Non aux coupes budgétaires, oui à un dialogue social exigeant et fondateur

Face au manque d’attractivité de nos métiers et au refus du gouvernement de sanctuariser le budget de l’Éducation Nationale, il est urgent de retrouver l’éthique de l’écoute, la crédibilité et la cohérence des paroles données, le courage d’une action ministérielle volontariste pour une véritable reconnaissance des personnels.

CSAMen du 13 mars 2024

Intervention de Gilles LANGLOIS pour l’UNSA Éducation

Notre organisation, l’UNSA Éducation appelle à la grève le 19 mars. En effet, les actes en disent plus que les paroles et les déclarations. Les personnels de l’Éducation nationale, très insuffisamment revalorisés ces dernières années, attendent comme on attend Godot la revalorisation légitime à laquelle ils ont droit à rebours du déclassement dont ils font l’objet depuis plusieurs années. Pourtant, en guise de reconnaissance des métiers qu’ils exercent, faisant fi non seulement de leur investissement mais également de leur rôle social indispensable, ils devraient une fois de plus faire les frais de la politique d’austérité menée par le gouvernement.

Pour l’UNSA Éducation, dans les faits, ce gouvernement n’aura réussi que dans un domaine : affaiblir encore le service public d’éducation et dégrader un peu plus les conditions de travail des personnels. Le ministère n’a cessé de prétendre vouloir procéder à un choc d’attractivité. Mais dans la réalité, Il semble insensible à l’électrochoc de la désillusion des personnels, à la poursuite et l’aggravation de la crise majeure d’attractivité de l’Éducation nationale.

Mais, faire est plus difficile que dire. Les paroles sont comme l’eau qui tombe dans le sable, une fois dites, elles disparaissaient mais il n’est plus possible de revenir dessus. Pourtant, l’effet des engagements régulièrement non tenus demeure dans les esprits de ceux auxquels ils étaient destinés et cela décrédibilise encore un peu celles et ceux qui les ont produites.

D’ailleurs, il est permis de douter que le ministère tiendra tous les engagements pour lesquels il a donné sa parole et qui doivent se traduire par des enveloppes financières catégorielles dont nous attendons de savoir si elles ne font pas partie des fonds de tiroirs raclés selon les propos mêmes des membres du gouvernement. Des fonds de tiroirs à double fond sans doute puisqu’ils permettent de financer des milliers de postes et de rendre plusieurs centaines de millions d’euros ! L’UNSA Éducation exige que soient présentés de manière circonstanciée les éléments budgétaires qui vont faire l’objet des coupes budgétaires et par voie de conséquence les dépenses prévues au budget 2024 qui ne seront pas réalisées.

Pour l’UNSA Éducation, il y a là une inconséquence, voire une inconscience à refuser de sanctuariser le budget de l’éducation nationale alors que nul ne peut ignorer la réalité de la crise traversée et l’impérativité de renforcer les moyens, de remuscler l’Ecole publique pour reprendre la rhétorique présidentielle.

Pour l’UNSA Éducation, l’année 2024 ne peut être une année salariale blanche où les personnels accepteraient une fois de plus d’être la variable d’ajustement d’un agenda politique et budgétaire, dès le départ insincère.

L’année 2024, ne peut non plus se poursuivre en l’absence de pouvoir décisionnaire rue de Grenelle ou bien avec un ministère dont la boussole n’indique pas le Nord dans la même direction que celle du Premier ministre. Les récentes déclarations dissonantes du Premier ministre et de sa ministre de l’Éducation en témoignent et, dans de telles conditions, la paralysie constatée depuis plusieurs semaines se poursuit et handicape le service public d’éducation.

Pour l’UNSA Éducation, nous en sommes à un point où le dialogue social est réduit à peau de chagrin quand il n’est pas inexistant : seule persiste, et dans le meilleur des cas, l’information des annulations et reports des réunions non seulement avec le cabinet mais également avec la DGRH.

 

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