 4 ans dans le calaisis). Cela m’a permis de découvrir tous les niveaux de la maternelle au CM2, en passant par l’enseignement spécialisé, mais aussi le milieu rural, la REP+. Cela a été très riche et formateur, mais au bout de ces huit années, j’avais besoin de m’installer de manière fixe dans une école, pour m’investir pleinement. Comme mes derniers remplacements se sont effectués pour la plupart dans l’enseignement spécialisé (ULIS et SEGPA), je me suis assez naturellement tournée vers le CAPPEI. J’ai obtenu un poste à Marquise et j’ai donc pu partir en formation. Après validation du CAPPEI, j’ai obtenu ce poste à titre définitif, et j’y suis toujours depuis 6 ans.

SE-Unsa : Comment fonctionne l’Ulis-Ecole ? Quelle est ta place dans l’équipe pĂ©dagogique ?

Contrairement Ă  beaucoup d’idĂ©es reçues, l’ULIS-Ă©cole n’est pas une classe mais un dispositif d’appui Ă  la scolarisation des Ă©lèves en situation de handicap. Il existe diffĂ©rents types d’ULIS, en fonction des troubles des Ă©lèves. Mon dispositif est une ULIS-TFC, pour des Ă©lèves qui prĂ©sentent des troubles des fonctions cognitives. Concrètement, j’accueille 12 Ă©lèves, qui font avant tout partie des classes ordinaires de l’école, du CP au CM2. Je rĂ©dige pour chacun d’eux un emploi du temps personnalisĂ© en fonction de ses besoins. L’élève a donc des temps oĂą il est prĂ©sent dans sa classe, car il peut y suivre les apprentissages (sans ou avec des adaptations que nous prĂ©parons avec les collègues), et des temps de regroupement dans le dispositif, dans les domaines oĂą le dĂ©calage avec la classe est trop important. Ces moments en ULIS leur permettent de revoir, avec des mĂ©thodes et des supports variĂ©s et adaptĂ©s, les bases du français et des maths. Une part parfois importante de l’emploi du temps est aussi rĂ©servĂ©e aux prises en charge (orthophonie, ergothĂ©rapie, psychomotricitĂ©, SESSAD, CMP…). J’ai donc une triple casquette : j’enseigne essentiellement le français et les maths pendant les temps de regroupement dans mon dispositif, je pratique la co-intervention dans les classes des Ă©lèves du dispositif, et je fais le lien entre les diffĂ©rents partenaires qui interviennent auprès des Ă©lèves. Cela reprĂ©sente une part importante de mon travail, car il faut Ă©normĂ©ment communiquer.

J’ai Ă©galement un rĂ´le de personne ressource au sein de l’équipe pĂ©dagogique : j’essaye d’apporter des rĂ©ponses pĂ©dagogiques Ă  des besoins Ă©ducatifs particuliers d’élèves qui ne font pas forcĂ©ment partie du dispositif ULIS, je propose parfois des actions de sensibilisation ou d’information sur des thèmes prĂ©cis, en fonction des besoins des collègues, mais avant tout, par ma pratique quotidienne, j’ai Ă  cĹ“ur de diffuser les enjeux Ă©thiques de l’Ecole inclusive.

 

SE-Unsa : Quelles sont les Ă©volutions que tu constates sur ton poste ?

Depuis mon arrivée sur le dispositif, deux points importants m’ont frappée. Le premier, c’est que même si chaque ULIS a une spécificité (TFC comme la mienne, TSL pour les troubles spécifiques du langage…), cela n’est pas toujours respecté. Il m’arrive par exemple très souvent d’accueillir des élèves porteurs de troubles du langage, et il faut donc savoir s’adapter, aimer chercher, aimer se former, et bien souvent, les partenaires (SESSAD, orthophonistes…) sont d’une grande aide dans ces cas-là.

Le second point concerne l’augmentation importante des élèves au comportement troublé dans les écoles de manière générale. Je constate que lorsque les équipes ne parviennent plus à accueillir ces élèves tout en assurant un cadre de travail serein pour les autres élèves, il arrive de plus en plus souvent que l’on demande au coordonnateur ULIS d’accueillir ces élèves. Le dispositif devient alors une espèce de soupape de décompression. Mais ce n’est pas toujours évident de gérer cela en parallèle de l’accueil habituel des élèves du dispositif, sans les délaisser. Au-delà de la fatigue engendrée, cela est également très chronophage car il faut sans cesse faire le point avec les différents partenaires sur l’évolution de ces élèves au comportement troublé.

 

SE-Unsa : Quelles qualitĂ©s faut-il pour enseigner en Ulis-Ecole ?

Pour être coordonnateur d’une ULIS-école, je pense qu’il faut avant tout avoir de bonnes capacités d’organisation pour pouvoir gérer les différents emplois du temps. Tout au long de la journée, les élèves font des allers retours entre leur classe et la salle ULIS, donc je ne travaille jamais avec les mêmes élèves au même moment. Il faut aussi savoir faire preuve de beaucoup d’adaptabilité et de souplesse, surtout vis-à-vis des collègues, et aimer le travail d’équipe. Cela prend parfois du temps mais c’est la clé pour accompagner au mieux les élèves. Il est aussi important de bien connaître les programmes des cycles 1, 2 et 3 car les apprentissages menés dans le dispositif concernent les 3 cycles. Enfin, je dirais qu’il faut aimer échanger, car une bonne communication avec tous les partenaires est primordiale pour un bon fonctionnement du dispositif.

Salle ULIS École

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Nous remercions Elodie pour le partage de son expérience et de son travail.

 

 
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